WASHINGTON - Les femmes enceintes confrontées à des niveaux même modérés d'un pesticide communément utilisé exposent leurs enfants à des modifications durables de leur cerveau induisant des retards dans leur développement, montre une étude américaine diffusée lundi.

L'étude parue dans les Proceedings of the National Academy of Sciences se penche sur des New-Yorkaises enceintes qui ont été exposées au chlorpyriphos-éthyl, un pesticide largement utilisé dans les champs et les parcs.

Les chercheurs ont constaté des "anormalités importantes" chez 20 enfants âgés de 5 à 11 ans dont les mères ont montré des niveaux élevés de chlorpyriphos-éthyl en les comparant à 20 enfants dont les mères avaient été aussi exposées à ce pesticide mais à des niveaux moindres.

"Cette étude prouve que la période prénatale est cruciale pour le foetus en développement", a déclaré l'auteur principale de l'étude Virginia Rauh, professeur à la Mailman School of Public Health et directrice adjointe d'un centre consacré à la santé des enfants.

Le fait d'être exposé "à des produits toxiques pendant cette période critique peut avoir des effets sur le développement du cerveau et sur le fonctionnement comportemental", dit-elle.

L'étude s'appuie sur des imageries à résonances magnétiques (IRM) qui ont montré que certaines zones du cerveau de l'enfant étaient plus développées que la normale en raison du pesticide.

Il faudra d'autres études pour déterminer les effets à long terme de l'utilisation de ce pesticide qui pourrait expliquer "les déficits en matière de quotient intellectuel rapportés chez les enfants exposés à des hauts niveaux de chlorpyriphos-éthyl", est-il écrit dans l'étude.

Les chercheurs ont indiqué que d'autres études avaient montré que les niveaux de chlorpyriphos-éthyl constatés dans les espaces urbains avaient chuté depuis que les Etats-Unis avaient restreint l'usage de ce pesticide mais que le risque était toujours présent, le pesticide étant toujours utilisé dans l'agriculture, sur les parcours de golf etc.