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À la veille du lancement d'""Octobre rose"", mois du dépistage du cancer du sein organisé chaque année par le ministère français de la santé, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir réclame une meilleure information pour permettre aux femmes d'évaluer les avantages et les risques, le réexamen des données scientifiques par des experts indépendants et que les médecins ne soient plus mis en conflits d'intérêt.

""Trois épines égratignent (...) le choix éclairé des françaises : une information partielle et obsolète, des injonctions pressantes et culpabilisantes et des médecins intéressés financièrement.""

""Le message public tient plus à l'injonction qu'à l'information (« faites », « parlez-en », etc.) et cherche également l'implication émotionnelle des personnes visées, parfois même sous l'angle de la culpabilisation : « parlez-en aux femmes que vous aimez ». Si ce mode de communication peut se justifier dans la promotion d'enjeux de santé publique incontestables (comme la lutte contre le tabagisme), ils doivent être proscrits en l'absence de consensus scientifique.""

Lancé en 2004, le dépistage organisé invite toutes les femmes de 50 à 74 ans à se rendre tous les deux ans chez un radiologue agréé pour une mammographie et un examen clinique des seins pris en charge à 100% par l'Assurance maladie.

Un grave inconvénient du dépistage organisé est le risque de surdiagnostic qui peut conduire à des examens et des traitements inutiles, dont certains "lourds de conséquences" (ablation, radiothérapie, chimiothérapie).

20 à 50% des femmes dépistées annuellement sur une décennie sont victimes d'une fausse alerte entraînant une biopsie, estimaient des chercheurs dans le British Medical Journal (BMJ) en août dernier. L'inconvénient le plus grave est toutefois celui du surdiagnostic qui entraîne un surtraitement pour un cancer qui ne se serait jamais manifesté. Pour chaque vie sauvée, entre 2 et 10 femmes subiraient un surdiagnostic.

Des doutes sont également apparus concernant l'efficacité de ce dépistage pour réduire le taux de mortalité (Le dépistage du cancer du sein ne diminuerait pas la mortalité et entraînerait un sur-diagnostic).