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Mise en ligne sur le site scientifique PLoS ONE, une nouvelle étude détaillée et une redatation du gisement préhistorique de Ngandong, sur l'île de Java, vieillit à au moins 150.000 ans de nous la présence, à cet endroit, de notre ancêtre Homo erectus, que n'aurait donc pas pu côtoyer les premiers sapiens à fréquenter le site, il y a 40.000 ans. Controverse...

Surnommé l'Homme de Solo, cet hominidé dont les fossiles furent trouvés il y a bien longtemps sur le site de Ngandong, au bord du fleuve Solo, dans l'île de Java, divise depuis la communauté scientifique : à quelle espèce humaine (ou pré-humaine) appartenait-il, et quand vivait-il ? Dernier épisode en date, une redatation récente de ce site par l'équipe internationale du projet archéologique Solo River Terrace (SORT) indique que les fossiles remontent finalement à 143.000 ans minimum, et 550.000 ans maximum - les différentes méthodes utilisées donnant des dates très différentes sur ce gisement aux caractéristiques particulièrement complexes.

Un âge bien plus ancien, de toute façon, que les 35 à 50.000 ans proposés par une étude de 1996, dont les auteurs ont également participé à celle d'aujourd'hui. L'enjeu est de taille, puisque l'Homme de Solo, généralement considéré comme une variété de notre probable ancêtre Homo erectus, n'aurait donc pu côtoyer, comme certains spécialistes le pensaient, nos aïeuls Homo sapiens, attestés sur ce site à partir de 40.000 ans 'seulement'.

Du même coup est relancé le vieux débat opposant les tenants de deux grandes écoles : l'une voyant une apparition de notre espèce en Afrique, avec sortie vers l'Eurasie, cohabitation momentanée avec les autres formes humaines qui y vivaient (dont notre Homo erectus), finalement supplantées par sapiens et disparaissant ; l'autre théorie imaginant une évolution 'simultanée' et convergente des diverses formes humaines anciennes du monde en Homo sapiens. D'après les auteurs de la récente étude, leur résultats vont dans le sens de la seconde, qui exclut une rencontre sapiens-erectus.