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La crise poursuit sa chute de dominos. Mariano Rajoy, à la tête du gouvernement espagnol, promettait de maintenir l'indépendance de l'Espagne et de ne pas permettre à Bruxelles de rejouer le scénario grec avec lui. Il assurait que les fonds viendraient d'Europe sans aucune contrepartie. Eh bien, les Espagnols apprennent que si Madrid va recevoir 30 milliards d'euros pour recapitaliser les banques espagnoles, il va falloir relever la TVA, faire travailler plus les fonctionnaires et réduire les salaires des banquiers. Une austérité qui, bien sûr, n'a rien à voir avec tout processus de tutelle. Pourtant, les mesures que le gouvernement espagnol va annoncer ressemblent à s'y méprendre à celles dictées aux pays européens placés sous tutelle internationale (Grèce, Portugal, Irlande).

La tactique politicienne consiste à faire croire au citoyen que le gouvernement espagnol, en toute indépendance, a décidé cette cure d'austérité de son plein gré ! Quid des visites de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) ? Et pour finir, Madrid va bien perdre le contrôle de la régulation de ses propres banques...

On voit donc l'intérêt de cette crise chirurgicale pour le moment sous contrôle : pousser les Etats nationaux à accepter de plus en plus d'intervention supranationale dans le domaine macro-économique ; la perte graduelle de toute souveraineté nationale.

Nous écoutions ce matin Alain Juppé vanter l'indépendance de la France dans le scénario de la mondialisation, ainsi que le courage de la France dans son intervention en Libye où la démocratie, dit-il, fait ses premiers pas avec un certain succès. Nous ne commenterons pas.