Le 22 novembre 2014, Tamir Rice, 12 ans, est tué de deux balles dans l'abdomen par un officier de police de Cleveland. Le jeune garçon brandissait ce que le policier néophyte a pris pour une vraie arme, mais qui n'était qu'un « BB gun ». Un pistolet à air comprimé qui ressemble beaucoup à un flingue, mais qui n'est, au final, qu'un jouet.


La scène est filmée par une caméra de surveillance. Le policier ouvre le feu dès son arrivée. Il se trouve à moins de quatre mètres du garçon. Il dira qu'il était menaçant. La famille de Tamir Rice dira qu'il essayait de mettre la fausse arme à terre et de lever les mains. L'affaire avait ému un pays qui vivait déjà au rythme des bavures policières très médiatisées.

Un an après les faits, les deux policiers impliqués n'ont pas été poursuivis. Le bureau du procureur a conclu que la décision de tirer était justifiée : les policiers ne pouvaient pas savoir que « l'arme » était fausse, et que le garçon n'était donc pas une menace. "Une tempête parfaite d'erreur humaine, de fautes et de mauvaise communication", mais pas de crime, selon l'expression du procureur Tim McGinty.
Après avoir tiré deux fois, les policiers sont restés plusieurs minutes autour du corps de Tamir Rice, sans tenter le moindre geste d'aide. Il mourra des suites de ses blessures dans l'ambulance qui l'emmenait à l'hôpital.

On apprend cette semaine, dans la presse américaine, que la ville de Cleveland a demandé à la famille de Tamir Rice de rembourser les frais liés aux procédures médicales, notamment l'ambulance utilisée ce jour-là, pour un montant de 500 dollars.

Une demande conforme à la procédure, mais qui, pour, Subodh Chandra, avocat de la famille de la victime, "ajoute l'insulte au meurtre".
"Que la ville envoie une facture à une famille dont le fils de 12 ans a été tué par ses propres officiers de police est à couper le souffle".
Même l'association des policiers de Cleveland, pourtant proche de la mairie, a dit qu'il était "inconcevable que la ville de Cleveland envoie une facture à la famille Rice". Un porte-parole de la mairie a indiqué qu'il ne pouvait pas commenter une affaire qui faisait l'objet d'un contentieux juridique. La famille de Tamir Rice poursuit en effet la municipalité pour négligence et a demandé au ministère de la justice d'ouvrir une enquête fédérale.

Le 9 février, on apprenait qu'un policier (blanc) de Chicago se retournait contre les parents d'un jeune homme (noir) de 19 ans qu'il avait abattu en décembre 2015. Il leur réclame 10 millions de dollars (8,93 millions d'euros) de dommages pour avoir été traumatisé par le drame.