plastic box
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Les barquettes en plastique peuvent-elles contaminer les aliments qu'elles contiennent quand elles passent au four micro-ondes ? Les autorités sanitaires françaises n'ont, pour l'instant, pris aucune mesure concernant ces récipients utilisés par toutes sortes de commerçants, du charcutier au traiteur chinois. Mais deux des composants chimiques de ces boîtes transparentes les inquiètent : les phtalates et le bisphénol A (BPA).

Selon les scientifiques, ces charmantes molécules présentent un risque avéré pour la fertilité et la reproduction. Leur caractère cancérigène est plus discuté. Mais une récente étude de la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences conclut - à partir d'expériences sur des rats et des macaques - que le BPA augmente les risques « d'incidence » du cancer du sein. Risques transmissibles aux nouveaux nés...

Or, ces saloperies exposées aux micro-ondes, peuvent « migrer » vers les aliments présents dans les barquettes. À des doses excessives ? Toxico-chimiste reconnu, le professeur André Picot avoue qu'il n'enfourne jamais que du verre dans son four à micro-ondes. Et encore, « seulement pour réchauffer le café » ! Dans un rapport sur le BPA du 9 novembre, l'Académie de médecine (française) demande l'interdiction - mais seulement dans les cuisines des collectivités - de « réchauffer les aliments au micro-ondes directement dans les emballages plastique ».

Gage, en principe, de sécurité pour les consommateurs, le logo « plastique alimentaire » (avec une fourchette et un verre) qui figure sur les récipients ad hoc n'est pas une garantie. Parce que les tests de température sont réalisés dans des fours normaux. Plus sûre serait « la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A ».

C'est précisément l'intitulé d'un projet de loi voté en octobre par l'Assemblée. Hélas, le Sénat, tout à sa nouvelle organisation, n'a pas encore trouvé le temps (ou la volonté ?) de l'adopter. Voilà pourtant une belle occasion de prouver que le lobby pétrolier, qui coiffe celui des plasturgistes, ne les impressionne pas.