Le gouvernement japonais et la compagnie Tokyo Electric Power (TEPCO) font de nouveau l'objet de critiques sévères pour leur gestion de la crise nucléaire de Fukushima qui a suivi le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

Un nouveau rapport, commandé par le gouvernement lui-même, souligne « l'aveuglement » des responsables face aux risques et leurs erreurs dans la gestion de la catastrophe.

Pour la commission d'enquête, composée d'ingénieurs, de chercheurs, de juristes et de journalistes, « le problème principal provient du fait que les compagnies d'électricité, dont TEPCO, et le gouvernement n'ont pas perçu la réalité du danger, car ils croyaient au mythe de la sécurité nucléaire au nom duquel un accident grave ne peut se produire dans notre pays ».

Les responsables de TEPCO « n'ont pas pris de mesures suffisantes » pour empêcher cet accident nucléaire, après un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant qui a submergé les installations, et leur gestion de la catastrophe a laissé à désirer, précise le rapport.

TEPCO est accusée d'avoir tardé « à identifier les causes de l'accident », ce qui empêche l'industrie nucléaire nippone d'en tirer les conclusions adéquates.

Le document de 450 pages a été rendu public au moment où le pays s'interroge sur l'avenir d'une filière nucléaire de plus en plus contestée par la population.

Les militants antinucléaires accueillent favorablement le rapport. Plus de 100 000 manifestants ont défilé la semaine dernière à Tokyo pour clamer leur hostilité à la remise en marche de deux réacteurs nucléaires de la centrale d'Ohi, dans la région du Kansai (centre-ouest du pays).

Le gouvernement avait déjà été montré du doigt dans un rapport d'experts publié le 26 décembre dernier.