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Al-Hajar al-Aswad (sud de Damas), le 18 juillet : un bâtiment administratif touché par les combats

La correspondante à Damas du site d'information russe anglophone Russia Today - Maria Finoshina, estime que les affrontements de ce jeudi sont les « pires qu'elle ait connus depuis des semaines« , des panaches de fumée noire s'élevant à l'horizon et des bruits des fusillade se faisant entendre régulièrement.

Entre flegme & colère...

Maria Finoshina ajoute qu'en dépit de cela, et d'un climat général de tension, la vie continue comme de si rien n'était dans de nombreux quartiers qui ne sont pas directement affectés par les affrontements, tout particulièrement dans la journée. « Les gens fréquentent toujours les cafés et de nombreuses boutiques restent ouvertes, bien que l'escalade de la violence commence à peser ».

« Ces affrontements ne connaissent plus de limites géographiques, affirme la journaliste russe, ils éclatent dans des secteurs de la ville jusque-là épargnés« . Ce qui, à notre sens, traduit la mobilité des groupes traqués par les forces de l'ordre, pas l'extension de leur capacité d'action.

Mais pour autant, Maria Finoshina insiste : « Beaucoup à Damas néanmoins restent calmes, même confronté au désordre apparent, confiants dans le fait qu'ils survivront quels que soient les défis auxquels ils sont actuellement confrontés« . « Il n'y a pas de panique » conclut la journaliste de Russia Today.

Certains Damascènes vont au café ou travaillent. D'autres préfèrent manifester, place du martyr Yousuf al-Azmeh, leur soutien au gouvernement après l'attentat qui a durement touché ce dernier, comme on le voit dans ce reportage de la télévision syrienne tourné mercredi ou jeudi. Par la même occasion ils dénoncent les mensonges médiatiques étrangers : « Jamais et personne en Syrie n'aurait imaginer que cela arriverait un jour en Syrie, pays de paix, de l'amour et de la sécurité ! » déplore une jeune femme. « Nous sommes là pour soutenir notre seule armée, l'armée arabe syrienne, la seule qui nous présente et présente la Syrie et pour saluer leur courage et leur sacrifice bien que nous soyons chagrinés par la mort de nos responsables ! » dit une autre femme.

Une autre manifestante s'en prend, à l'heure de la « bataille de Damas », aux insurgés : « Nous sommes ici pour dire que les rues de Damas sont à nous, que Damas est à nous, que la Syrie est à nous les Syriens et non pour ces terroristes qui pensent nous faire peur. Nous sommes là malgré la tristesse de voir nos dirigeants tomber martyrs si lâchement ! »

Un homme se veut optimiste : « Tant qu'il y a des femmes syriennes qui enfantent, la Syrie vivra ! » Une femme voilée interrogée dans sa voiture reprend tout en pleurant le cri de ralliement des partisans du gouvernement : « Que Dieu protège la Syrie ! Allah, Sourya, Bachar w Bas ! »

On retiendra que le Damascènes, qui en 16 mois, n'ont guère cédé aux sirènes de la contestation, ont des réserves de flegme et de patriotisme, deux qualités qui ne les poussent certes pas dans les bras de l'ASL !

ci-dessous, la vidéo de la manifestation :


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Une terrasse de café damascène, « avant l’orage » : mais il semble que beaucoup d’habitants refusent de sacrifier cet art de vivre aux exigences de l’heure…