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L'OSDH a annoncé samedi un massacre de civils qui aurait été commis vendredi à Houla - 25 kilomètres environ au nord-ouest de Homs - par l'armée. Selon les versions produites par cette officine, les militaires auraient ouvert le feu sur une manifestation d'opposition. Ou auraient bombardé la ville et sa périphérie. C'est le plus lourd bilan de ce genre produit par l'OSDH qui affirme encore que 25 enfants figurent parmi les victimes. Plus tôt, l'OSDH avait établi un « premier bilan » de 50 morts et de 100 blessés. Le CNS a lui fait monter le bilan à 120 morts et réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité.

L'OSDH en profite pour attaquer la mission d'observation de l'ONU - et donc le plan de paix - en accusant les bérets bleus de faire le silence sur ce massacre.

Qu »en est-il ? Nous n'avons pas d'informations de première main sur le sujet. Mais nous ne pouvons que douter de la réalité d'un massacre commis par les forces syriennes, qui, quoiqu'en dise l'OSDH, observent dans le contrôle et même la répression des manifestations du vendredi une retenue dont témoignent même les bilans de l'OSDH : la plupart des morts, réels ou inventés, recensés ces derniers mois par l'OSDH le sont dans des « combats« , ou des « bombardements« , les militaires, surveillés non seulement par les gens de l'ONU mais par la presse internationale, préférant utiliser des gaz lacrymogènes que le tir à balles réelles pour disperser les manifestants. Quand d'ailleurs ils les dispersent. L'OSDH signale certes des victimes qui auraient péri lors de manifestation, mais les chiffres alors produits n'ont rien de commun avec ceux avancés aujourd'hui pour Houla.

Alors comment croire que les mêmes militaires, très encadrés, auraient offert à l'opposition radicale une centaine de martyres ? Ce alors que la position du régime s'est globalement renforcée ces derniers temps.

En revanche, le massacre de Houla tombe à pic pour relancer la machine du CNS, qui n'a plus aucune force d'attraction et vient de perdre son président Ghalioun, en attendant d'autres défections. Et aussi, éventuellement, relancer la contestation de base. Et de ce point de vue, pour conjurer une évolution globalement pas favorable à sa cause, l'OSDH a fait le forcing ce week-end : outre le massacre de Houla, l'officine londonienne a annoncé des manifestations de « plusieurs dizaines de milliers » de personnes à Idleb, et surtout à Alep, ville très longtemps restée à l'écart du mouvement. Dans les deux cas, c »est l'inflation des chiffres, les quelques images d'Alep que nous avons pu voir sur des chaînes d'information française ne permettant pas de conclure à des « dizaines de milliers » de manifestants. Mais l'OSDH continue de mentir en toute impunité, l'AFP répercutant le moindre de ses communiqués, se contentant, comme ce samedi, de rappeler que l'OSDH est « proche de l'opposition » ou de parler de « sources de l'opposition« .

On verra ce que dit le gouvernement syrien de Houla. À signaler à ce propos qu'une vidéo sur le massacre de 25 enfants dans cette ville circule effectivement sur la toile, et les images sont dures. Qui a tué ces enfants, et dans quelles circonstances ? L'ASL disent les partisans du régime. Les hommes de Bachar affirment les activistes. Une chose est sûre, les rebelles armés, qui prennent des populations de quartiers entiers en otages, s'efforcent de les impliquer dans leur tentative de guerre civile, et ainsi d'accroître les fractures, d'aviver les haines. Si ces enfants sont morts dans un bombardement de l'armée sur des positions rebelles, n'ont-ils pas servi de boucliers humains à ces derniers ?

Les rebelles, activistes, insurgés, ASL ou autonomes djihadistes, ne sont hélas pas actifs qu'à Houla : Sana annonce qu'une attaque contre une veillée funèbre, vendredi soir, dans le village de Qab al-Hat près de Salamieh - à peu près à mi-chemin de Hama et de Homs - a fait sept morts et 14 blessés. Les assaillants, surgis à bord de trois véhicules, ont été accrochés par les forces de l'ordre et plusieurs d'entre eux auraient été tués et blessés.

La racine du mal syrien a pu être la corruption, ou le despotisme administratif de certains potentats locaux. Aujourd'hui c'est clairement le fanatisme religieux et le soutien qu'il reçoit de l'extérieur.

ci-dessous vidéo sur Houla :