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Publiant leurs travaux dans PLoS ONE, des linguistes hollandais ont cherché de nouveaux moyens de caractériser les langues humaines et les similitudes entre elles, bien cachées mais issues d'origines communes.

Des linguistes de l'Institut Max Planck de psycholinguistique à Nimègue (Pays-Bas) ont développé une nouvelle méthode utilisant des approches phylogénétiques pour analyser l'évolution structurelle de plus de 50 familles linguistiques. Pour cela, ils ont utilisé notamment une importante base de données et ont ainsi pu évaluer la stabilité de certaines caractéristiques telles que l'ordre des mots, le nombre de sons ou le marquage du pluriel, d'une langue à une autre.

Grâce à cela, ils ont alors pu montrer que cette stabilité relève à la fois de processus universels et de processus particuliers à certaines langues. Une conclusion qui met d'accord deux écoles théoriques qui se contredisaient sur le sujet. Mais ce n'est pas tout puisque l'identification de ces processus, des profils distincts, peuvent ensuite être utilisés pour sonder les anciennes relations entre ce qui, aujourd'hui, sont des familles linguistiques indépendantes. "Si certaines, au moins, [de ces caractéristiques] sont relativement stables sur de longues périodes, elles promettent une façon d'arriver à des relations entre langues anciennes", disent les scientifiques, expliquant l'enjeu de leurs recherches.

"Grâce à cette technique, nous trouvons par exemple des connexions probables entre les langues des Amériques et celles du nord-est de l'Eurasie, datant probablement du peuplement des Amériques, il y a 12.000 ans ou plus", souligne le Dr Stephen Levinson qui publient ses travaux dans la revue PLoS ONE