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Revue du livre de James Douglass, JFK and the Unspeakable: Why He Died and Why It Matters

Malgré une profusion de nouvelles informations qui sont apparues au cours des quarante-six dernières années, il y a beaucoup de gens qui réfléchissent toujours sur qui a tué le président John Fitzgerald Kennedy et pourquoi il y a des questions sans réponses. Il y en a qui s'accrochent à l'explication du « cinglé solitaire » Lee Harvey Oswald présentée par la Commission Warren. Les deux groupes sont d'accord, cependant, que quelle que soit la vérité, elle n'a pas de lien avec le présent mais est de l'histoire ancienne, de la matière pour les obsédés du complot qui n'ont rien de mieux à faire. La pensée générale est que l'assassinat a eu lieu il y a un demi-siècle, donc passons à autre chose.

Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité comme le montre James Douglass dans son livre extraordinaire, JFK and the Unspeakable: Why He Died and Why It Matters (Orbis Books, 2008). C'est sans conteste un des meilleurs livres jamais écrits sur l'assassinat de Kennedy et il mérite un large lectorat. Il va jeter un pavé dans la mare de la complaisance qui a submergé la vérité de cet événement clé dans l'histoire américaine moderne.

Ce n'est pas souvent que la rencontre de l'histoire et des événements contemporains donne une leçon aussi effrayante que la contemplation du meurtre de JFK le 22 novembre 1963 juxtaposée aux situations auxquelles fait face le président Obama aujourd'hui. Jusqu'à présent du moins, le comportement d'Obama a reflété celui de Johnson, pas celui de Kennedy, alors qu'il a intensifié la guerre en Afghanistan avec 34 000 hommes de plus. On ne peut s'empêcher de penser que le sort de JFK pourrait ne pas être si loin dans son esprit alors qu'il réfléchit à sa prochaine action en Afghanistan.

Douglass présente l'argument irrésistible que Kennedy a été tué par des forces « indicibles » (le terme du moine trappiste Thomas Merton) à l'intérieur de l'état de sécurité nationale étasunien à cause de sa conversion de guerrier de la Guerre Froide en homme de paix. Il prétend, en utilisant une profusion d'informations nouvellement découvertes, que JFK était devenu une menace majeure pour le complexe militaro-industriel en expansion et qu'il devait être éliminé par un complot planifié par la CIA - « les empreintes de la CIA se trouvent partout dans ce crime et dans les événements qui y mènent » - pas par un individu cinglé, la Mafia ou des Cubains anticastristes déçus, quoique certains d'entre eux peuvent avoir été utilisés dans l'exécution du complot.

Pourquoi et par qui ? Ce sont les questions clés. Si l'on peut montrer que Kennedy s'est en fait détourné catégoriquement de la guerre comme solution au conflit politique ; et c'est ce qu'il a réellement fait, alors qu'il était poussé par ses conseillers militaires et du renseignement à augmenter la mise et à utiliser la violence, qu'il a rejeté ce conseil et s'est tourné vers des solutions pacifiques, alors un motif pour son élimination est établi. Si, en outre, il peut être clairement établi que Oswald n'était qu'une dupe dans un jeu mortel et que des forces dans l'appareil militaire/renseignement étaient impliquées avec lui du début à la fin, alors le crime est résolu, non pas en désignant un individu qui peut avoir donné l'ordre du meurtre ou appuyé sur la détente, mais en montrant que la coordination de l'assassinat devait impliquer les agences de renseignement étasuniennes, le plus notablement la CIA. Douglass fait les deux, en fournissant des preuves très détaillées et reliées de façon complexe, fondées sur sa propre recherche et une vaste étendue de la meilleure documentation.

Nous sommes alors confrontés à la pertinence contemporaine, et puisque nous savons que chaque président depuis JFK a refusé de se confronter à la croissance de l'état de sécurité nationale et son appel à la violence, on peut logiquement supposer qu'un message a été envoyé et écouté. À cet égard, ce n'est pas par hasard que l'ancien analyste de la CIA durant vingt-sept ans Raymond McGovern, a mis en garde dans une récente interview à propos de « deux CIA, » l'une, le bras analytique qui fournit des scoops honnêtes aux présidents, l'autre le bras des actions secrètes qui opère selon ses propres règles. « Je voudrais vous laisser avec cette pensée, » a-t-il dit à l'interviewer, « et c'est selon moi ce dont Panetta (actuel directeur de la CIA) et à un certain point, Obama, ont peur - je n'ai jamais pensé que je m'entendrais dire cela - je pense qu'ils ont peur de la CIA. » Il a ensuite recommandé le livre de Douglass, « C'est très bien étudié et sa conclusion est alarmante. »

Regardons l'histoire agencée par Douglass pour soutenir sa thèse.

Kennedy qui entra en poste en janvier 1961 comme un guerrier de la Guerre Froide fut rapidement victime d'un coup monté de la CIA pour prendre la responsabilité de l'invasion de la Baie des Cochons à Cuba en avril 1961. La CIA et les généraux voulaient renverser Castro et dans la poursuite de ce but, ont entraîné des exilés cubains à envahir Cuba. Kennedy refusa de suivre et l'invasion échoua complètement. La CIA, les militaires et les exilés cubains accusèrent amèrement Kennedy. Mais tout n'était qu'une feinte.

Bien que Douglass ne le mentionne pas, et que peu d'Étasuniens le savent, des documents classifiés découverts en 2000 ont révélé que la CIA avait découvert que les Soviétiques avaient appris la date de l'invasion plus d'une semaine à l'avance, avait informé Castro, mais - et ici se trouve un fait étonnant qui devrait faire dresser les cheveux sur la tête des gens - ne l'ont jamais dit au président. La CIA savait que l'invasion était condamnée d'avance mais continua comme si de rien n'était. Pourquoi ? Ainsi ils pourraient et purent accuser par la suite JFK de l'échec.

Cette trahison mit en place la scène pour les événements à venir. Pour sa part, sentant mais ne connaissant pas toute l'étendue de la machination, Kennedy licencia le directeur de la CIA Allen Dulles (comme dans une mauvaise plaisanterie, il sera nommé ultérieurement à la Commission Warren) et son assistant le général Charles Cabell (dont le frère Earle Cabell, pour rendre absurde une mauvaise plaisanterie, était le maire de Dallas le jour où Kennedy a été tué) et a dit qu'il voulait « briser la CIA en mille morceaux et l'éparpiller aux quatre vents. » Pas la meilleure façon pour se faire aimer d'un gouvernement secret au sein d'un gouvernement dont la puissance croissait exponentiellement.

La scène était maintenant prête pour les événements à suivre alors que JFK, en opposition avec presque tous ses conseillers, s'opposait constamment à l'utilisation de la force dans la politique étrangère des États-Unis.

En 1961, malgré la demande du Chef d'État-major interarmes pour envoyer des troupes au Laos, Kennedy insista brutalement de manière différente quand il ordonna à Averell Harriman, son représentant à la Conférence de Genève, « Comprenez-vous ? Je veux un règlement négocié au Laos. Je ne veux pas y envoyer de troupes. »

En 1961 également, il refusa de concéder à l'insistance de ses grands généraux de leur donner la permission d'utiliser des armes nucléaires à Berlin et dans le Sud-Est asiatique. En sortant d'une réunion avec des conseillers militaires supérieurs, Kennedy agita ses mains en l'air et dit, « Ces gens sont fous. »

Il refusa de bombarder et d'envahir Cuba comme le voulaient les militaires pendant la crise des missiles de Cuba en 1962. Après cela il déclara à son ami John Kenneth Galbraith que « Je n'ai jamais eu la plus légère intention de le faire. »

Puis en juin 1963, il donna un discours incroyable à l'Université étasunienne dans lequel il appela à l'abolition totale des armes nucléaires, la fin de la Guerre Froide et de la « Pax Americana appliquée sur le monde par des armes de guerre étasuniennes, » et un mouvement vers « un désarmement général et total. »

Quelques mois plus tard, il signa un Traité d'interdiction d'essai limité avec Nikita Khrouchtchev.

En octobre 1963, il signa le Mémorandum d'action de sécurité nationale 263 appelant au retrait de 1000 soldats étasuniens du Viêt Nam à la fin de l'année et un retrait total à la fin de 1965.

Il fit tout cela tout en engageant secrètement des négociations avec Khrouchtchev via le KGB, Norman Cousins et le Pape Jean XXIII, et avec Castro par certains intermédiaires, dont l'un était le journaliste français Jean Daniel. Dans une interview avec Daniel le 24 octobre 1963, Kennedy dit, « J'ai approuvé la proclamation que Fidel Castro a faite dans la Sierra Maestra, quand il a fait appel à la justice et qu'il aspirait surtout à éradiquer la corruption à Cuba. J'irai même plus loin : dans une certaine mesure c'est comme si Batista était l'incarnation de certains péchés de la part des États-Unis. Maintenant nous devrons payer pour ces péchés. En ce qui concerne le gouvernement de Batista, je suis en accord avec les premiers révolutionnaires cubains. C'est parfaitement évident. » Ces sentiments étaient une abomination, nous dirions une trahison, envers la CIA et les généraux haut placés.

Ces refus clairs et nets de partir en guerre et sa décision de s'engager dans des communications privées et secrètes avec des ennemis de la Guerre Froide ont marqué Kennedy comme un ennemi de l'état de sécurité nationale. Ils étaient sur une trajectoire de collision. Comme Douglass et d'autres l'ont fait remarquer, chaque action entreprise par Kennedy était contre la guerre. Cela, prétend Douglass, était dû à ce que JFK, héros de la guerre, avait été profondément affecté par l'horreur de la guerre et avait été gravement secoué par la manière dont le monde s'était approché de la destruction pendant la crise des missiles de Cuba. Tout au long de sa vie, il avait été touché par la mort et en était venu à apprécier la fragilité de la vie. Une fois président, Kennedy passa par une métanoïa (changement profond de mentalité - NdT), une transformation spirituelle, du guerrier de la Guerre Froide au pacificateur. Il en vint à voir les généraux qui le conseillaient comme dénués du sens tragique de la vie et dévoués à la guerre. Et il savait très bien que sa résistance croissante à la guerre l'avait mis sur une trajectoire de collision avec ces généraux et la CIA. À de nombreuses occasions, il parla de la possibilité d'un coup d'état militaire contre lui. La veille au soir de son voyage à Dallas, il dit à son épouse, « Mais, Jackie, si quelqu'un veut m'abattre depuis une fenêtre avec un fusil, personne ne peut l'arrêter, donc pourquoi s'inquiéter ? » Et nous savons que personne n'essaya de l'arrêter parce qu'ils l'avaient planifié.

Mais qui l'a tué ?

Douglass présente une quantité formidable de preuves, certaines anciennes et certaines nouvelles, contre la CIA et les agences d'actions secrètes à l'intérieur de l'état de sécurité nationale, et le fait d'une manière si logique et persuasive que tout lecteur honnête ne peut s'empêcher d'être déconcerté ; réellement abasourdi. Et il relie ces preuves directement aux actions de JFK au nom de la paix.

Il sait cependant, que pour convaincre vraiment il doit briser une « conspiration du silence qui enveloppe notre gouvernement, nos médias, nos institutions académiques et virtuellement toute notre société depuis le 22 novembre 1963 jusqu'à maintenant. » Ce déni « indicible » de l'évidence, « comme une hypnose collective, » est soutenu par des mass médias dont le message sans cesse répété est que la vérité sur ces événements significatifs est au-delà de notre compréhension et que nous devrons supporter l'incertitude pour toujours. Quant à ceux qui le refusent, ils sont relégués au statut de cinglés du complot.

La peur et l'incertitude bloquent une véritable appréciation de l'assassinat - ceci plus la pensée que cela n'a plus d'importance.

C'est important. Car nous savons qu'aucun président depuis JFK n'a osé résister au complexe militaro-industriel. Nous savons qu'une Pax Americana a étendu ses tentacules sur tout le globe avec l'armée étasunienne présente dans plus de 130 pays sur plus de 750 bases. Nous savons que la quantité de sang et d'argent versée dans les guerres et leurs préparations s'est accrue astronomiquement.

Il y a beaucoup de choses que nous connaissons et encore plus que nous ne voulons pas connaître, ou à tout le moins, investiguer.

Si Lee Harvey Oswald était lié à la communauté du renseignement, au FBI et à la CIA, alors nous pouvons logiquement en conclure qu'il n'était pas un assassin « fou et solitaire ». Douglass assemble un tas de preuves pour montrer comment Oswald avait été déplacé depuis le début dans le monde entier comme un pion dans un jeu, et quand le jeu a été terminé, le pion a été éliminé au quartier général de la police de Dallas.

Alors qu'il commence à suivre le chemin d'Oswald, Douglass pose cette question : « Pourquoi Lee Harvey Oswald était-il autant toléré et soutenu par le gouvernement qu'il a trahi ? »

Après avoir servi comme U.S. Marine à la base d'opérations d'avions-espions U-2 de la CIA au Japon avec une habilitation Crypto (plus haute que le top secret, mais un fait supprimé par la Commission Warren), Oswald quitta les Marines et passa du côté de l'Union soviétique. Après avoir dénoncé les États-Unis, en travaillant dans une usine soviétique à Minsk et en prenant une épouse soviétique - temps durant lequel l'avion-espion U-2 de Gary Powers a été abattu par l'Union soviétique - il retourna aux États-Unis avec un prêt de l'Ambassade étasunienne à Moscou, seulement pour rencontrer sur les docks de Hoboken au New Jersey un homme, Spas T. Raikin, un important anti-communiste avec des liens étendus dans le renseignement, recommandé par le Département d'État.

Il passa l'immigration sans problèmes, ne fut pas condamné, alla à Fort Worth au Texas où, à la suggestion du chef du Service de contacts intérieurs de la CIA à Dallas, il rencontra et devint ami avec George de Mohrenschildt, un Russe anti-communiste, qui était un agent de la CIA. De Mohrenschildt lui trouva un emploi quatre jours plus tard dans une société d'arts graphiques qui travaillait sur des cartes pour le Service des cartes de l'US Army relié aux missions d'espionnage des U-2 au-dessus de Cuba.

Oswald fut ensuite accompagné dans la région de Dallas par de Mohrenschildt qui, en 1977, se serait suicidé le jour où il révéla qu'il avait contacté Oswald pour la CIA et devait rencontrer Gaeton Fonzi du Comité spécial sur les assassinats de la Chambre.

Oswald alla ensuite à la Nouvelle-Orléans en avril 1963 où il trouva un emploi à la Reilly Coffee Company détenue par William Reilly affilié à la CIA. La Reilly Coffee Company était située à proximité des bureaux du FBI, de la CIA, des services secrets et du Bureau du renseignement de la marine et très proche du bureau de Guy Bannister, un ancien agent du FBI, qui travaillait comme coordinateur d'actions secrètes pour les services de renseignements, fournissant et formant les paramilitaires anticastristes destinés à piéger Kennedy. Oswald alla ensuite travailler avec Bannister et les paramilitaires de la CIA.

Pendant ce temps et jusqu'à l'assassinat, Oswald était payé par la CIA, recevant 200 dollars par mois. Ce fait étonnant fut occulté par la Commission Warren bien que ce fut déclaré par le conseiller général de la Commission J. Lee Rankin dans une réunion à huis clos le 27 janvier 1964. La réunion avait été déclarée « top secret » et son contenu révélé seulement dix ans plus tard après une longue bataille juridique par le chercheur Harold Weisberg. Douglass prétend qu'Oswald « semble avoir travaillé avec la CIA et le FBI, » en tant que provocateur pour la première et informateur pour le second. Jim et Elsie Wilcott, qui travaillèrent à la station de la CIA à Tokyo de 1960 à 1964, ont déclaré dans une interview en 1978 pour le San Francsico Chronicle, « Il était bien connu à la station de la CIA à Tokyo qu'Oswald travaillait pour l'agence. »

Lorsque Oswald déménagea à la Nouvelle-Orléans en avril 1963, de Mohrenschildt disparut de la scène, l'ayant demandé à la CIA et ayant reçu indirectement un contrat de 285 000 dollars pour faire un relevé géologique pour le dictateur haïtien « Papa Doc » Duvallier, qu'il ne fit jamais, mais pour lequel il avait été payé. Ruth et Michael Paine entrèrent en scène au moment opportun. Douglass suit de manière éclairante leurs liens avec le renseignement. Ruth devint plus tard la témoin clé de la Commission Warren. Elle avait été présentée à Oswald par de Mohrenschildt. En septembre 1963, Ruth Paine conduisait de la maison de sa sœur en Virginie jusqu'à la Nouvelle-Orléans pour prendre Marina Oswald et l'emmener à sa maison à Dallas pour y vivre avec elle. Trente ans après l'assassinat, un document qui a été déclassifié montre que Sylvia, la sœur de Paine, travaillait pour la CIA. Son père voyageait dans toute l'Amérique du Sud sur un contrat de l'Agence pour le développement international (célèbre comme façade de la CIA) et établissait des rapports qui allaient à la CIA. Le beau-père de son mari Michael, Arthur Young, était l'inventeur de l'hélicoptère Bell et le travail de Michael lui donna une habilitation de sécurité. Sa mère était apparentée à la famille Forbes de Boston et son amie de longue date, Mary Bancroft, travaillait en tant qu'espionne de la Seconde Guerre mondiale avec Allen Dulles et était sa maîtresse. Après cela, Dulles interrogea les Paine devant la Commission Warren en évitant soigneusement toutes questions révélatrices. De retour à Dallas, Ruth Paine obtint commodément pour Oswald un emploi au Dépôt de livres du Texas où il commença à travailler le 16 octobre 1963.

De la fin septembre jusqu'au 22 novembre, différents Oswald furent signalés simultanément de Dallas à Mexico. Deux Oswald furent arrêtés au Texas Theatre, le vrai arrêté à la porte principale et un imposteur à la porte de derrière. Comme Douglass le dit, « Il y eut davantage d'Oswald fournissant des preuves contre Lee Harvey Oswald que le Rapport Warren pouvait utiliser ou même expliquer. » Même J. Edgar Hoover savait que des imposteurs d'Oswald étaient utilisés, comme il l'a dit à L.B. Johnson concernant la soi-disant visite d'Oswald à l'ambassade soviétique à Mexico. Il qualifia plus tard cette manœuvre de la CIA, « la fausse histoire du voyage d'Oswald à Mexico... leur (la CIA) fraude, » quelque chose qu'il ne pouvait oublier. Il était apparent qu'un jeu très complexe et mortel était joué dans l'ombre à des niveaux élevés.

Nous savons qu'Oswald a été accusé du meurtre du président. Mais si l'on suit honnêtement la piste du crime, il devient absolument évident que les forces du gouvernement étaient à l'œuvre. Douglass ajoute couche après couche de preuves pour montrer comment ce devait être ainsi. Oswald, la mafia, les Cubains anticastristes ne pouvaient avoir retiré la plus grande partie de la sécurité ce jour-là. Le shérif Bill Decker retira toute la protection de la police. Les services secrets retirèrent les escortes de motos de la police en arrière de la voiture du président où elles se trouvaient la veille à Houston ; enlevèrent des agents de l'arrière de la voiture où ils étaient normalement placés pour obstruer les tirs d'armes à feu. Ils approuvèrent le virage serré fatal (lors d'un essai le 18 novembre) où la voiture ralentit, pour presque s'arrêter, une nette violation de la sécurité. Le Comité spécial sur les assassinats de la Chambre aboutit à cette conclusion, pas un cinglé du complot.

Qui pourrait avoir effacé les témoignages de tous les docteurs et du personnel médical qui affirmaient que le président avait reçu une balle dans son cou et dans sa tête par l'avant, témoignage contredisant l'histoire officielle ? Qui pourrait avoir poursuivi et emprisonné Abraham Bolden, le premier agent des services secrets afro-américain personnellement invité dans le groupe de la Maison Blanche par JFK, qui avertit qu'il craignait que le président allait être assassiné ? (Douglass a interviewé Bolden sept fois et sa preuve sur le complot avorté pour tuer JFK à Chicago le 2 novembre - une histoire peu connue mais extraordinaire dans ses implications - est fascinante.) La liste de toutes les personnes qui moururent, les preuves et les événements manipulés, l'enquête effacée, déformée et distordue dans une dissimulation post facto - pointe vers des forces à l'intérieur du gouvernement, pas des acteurs voyous sans soutien institutionnel.

Les preuves pour une conspiration organisée aux niveaux les plus profonds de l'appareil du renseignement sont écrasantes. James Douglass les présente si logiquement et si profondément que seule une personne hostile à la vérité ne pourrait être émue et affectée profondément par ce livre.

Il le dit au mieux : « L'ampleur à laquelle notre état de sécurité nationale a été systématiquement agencé pour l'assassinat du président John F. Kennedy nous reste incompréhensible. Quand nous vivons dans un système, nous absorbons et pensons dans un système. Nous n'avons pas l'indépendance pour juger le système autour de nous. Pourtant les preuves que nous avons observées désignent notre état de sécurité nationale, la bulle systémique dans laquelle nous vivons tous, comme la source du meurtre de Kennedy et de sa dissimulation immédiate. »

En parlant à ses amis Dave Powers et Ken O'Donnell à propos de ceux qui avaient planifié l'invasion de la Baie des Cochons de Cuba, JFK a déclaré, « Ils ne pouvaient croire qu'un nouveau président comme moi ne paniquerait pas et essaierait de sauver sa propre face. Eh bien, ils s'étaient trompés sur moi. »

Espérons un nouveau président comme lui, mais avec une fin différente.