Commentaire : Après le harcèlement au collège et en primaire, le harcèlement à la maternelle, où un gang de gosses de 5 ans agressent une petite de 2,5 ans. Prochaine étape : bizutage à la crèche ?


Quatre écoliers ont frappé une élève dans la cour de l'établissement. Son père a porté plainte, choqué également par la punition infligée aux agresseurs.

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© LP/Frédéric NaizotCERGY (Val-d’Oise), VENDREDI. Encore sous le choc des violences subies par sa fille Océane, Max considère que cette agression justifie la mise en place de tests pour dépister, dès l’âge de 5 ans, les élèves à haut risque.
Il parle d'un « lynchage » avec les mots sans doute excessifs d'un père encore sous le choc des violences subies par sa petite fille de 2 ans et demi, lors de la récréation à l'école maternelle des Plants, à Cergy. A l'abri des regards, derrière une petite cabane située en haut d'un toboggan, Océane a été frappée par un groupe de quatre garçons de grande section le mois dernier.
« La directrice m'a appelé en m'expliquant que ma fille venait de se faire agresser. Sur le coup, je ne me suis pas vraiment inquiété. J'ai pensé Ce sont des enfants qui jouent... »
Ce jour-là, Max comprend ensuite rapidement que la situation est plus sérieuse. « Elle avait des cheveux arrachés, des bleus sur le visage, poursuit le papa d'Océane. Ce qui m'a inquiété le plus, c'est de voir la petite en panique qui ne pleurait pas. Apparemment, l'un d'eux a lancé A l'attaque! et c'est parti. Ils étaient tous les quatre à donner des coups. Une enseignante serait intervenue en voyant voler les touffes de cheveux... »

L'enfant a été examinée à l'unité médico-judiciaire de Pontoise à l'issue de la plainte déposée à Cergy le jour des faits, le 16 septembre. Un mois plus tard, le père de l'enfant doit encore prendre en charge les conséquences des brutalités.
« Océane était propre, elle fait de nouveau pipi au lit. Elle fait des cauchemars et frappe son frère de 7 ans à coups de poing. Ma fille garde encore un comportement violent, même si cela s'atténue un peu. C'est aussi le retour des doudous, la lumière qui doit rester allumée pour dormir. On est un peu déboussolés... »
Le père marque une pause, puis poursuit.
« J'ai vu les enseignants, l'inspectrice. On m'a répété : On est désolés Je ne demande pas l'exclusion définitive des enfants, mais il faut peut-être les déplacer dans différentes écoles pour les séparer. On nous a expliqué que nous pourrions bénéficier de toutes les dérogations possibles pour inscrire ailleurs la petite, où nous voulons. Mais ce n'est quand même pas à nous de partir! J'ai demandé à l'un d'eux pourquoi il avait fait cela : j'ai rencontré le silence et des yeux vides. » Autre sujet de colère pour le père : la punition infligée selon lui aux quatre auteurs des violences. « Ils ont été privés de récréation pendant une semaine. »

Du côté de l'inspection académique du Val-d'Oise, on assure « suivre l'affaire de près ». « L'inspectrice est intervenue auprès des équipes enseignantes. Des mesures éducatives ont été prises pour les enfants, le nécessaire a été fait pour que cela ne se reproduise pas. Les familles des quatre enfants concernés ont notamment été reçues. » L'inspection, qui ne précise pas quelles actions ont été entreprises, ajoute qu'une aide psychologique a été proposée à la petite fille. Pour le père de famille, cette agression justifie en tout cas la mise en place de tests, pour dépister dès l'âge de 5 ans les élèves à haut risque, projetée par le ministère de l'Education nationale.

Quant à sa plainte au pénal, elle ne pourra déboucher sur aucune procédure, au vu de l'âge des mis en cause (la responsabilité pénale débute à 13 ans). Toutefois, les policiers du commissariat de Cergy devraient convoquer les parents des quatre écoliers pour les auditionner.