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Le traitement médiatique de cette journée internationale de mobilisation des "Indignés" n'aura guère produit autre chose que la recherche du spectaculaire, un motif d'indignation en soi, aussi.

Ce n'est pas un paradoxe nouveau, mais la journée mondiale de protestations des "Indignés", convoquée, dans 82 pays et 951 villes, comme Bruxelles, Londres, Athènes, New York, Montréal ou encore, Hong Kong, aura, globalement, produit les mêmes effets systématiques de traitement de l'information par les médias, accentuant, encore un peu plus, un sentiment de malaise, devant un monde décrit avec les mêmes mots, et, surtout, les mêmes images.

Ainsi, ce sont les affrontements, (spectaculaires), à Rome, qui, dans les journaux télévisés, ont ouvert la plupart des sujets consacrés aux "Indignés", quand un petit groupe de casseurs, proche de l'extrême gauche italienne, a brisé des vitrines et incendié des voitures. Alors que 100.000 manifestants, environ, avaient défilé, dans le calme, contre les dérives de la finance et pour une démocratie réelle, c'est cette marge du cortège, qui aura focalisé l'attention des caméras, et réduit, comme une peau de chagrin, les prises de paroles entendues dans les cortèges.

Ce "99% contre le 1%", mot d'ordre contre un système financier jugé irresponsable, a, sans doute, encore à se méfier de ces vieux réflexes médiatiques, qui se sont contentés du spectaculaire, puis, du seul éclairage national, pour évoquer une journée, qui, sans préjuger de sa possible organisation internationale et de son futur poids, dans le contexte économique mondial, a, incontestablement, réussi une démonstration de force.

Des dizaines de milliers de manifestants, en Espagne, (où est né le mouvement des "Indignados"), 7.000 personnes, en Belgique, des dizaines de milliers, en Allemagne, (devant le siège de la Banque centrale européenne), à Londres, (devant la City, en présence de Julian Assange, le fondateur de "Wikileaks"), mais, également, au Japon, en Australie, en Nouvelle Zélande, au Brésil ou en Argentine, ou encore à New Dehli.

En Equateur, l'un des plus petits pays du monde, et, également, l'un des plus pauvres, un photographe de l'agence internationale "EFE" a saisi ce cliché de pancartes exigeant un autre monde. Une initiative salutaire et inattendue, sur une planète, où les disparités économiques reposent, aussi, (en paix), sur les déséquilibres siamois du traitement de l'information.

Dans un monde scindé entre les tenants du libéralisme et les arc-boutés du socialisme marxiste, un autre monde passe, sans doute, aussi, par une autre télévision. A New York, 4 semaines après la naissance du mouvement "Occupy Wall Street", des manifestants portaient, à bout de bras, des pancartes, où l'on pouvait lire "Revolution will not be televised. Keep yourself informed" ("la révolution ne sera pas télévisée, Restez informé par vous même")!!!