Les médecins diagnostiqueraient des maladies chez des patients en santé et les traiteraient inutilement, selon un éditorial publié dans la revue scientifique British Medical Journal.

En plus d'être dangereux pour la santé des individus, traiter des maladies inexistantes constitue un gaspillage de ressources pour le réseau de la santé, estime Ray Moynihan, chercheur à l'Université Bond, en Australie.

Selon lui, la médecine moderne a tendance à considérer que les maladies sont sous-jacentes et attendent seulement de se manifester chez les patients. Par conséquent, certains médecins auraient tendance à appliquer des mesures préventives pour des pathologies qui, au bout du compte, ne se manifestent pas.

Par exemple, une vaste étude canadienne menée en 2008 a révélé qu'un tiers des personnes ayant reçu un diagnostic d'asthme ne souffraient pas de cette maladie. Une autre recherche réalisée auprès d'un million d'enfants canadiens démontrait également qu'il existe un risque de surdiagnostic en matière de maladies mentales, comme le trouble bipolaire, l'autisme et les troubles déficitaires de l'attention.

Selon l'éditorial, certaines personnes présentant de faibles risques de maladies mentales se voient pourtant apposer une «étiquette» et reçoivent des traitements inutiles, en grande partie dictés par des intérêts commerciaux.

Les auteurs de l'éditorial indiquent qu'il serait préférable de consacrer les ressources à de vrais problèmes de santé, au lieu de les gaspiller en traitant des pathologies inexistantes.