Le Volcan de Feu a connu jeudi sa plus forte éruption depuis une décennie, avec des fumerolles visibles depuis la capitale distante de 75 km.

C'est la plus forte éruption du Volcan du Feu depuis une décennie. Les fumerolles visibles depuis la capitale distante de 75 km ont entraîné l'évacuation d'au moins 33.000 personnes de villages alentours. Déjà "10.000 personnes ont été évacuées (...) Au total, il est prévu qu'il y en ait plus de 33.000", a indiqué le porte-parole des services de prévention contre les catastrophe. De grandes fumerolles étaient visibles depuis la capitale et sur la route du Pacifique, à 20 km du cratère, des automobilistes ont signalé un immense nuage de cendres qui s'échappait d'un flanc du volcan, situé entre les départements de Chimaltenango, Escuintla et Sacatepequez, au sud-ouest de la ville de Guatemala.

"Ce type d'éruption est plus fort que la normale et n'avait pas été observé ces dernières années, c'est pourquoi nous avons déclenché l'alerte orange (danger)" aux environs du volcan, dans l'ouest du pays, a indiqué à des médias locaux Gustavo Chigna, de l'Institut de vulcanologie. Il a ajouté qu'en raison de la forte explosion, de la cendre était retombée sur plusieurs villages autour d'une colonne qui s'est élevée à 3.763 mètres d'altitude. Des grondements ont été entendus à plusieurs kilomètres à la ronde.

Tout noir

Javier Garcia, du village de El Porvenir, a raconté sur une radio locale n'avoir pas eu l'intention de quitter sa maison mais "en voyant la forte éruption et toute la cendre qui retombait", lui et ses proches ont "décidé de fuir pour trouver refuge". "Tout est devenu noir et nous ne pouvions plus respirer", a-t-il ajouté. "Depuis la nuit dernière, on entend de forts grondements, ici, dans la maison, et ce matin (jeudi), c'est devenu tout noir quand le volcan a commencé à lancer des cendres", a relaté sur la même radio une femme du village de Sangre de Cristo, tout en préparant quelques effets avant d'évacuer les lieux avec ses quatre enfants.

Les personnes sont évacuées par des autocars appartenant à des plantations de canne à sucre et avec des camions de transports de bétail et de marchandise, a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers de cette commune. Il a également signalé que beaucoup d'habitants refusaient de quitter leurs maisons et "avaient décidé de rester sur place à leur propres risques".

Pour compliquer les choses, de "fortes pluies sont signalées dans les zones à proximité du volcan et la formation d'éventuels lahars (coulées de boue mélangeant eau et cendres volcaniques) est surveillée, afin de prendre des mesures préventives sur les routes et dans les rivières", a ajouté le porte-parole des services de prévention contre les catastrophe. Le 3 septembre, les autorités avaient déclenché une alerte jaune sur la zone, après que ce volcan, dont le cratère culmine à 3.763 m, avait enregistré sa troisième et plus importante éruption de l'année.