Traduction copyleft de Pétrus Lombard

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Pilules de Belviq (d'après le site ouaib de la FDA) et ses effets probables.
Le benzène n'est que l'une des raisons faisant que la dernière homologation de médicament par la FDA est une triste parodie. La liste d'effets indésirables vraisemblablement mortels du Belviq fiche le tournis et la trouille, et cette solution ne présente guère d'intérêt pour perdre de poids.


Le benzène est un poison. En forte dose, il peut arrêter le coeur, arrêter les poumons, ou endommager définitivement le cerveau. S'il a des effets bénéfiques, ils doivent certainement être mis en balance avec ses effets nuisibles potentiels. Quoi qu'il en soit, la FDA vient d'approuver le Belviq, un médicament pour perdre du poids, contenant du benzène !

Ce n'est pas la dernière mauvaise info concernant le Belviq, la nouvelle spécialité d'Arena Pharmaceutical. Non seulement il contient un poison connu, mais il influe aussi sur la sérotonine cérébrale en activant le récepteur 5-HT2C. Ça veut dire qu'il affecte le cerveau d'une manière similaire à celle des médicaments inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine, auxquels sont associés un vaste éventail d'effets dévastateurs, dont le suicide.

Ce que reconnaît Arena

La fiche d'information du Belviq à destination des patients devrait effrayer suffisamment pour dire, « Sans façon, toubib », lorsqu'il propose de le prescrire. Les avertissements sur la fiche du remède incluent :

Syndrome sérotoninergique ou syndrome malin des neuroleptiques : Ce sont des effets mortels provoqués par les drogues psychoactives. La fiche indique, « administré associé à d'autres agents sérotoninergiques ou antidopaminergiques, l'innocuité n'a pas été établie. »

Cardiopathie valvulaire : C'est la même affection qui a entraîné le retrait d'un autre médicament pour maigrir, le Fen-Phen. La fiche avertit : « Si des signes ou symptômes se manifestent pensez à arrêter le Belviq et vérifiez si le patient n'a pas éventuellement une valvulopathie. »

Troubles cognitifs : La fiche indique, « Peut causer des troubles de l'attention ou de la mémoire. » Elle déconseille ensuite l'usage de machines dangereuses.

Troubles psychiatriques : Cela signifie que vous pourriez être qualifié de dépressif, schizophrène ou maniacodépressif, ou d'un tas d'autres qualificatifs psychiatriques parce que vous prenez du Belviq. Imaginez le monde de souffrance dans lequel vous seriez si vous atterrissiez dans un établissement psychiatrique.

Pensées suicidaires : Ça ne devrait guère surprendre, puisque les idées de suicide ou carrément se suicider - ou zigouiller autrui - sont l'un des effets indésirables des autres spécialités qui mettent le souk dans la sérotonine. [Ndt : Le mélange machines dangereuses et Belviq étant déconseillées, il n'y aura ni suicide, ni massacre à la tronçonneuse. Heureusement !]

Usage de remèdes antidiabétiques : Le Belviq n'a pas été étudié chez les gens qui prennent de l'insuline, mais la FDA a homologué ce médicament expressément pour usage chez les diabétiques !

Priapisme : Cela signifie que l'érection ne s'estompe pas. C'est vachement douloureux.

Et la FDA vient juste d'homologuer ce remède pour perdre du poids ! Il doit donc être très efficace, non ?

Ce qu'oublie de reconnaître Arena

C'est là que ça devient vraiment effrayant. La réalité est que le Belviq ne présente pas beaucoup d'intérêt, au cas où il en aurait. Son aide à la perte de poids n'est que minime, à peine 3 à 5 pour cent en un an. Pire, lors de l'essai de la FDA pour l'homologation, seulement 47 des sujets prenant le remède ont perdu au minimum 5 de leur charge pondérale, alors que c'est aussi le cas de 23 des témoins qui prenaient un placebo. Si vous savez comment les compagnies pharmaceutiques déjouent le système avec les placebos, vous savez qu'il est probable que même ce petit avantage est peu significatif.

Avant de démarrer un essai de médicament, donner un placebo à tout volontaire y participant est désormais la norme. Ensuite, tous ceux qui réagissent au placebo sont systématiquement écartés de l'essai. Cela donne au remède testé un bien meilleur avantage dans l'essai lui-même, suffisamment, en fait, pour expliquer les résultats complets de cet essai.

Le pire de tout

Le Belviq est destiné à un usage de longue durée. Il a été, bien sûr, testé selon la manière habituelle, pendant peu de temps, de sorte que les effets dans le temps ne seront connus que grâce à des cobayes humains, aux gens à qui il sera prescrit, qui ne seront même pas au courant de leur statut de rats de laboratoire.

Selon vous, combien d'effets indésirables mentionnés ci-dessus - chacun d'eux mortel - seront attribués au Belviq ? Et tout ça pour peu ou aucun avantage !

Entre parenthèses, il y a deux autres spécialités contre l'obésité dans les tuyaux de la FDA, dont l'une pourrait être homologuée en moins d'un mois. Elles pourraient être tout aussi néfastes que le Belviq, peut-être même pires :
  • Le Qnexa de Vivus Pharmaceutical, une association de phentermine avec du topiramate. Le phentermine est la partie Phen du Fen-Phen, un médicament retiré du marché car il causait des malformations valvulaires cardiaques, et le topiramate (Topamax) gratifie d'une vaste gamme d'effets indésirables graves, dont la privation de la capacité de penser chez les gens. [Ndt : Ça, ça doit être chouette !] (J'en ai été témoin de première main chez un proche.)
  • Le Contrave, produit par Orexigen. Il s'agit d'une combinaison de bupropion et de naltrexone. Le bupropion provoque des attaques d'apoplexie, des lésions nerveuses et musculaires, des hémorragies vaginales, des palpitations cardiaques, et bien d'autres joyeusetés encore. Le naltrexone endommage le foie, provoque des phlébites, des problèmes cardiaques, et un tas d'autres effets vachement scrogneugneux.
La FDA étant en charge de l'alimentation, voilà manifestement la première cause du fait que les gens deviennent obèses. Les produits fournis par l'industrie agro-alimentaire, la source alimentaire de la plupart des gens, sont le plus souvent des calories vides combinées à des substances toxiques, dont certaines sont conçues pour vous rendre de plus en plus accros. Il n'étonnera point que les gens sont de plus en plus gras. Pourtant, la FDA ne fait absolument rien contre ce phénomène. À la place, elle promeut les à-côté inutiles et les drogues extrêmement toxiques. Ce faisant, elle remplit les coffres de Big Pharma et de l'agro-alimentaire.

Est-ce qu'une chose pourrait démontrer d'une manière plus irrémédiable que la FDA n'oeuvre point dans l'intérêt public ?

Sources