Ils avancent avec leurs gros sabots mais malheureusement on les a sur la tête.
On a bien deviné avec l'histoire de Standard and Poor's qu'il y avait de la magouille dans l'air. Les Etats-Unis, vu leur dette, méritaient depuis longtemps un DDD. Pourquoi tout ce bin's à la suite de ce AA+ généreux, cette inquiétude, cet effroi, ce krack terrible qui devait s'en suivre, ces bourses qui devaient flamber, la catastrophe universelle qui devait créer un jeudi noir, un vendredi noir, un week-end noir, des suicides peut-être à Wall street !
Et puis rien du tout, les marchés qui baissent à midi, remontent le soir, simple effet d'annonce pour cacher quoi ?
Qui était au cœur de ce schmilblick ? La cause cachée de tant de désordre ? Hé bien nous le savons à présent : l'Europe. Notre Europe. Que nous venons de perdre ce soir. Deuil.
Cela fait déjà un moment que nos alliés Zuniens veulent l'Europe à leur botte. Avec leur créature, le Sarkome dont on ne guérit pas, ils ont réussi à nous entraîner en Afghanistan, en Libye où nos soldats meurent pour le grand capital.
Mais cette Europe il la leur fallait totalement. Avec tous ses peuples, toutes ses richesses, toute sa liberté. (Ou ce qu'il en restait) Pour la saigner à blanc.
C'est presque fait.
Ils inventent donc un désordre financier qu'ils montent de toute pièce. Curieusement, alors que ce sont les US qui sont dénoncés pour mauvaise gestion, c'est l'Europe qui est montrée du doigt. C'est elle, trop sociale, qui inquiète les marchés qui veulent plus de rigueur. Dans la tourmente l'Espagne et l'Italie se font déposséder. Mais ce n'est que le début de la grande manœuvre.
Hier Sarkozy rencontrait Merkel. "Il ne faut rien attendre de spectaculaire" à l'issue de cette réunion, a dit Steffen Seibert, porte-parole de Merkel, lors d'une conférence de presse. Alors là, celui-là, je lui décerne sans hésiter le grand prix international du faux-cul et des fourbes !
Ah ! C'est sûr, un coup d'Etat qui prive de liberté tout un continent, ce n'est pas spectaculaire !
Voilà comment l'affaire nous est présentée, au mot près, par toute la presse alignée. Lisez le nouvel obs, le monde, le figaro, le point, l'express, c'est le même article.
A l'issue d'un sommet bilatéral à l'Elysée, mardi 16 août, prévue depuis des semaines, Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont donné une conférence de presse Nicolas Sarkozy a réaffirmé "la volonté absolue de la France de respecter ses engagements" et a déclaré être "confiant sur les perspectives économiques de la zone euro et du monde" alors que la hausse du PIB de la France a pratiquement calé au deuxième trimestre.
Dans le même temps, le couple franco-allemand a annoncé plusieurs propositions sur la gouvernance de la zone euro. Voici les principales :
- Gouvernance de la zone euroLa France et l'Allemagne vont proposer à leurs partenaires européens la création d'un "véritable gouvernement de la zone euro". Les deux dirigeants ont proposé que ce nouveau poste, dont le titulaire sera nommé pour deux ans et demi, revienne à l'actuel président de l'Union européenne Herman Van Rompuy. Cette proposition sera formulée dans une lettre qui sera adressée dès mercredi matin à Herman Van Rompuy.
Demander aux Européens s'ils veulent de Van Rompuy, l'homme non élu, l'adoubé du Bilderberg comme président, personne n'y songe une seconde. N'est-ce pas à eux, en priorité, qu'il faut envoyer une lettre ? Ne vivons-nous pas dans un pays où nos dirigeants sont élus ? N'est-ce pas le cas de tous les pays Européens ?
Ne vous cassez plus la tête à décider pour qui vous allez voter en 2012, cela n'a aucun importance. Notre président de la République n'aura aucun pouvoir ni sur les finances du pays, ni sur les budgets essentiels. Toute décision viendra de « Rompisch », l'homme qui dort sur nos tas d'or...
Deuxième étape : Sarkozy allait avoir du mal à faire passer sa règle d'or ? Le problème est réglé :- Règle d'or avant l'été 2012
La France et l'Allemagne vont proposer que les 17 pays membres de la zone euro adoptent la "règle d'or" sur l'équilibre budgétaire avant l'été 2012. Le Premier ministre François Fillon prendra les "contacts nécessaires" avec les différentes forces politiques françaises pour voir si un consensus est possible pour faire adopter cette "règle d'or", a précisé le chef de l'Etat français.
Que veut dire "si un consensus est possible » ? Ou ils disent « oui » ou on les met dans des wagons ? N'est-il pas au contraire entendu qu'aucune majorité de députés Français ne veut se prononcer pour cette fameuse règle d'or ? Ensuite, une petite fantaisie pour faire croire que Sarkozy, Merkel et Van Rompoy sont décidés à brider la liberté des spéculateurs. On imagine à quel point cette mesure sera compensée par d'autres.
L'Europe va instaurer à partir de septembre une taxe sur les transactions financières. Les deux dirigeants n'ont pas précisé les modalités de cette mesure.
Une des possibilités, popularisée par l'économiste James Tobin, consiste à taxer à un taux très faible les mouvements internationaux de capitaux.
"Rien n'est précisé" ouf ! Et ce sera à un taux très faible. (Borloo proposait 0,01 et Aubry 0,05 ! Précisons aussi que si cette taxe n'est pas adoptée « partout dans le monde », elle ne le sera nulle part. Voilà les spéculateurs rassurés.) Cette taxe sur les transactions financières est une "nécessité évidente", a déclaré la chancelière allemande alors que des marchés financiers fébriles attendaient d'être rassurés sur la crise de la dette publique des pays de la zone euro.
L'essentiel se trouve à la fin : "rassurer les marchés financiers » en leur indiquant qu'ils vont pourvoir se nourrir sur la bête sans aucun état d'âme. Toute l'Europe offerte à leur voracité !
Il ne leur viendrait pas à l'idée de rassurer les marchés où l'on vend les aubergines au prix du caviar ?
Je voudrais faire une parenthèse au sujet de Martine Aubry, qui a quand même l'air très au courant de ce qui se passe en haut lieu. (On en parle aux repas du Siècle ?) Dans un premier temps, dans une tribune sur Libération, elle appelle de tous ses vœux cette fameuse gouvernance de l'Euro. Qu'elle n'en voie pas les dangers ne plaide pas en sa faveur. Ensuite, deux jours, après elle propose un projet politique qu'elle souhaite appliquer si elle est élue et qui est, ma foi, franchement de gauche.
Et Martine, tu nous prends pour des demeurés ? S'il y a une gouvernance euro tu pourras bien avoir tous les programmes que tu voudras, tu ne seras bonne qu'à inaugurer les prisons et les cimetières ! Et tous les autres politiques au même régime !
Pourquoi voter ?
Comment s'appelle ce régime, déjà, où les responsables d'un pays se nomment entre eux et où le peuple, sur les décisions les plus importantes, n'est pas consulté ?
Dictature, non ?
Pauvre Europe. Démocratie violée. Vendue.
Au beau milieu du mois d'août...
Ah ! Ce sont des stratèges !
Et nous ? Ne valons-nous pas mieux que des singes ? Où est passé l'esprit de courage et de liberté de notre histoire ?
a lire
a lire ou a relire
tres interessant
par Thierry Meyssan
Les États-Unis ont tenté de s’emparer lundi dernier d’1 500 000 000 de dollars appartenant à l’État libyen, mais en ont été empêchés in extremis par l’Afrique du Sud. Les documents produits lors de cet épisode, et que révèle le Réseau Voltaire, attestent que les membres du CNT et leurs fonctionnaires sont directement salariés par un organe US.
Susan E. Rice, représentante permanente des États-Unis à l’ONU.
©UN Photo/Paulo Filgueiras
Mardi 9 août 2011, Sana Khan, secrétaire du Comité des sanctions mis en place par la résolution 1970 du Conseil de sécurité, a transmis aux membres du Comité un avis émanant de l’ambassadrice Susan Rice, représentante permanente des États-Unis à l’ONU.
Dans cette missive, dont le Réseau Voltaire s’est procuré une copie [document téléchargeable au bas de cette page], Washington informe le Comité de son intention de dégeler 1 500 000 000 de dollars appartenant à la Banque centrale de Libye, à l’Autorité libyenne d’investissement, à la Banque étrangère de Libye, au Portefeuille d’investissement libyen en Afrique et à la Compagnie nationale libyenne du pétrole.
Arguant que ce dégel est légal lorsque les fonds sont destinés à des fins humanitaires ou civiles (article 19 de la Résolution 1970 [1]), Washington indique qu’il affectera unilatéralement cette somme comme suit :
500 000 000 de dollars à des organisations humanitaires de son choix « pour répondre aux besoins humanitaires actuels et à ceux que l’on peut anticiper, dans la ligne de l’appel des Nations Unies et de ses mises à jour prévisibles » ;
500 000 000 de dollars à « des sociétés d’approvisionnement en fuel et en biens humanitaires nécessaires » ;
500 000 000 de dollars au Temporary Financial Mechanism (TFM) pour « payer les salaires et les dépenses de fonctionnement des fonctionnaires libyens, des dépenses alimentaires, de l’électricité et d’autres achats humanitaires ». Sur cette somme, 100 000 000 de dollars seront provisionnées afin d’être ultérieurement affectés aux besoins humanitaires des Libyens dans les zones non contrôlées par le Conseil de transition nationale (CNT) lorsque celui-ci aura établi « un mécanisme crédible, transparent et effectif » pour les leur transmettre.
En clair, les États-Unis ont informé le Comité des sanctions de leur intention de s’emparer 1,5 milliard de dollars qu’ils attribueraient pour un tiers à leurs propres services humanitaires (USAID…), pour un second tiers à leurs propres multinationales (Exxon, Halliburton etc.), et pour le restant au TFM, un bureau du LIEM, lequel n’est qu’un organe officieux créé par Washington et avalisé par le Groupe de contact pour administrer la Libye [2].
Washington a fait savoir qu’il considérerait avoir l’accord tacite du Comité des sanctions dans les cinq jours suivant la réception de sa notification.
Malheureusement, la Libye ne pouvait pas s’opposer à ce vol, car elle n’est pas représentée à ce Comité. En effet, son ancien ambassadeur a fait défection, et —en violation de l’Accord de siège— le Département d’État n’a toujours pas délivré de visa à son nouvel ambassadeur.
Washington entendait bien profiter de cette absence forcée pour s’emparer du butin. Au demeurant, la France a déjà ouvert une brèche en volant 128 millions de dollars dans les mêmes conditions.
C’est en définitive le représentant permanent de l’Afrique du Sud, l’ambassadeur Baso Sangqu, qui a fait obstacle à la manœuvre.
Outre la rapacité des États-Unis, cet invraisemblable épisode confirme que l’auto-proclamée « Libye libre » de Benghazi et Misrata n’est pas gouvernée par le Conseil national de transition (CNT). Celui-ci n’est qu’une façade, au demeurant fort lézardée. L’Est de la Libye, contrôlé par l’OTAN, est administré par le Libyan Information Exchange Mechanism (LIEM), un organe informel, sans personnalité juridique, mis en place à Naples par les seuls États-Unis, même si certains de ses employés sont des Italiens.
Les fonds que l’on présente comme attribués au CNT sont en réalités remis au LIEM qui les utilise pour salarier les membres du CNT et leurs fonctionnaires. La différence est de taille : le Conseil national de transition n’a pas de politique propre, il se contente d’exécuter la politique des États-Unis. Et c’est bien normal lorsque l’on sait que le CNT n’a pas été formé lors des événements de Benghazi, mais plusieurs années avant à Londres comme un gouvernement provisoire en exil.
Par conséquent, l’action militaire des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN ou du Conseil de coopération du Golfe n’a pas pour objectif de mettre en œuvre la protection des civils prévue par la résolution 1973, et encore moins la « libération des Libyens », mais bien la colonisation du pays.
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