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Les scientifiques ont découvert que les animaux retrouvés morts sur les rives du Saint-Laurent ne sont atteints d'aucune maladie, ce qui a de quoi surprendre. Les carcasses de bébés bélugas ont été autopsiées.

De Kamouraska à Matane, sur plus de 200 kilomètres, les riverains ont retrouvé 15 carcasses de bébés bélugas aussi appelé veaux. C'est cinq fois plus qu'en temps normal.

Selon les premières analyses, ils seraient morts parce qu'ils ont été séparés de leur mère. Les chercheurs pensent avoir trouvé le coupable: une algue toxique, comme celle qui a fait tant de ravages en 2008.

« C'est une neuro-toxine, donc si les mères sont neurologiquement affectées, on peut penser que ça a augmenté les chances que les veaux deviennent orphelins. Soit parce que la mère est morte ou qu'elle ne s'occupe plus de son veau car elle est malade », explique le professeur de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, Stéphane Lair.

Les scientifiques ont remarqué que les femelles bélugas meurent de plus en plus après avoir mis bas. Une situation inquiétante, puisque l'espèce est en voie de disparition dans le fleuve Saint-Laurent.
« Le problème avec ce genre de situation c'est que bien souvent la cause qui a donné le résultat a disparu. » - Jean-Claude Brête, Professeur-chercheur à l'Institut des sciences de la mer de Rimouski
Le professeur Jean-Claude Brêthes est un grand spécialiste des espèces aquatiques du Saint-Laurent. Il croit qu'il y a un lien à établir entre la mort des bélugas et celle de milliers de petits poissons. « En plus, quand l'eau se réchauffe, il y a moins d'oxygène, donc on peut avoir un phénomène de température et de baisse d'oxygène », a fait valoir Jean-Claude Brêthes.

Augmentation de la température de l'eau

Cette augmentation de la température de l'eau serait aussi responsable de la mort de plusieurs fous de Bassan dernièrement.

Les poissons dont ils se nourrissent se tiennent plus en profondeur pour éviter la chaleur. Ils sont donc moins accessibles aux oiseaux marins.

Des observations très inquiétantes, et d'une complexité assez étonnante. Les signaux sont suffisamment spectaculaires pour lancer une véritable enquête, estiment plusieurs chercheurs. Le laboratoire de toxicologie chimique de l'Institut Maurice-Lamontage va poursuivre ses analyses sur les bélugas morts.

C'est d'ailleurs ce même laboratoire que le gouvernement Harper a décidé de fermer d'ici 2014.

D'après le reportage de Michel-Félix Tremblay