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La maison de la famille Abu Hajaj. (Photo Muhammad Sabah, B’Tselem - 20 avril 2009)
Traduction : Info-Palestine.net

Un soldat israélien s'en tire avec seulement 45 jours de prison pour l'assassinat de deux civiles de Gaza qui portaient un drapeau blanc, après l'acceptation d'une transaction par le tribunal militaire dimanche, font savoir l'armée et les médias locaux.


Le sniper, identifié par les médias israéliens comme étant le « sergent-chef S », était accusé d'homicide involontaire en 2010 pour des tirs où Riyeh Abu Hajaj, 64 ans, et sa fille Majda Abu Hajaj, 37 ans, trouvèrent la mort, pendant les 22 jours de bombardements d'Israël sur la bande de Gaza, débutés en décembre 2008.

Mais l'armée israélienne a déclaré que le chef d'accusation avait été ramené dimanche d'homicide involontaire à utilisation illégale d'une arme.

« Suite au processus de médiation et après examen de la preuve sur recommandation du tribunal militaire, les deux parties sont arrivées à une transaction dans laquelle le chef d'accusation sera rajusté et l'accusé reconnu coupable d'utilisation illégale d'une arme » fait savoir l'armée.

D'après l'accord, « S » sera mis en prison pendant 45 jours, rapportent les médias.

Selon un rapport publié par B'Tselem, organisation israélienne des droits de l'homme, l'incident s'est produit le 4 janvier 2009, alors que la famille Abu Hajaj évacuait sa maison qui avait été touchée par un obus de char d'assaut israélien.

« Quand elle ont vu les chars à environ 150 mètres d'eux, ces deux femmes de la famille ont agité des drapeaux (blancs), et les enfants de leur groupe se sont assis à terre » déclare B'Tselem.

La mère, Riyeh Abu Hajaj, 64 ans.

« Soudain, et sans avertissement, des coups de feu ont été tirés sur les habitants, tuant Majda Abu Hajaj sur place. Sa mère, Riyeh Abu Hajaj, a été grièvement blessée par les tirs » dit B'Tselem. Elle décèdera plus tard de ses blessures.

Les meurtres ont été relevés dans le rapport Goldstone sur les présumés crimes de guerre d'Israël durant l'offensive au cours de laquelle plus de 1400 Palestiniens ont été tués (Opération Plomb durci).

Immédiatement après le prononcé du verdict, B'Tselem a demandé une nouvelle enquête sur les meurtres, arguant que la transaction faisait référence en fait au meurtre d'une personne non identifiée, et ne citait pas le nom des deux femmes.

« Si le ministère public militaire a accepté l'argumentation avancée par les avocats du soldat, selon laquelle il n'y avait aucun lien entre les tirs qu'il reconnaissait et le meurtre de la mère et de la fille palestiniennes, ceci veut dire que l'enquête sur cet incident n'a jamais été poussée à son terme » déclare l'organisation.

« Le MPIU (unités d'enquête de la police militaire) doit par conséquent résoudre cette affaire, et conformément à ses conclusions, punir les coupables » ajoute-t-elle.

La décision est susceptible de déclencher une nouvelle colère en Palestine où des dirigeants ont déclaré que ces meurtres étaient qualifiables de crimes de guerre et exigé que le tireur soit inculpé pour assassinat.

L'armée a rejeté des dizaines d'autres incidents au motif que, « selon les lois de la guerre, aucune faute ne peut être établie dans les actions des forces ».

Israël maintient un siège paralysant sur la bande de Gaza depuis 2007, siège que les principales organisations des droits de l'homme condamnent en tant que violation du droit international.