Commentaire : Si les choses semblent avancer positivement en Syrie depuis l'intervention russe, n'oublions pas qu'un ennemi acculé est toujours beaucoup plus dangereux. Pas la peine d'attendre de la part des psychopathes saoudiens, turcs et étasuniens, des réactions sensées : tout est insensé dans leur stratégie de division et de destruction. Sauf à considérer qu'abattre un Sukhoi , par exemple, est un acte issu d'une décision judicieuse et rationnelle.

Si d'aventure tout ceci devait bien se terminer, c'est à dire que la Syrie redevienne un pays souverain et que la guerre prenne fin, on mesurerait l'ampleur de la réussite russe dans une situation qui réunissait toutes les conditions pour qu'éclate une guerre mondiale au proportion forcément apocalyptique.


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© inconnu

L'avancée russo-syrienne à Alep fait des dégâts dans le camp autoproclamé du Bien ; États-Unis, Arabie saoudite et Turquie sont sur les dents et menacent même, pour les deux derniers, d'entrer dans la mêlée tandis que la guerre de l'information reprend de plus belle.

Depuis une semaine, les forces loyalistes appuyées par les Russes, les Iraniens et le Hezbollah volent de succès en succès dans la région d'Alep, deuxième ville du pays et verrou de la rébellion. La libération des deux villages chiites de Nubul et Zahraa, assiégées depuis trois ans (!) par les "terroristes modérés", a considérablement changé la donne dans le nord syrien.

La principale route d'approvisionnement d'Al Qaeda et autre Ahrar al-Cham vers la Turquie est coupée et l'étau se resserre autour de la grande ville du nord, déjà occupée pour moitié par les forces loyalistes. Alep est peut-être un tas de ruines mais sa prise constituerait un important tournant, psychologique mais aussi stratégique. La rébellion "modérée" se verrait obligée de se replier sur Idlib et Jisr al-Chougour, ses derniers fiefs au nord, tandis qu'Assad commencerait à reconstruire la Syrie utile avant de se tourner contre Daech en Syrie orientale.

Et comme ailleurs, notamment dans le sud ou dans la province de Lattaquié, la situation n'est pas meilleure pour les salafistes si chers au camp du Bien, ça commence à sentir le roussi pour les protégés de la bande américano-turco-saoudienne... Comme le dit un analyste, "les rebelles battent en retraite partout".

Les Russes, que les stratèges de Saint-Germain-des-Prés voyaient s'embourber, mènent pour l'instant leur campagne de main de maître. Contrairement à ce que claironnait la propagande saoudienne, ils renforcent même leur présence militaire en Syrie avec l'envoi de quelques Sukhois 35, dernière pépite de l'aviation russe (avant le futur Pak-Fa) et l'un des meilleurs avions du monde.

Idéal pour tester l'avion en conditions réelles et lancer un avertissement à la Turquie.

Plus d'avions + renseignement amplifié (notamment grâce au centre de Bagdad mis sur pied en septembre à la barbe des Américains) = forte recrudescence des raids russes ces derniers jours (25 à 30%) qui mettent au supplice les insurgés.
Dans ces conditions, il n'est guère étonnant de voir le camp du Bien engager une danse du ventre hystérique. La mafia médiatique reprend sa bonne vieille propagande, les obscures ONG syriennes installées à Londres ou en Turquie (LOL) hurlent au massacre de civils par les méchants navions russes (tout y passe : hôpitaux, écoles, ne manquent plus que les léproseries...), Ankara accuse évidemment Moscou de fournir des armes au PKK (ce qui n'est d'ailleurs peut-être pas tout à fait faux).
Surtout, Turcs et Saoudiens seraient prêts à entrer en guerre en Syrie, sous couvert de combattre leur bébé daéchique (éternel prétexte) ; si ça se confirme, cela signifie qu'ils considèrent la situation comme vraiment mauvaise. Si une intervention saoudienne relève de la farce, les pitres wahhabites étant incapables depuis plusieurs mois de venir à bout de quelques rebelles déguenillés au Yémen, une intervention ottomane est à prendre beaucoup plus au sérieux. Mais elle interroge...

Reprenons l'article qui résume bien la situation de ces derniers jours :
« Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d'un État souverain : la Syrie », a indiqué, le 4 février, le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense,

« L'armée russe observe un nombre croissant de signes d'une préparation secrète des forces armées turques afin de mener des opérations sur le territoire syrien », a ajouté l'officier, faisant état de « l'accumulation en de nombreux points de la frontière turco-syrienne d'équipement du génie servant à préparer une intervention militaire, ainsi que de soldats et d'engins militaires ».

« Ce type de dispositif est utilisé pour permettre des mouvements rapides de colonnes militaires avec armes et munitions en zone de guerre, ainsi que le transfert et l'évacuation du personnel », a souligné le général Igor Konachenkov. « Si quelqu'un à Ankara pense que l'interdiction d'un vol de reconnaissance russe permettra de cacher quoi que ce soit, il n'est pas professionnel », a-t-il poursuivi.

Pour l'instant, les autorités turques ont refusé de faire tout commentaire face à ces accusations russes, se contentant de confirmer « l'interdiction pour raisons de sécurité » d'un vol russe de reconnaissance prévu du 1e au 5 février dans le cadre du traité Ciel ouvert dont les deux pays sont signataires. Ce traité prévoit des survols pour contrôler les installations militaires et d'armements, afin d'entretenir la confiance mutuelle.
Scénarios possibles :
  • Intox russe. Peu probable. Les Russes parlent rarement pour ne rien dire et ne sont pas adeptes, au contraire des Américains, des déclarations grandiloquentes.
  • Intox turque. Éventuellement. Déjà lancé dans une dangereuse fuite en avant sur le plan intérieur, Erdogan cherche peut-être à sauver la face en montrant ses muscles.
  • Les Turcs s'en vont réellement en guerre avec l'appui de l'OTAN, c'est-à-dire des États-Unis. Peu probable. Je peux me tromper mais je vois difficilement les Américains risquer une confrontation ouverte avec la Russie, surtout au moment où l'opinion publique US est en train de tourner et devient de plus en plus excédée des alliés islamistes de Washington.
  • Les Turcs s'en vont en guerre tout seuls. Eh bien, bonne chance à eux... Les Russes et les Kurdes n'attendent que ça ! Ces colonnes militaires sans appui aérien (car barré par les S-400 russes) risquent de se faire dégommer en quelques minutes. Sans compter qu'en cas de conflit ouvert entre Moscou et Ankara, Gazprom coupe le robinet, ce qui mettra la Turquie dans une situation très difficile.
En attendant, Washington reste étrangement silencieuse tandis que les Sukhoi 35 sont en état d'alerte pour les prochaines 24 heures...