Les Maîtres du MondeS


Snakes in Suits

CIA : en plus de la torture, des expériences sur les êtres humains

Traduction : Will Sumer

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© Inconnu
Qualifier les techniques d'interrogatoire de la CIA comme étant en violation de l'éthique médicale et scientifique est peut-être le meilleur moyen d'obtenir que les coupables aient à répondre de leurs actes.

L'expérimentation humaine était un aspect central du programme de torture de la CIA. La nature expérimentale des techniques d'interrogatoire et de détention est clairement évidente dans le résumé de synthèse du rapport d'enquête du Comité du Sénat [US] sur le Renseignement, malgré des omissions (sur lesquelles la CIA a insisté) destinées à opacifier les lieux où se trouvent ces laboratoires de science de la cruauté, ainsi que les identités des auteurs.

Il y avait deux psychologues recrutés par la CIA à la barre de ce projet d'expérimentation humaine, James Mitchell et Bruce Jessen. Ils ont conçu des protocoles d'interrogatoire et de détention qu'ils ont, parmi d'autres, appliqué à des personnes emprisonnées dans les « black sites » (« sites noirs », ndlr), des endroits secrets gérés par l'agence.

Document

Espagne : une « loi bâillon » pour limiter les manifestations

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© Andres Kudacki/AP/SIPA
Le Partido popular l'a voté seul, grâce à sa majorité absolue au Parlement espagnol : la "loi organique de sécurité citoyenne", connue sous le nom de "loi bâillon". Concrètement, le gouvernement souhaite ainsi donner plus de pouvoirs aux forces de l'ordre, afin de limiter fortement le nombre et l'ampleur des manifestations. Mais la dérive n'est pas très loin et ce sont plusieurs libertés fondamentales qui se verraient bafouées.

Les députés espagnols, ou du moins ceux de la majorité parlementaire conservatrice, ont voté en séance la semaine dernière la « loi organique de sécurité citoyenne », plus connue sous le quolibet que lui ont donné ses détracteurs de « ley mordaza », littéralement « loi bâillon ». Pour Paul Aubert, professeur de civilisation espagnole contemporaine à l'université d'Aix-Marseille, que Marianne a interrogé à ce sujet, la traduction la plus exacte serait « loi muselière ». Pourquoi un tel surnom ? C'est que cette loi « ambiguë et dangereuse » vient fortement « limiter les droits et les libertés des citoyens (manifestations, réunions, expression, etc.) afin de mieux garantir la sécurité » en donnant plus de pouvoirs aux forces de l'ordre.

Bad Guys

Nouvelle stratégie de domination américaine : le « Light footprint »

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© InconnuBen quoi ? Vous n'avez jamais vu quelqu'un commander de l’arrière ?
Les Etats-Unis ont mis au point une nouvelle stratégie de domination du monde, appelée « Light footprint ». Mais de nombreux pays continuent de résister aux visées hégémoniques américaines.

Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a dénoncé, lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi, les visées impérialistes de l'Occident et ses pratiques hégémoniques. « Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils étaient désormais un empire et que les autres étaient des vassaux qu'il faut faire marcher au pas », a-t-il fustigé. Il a accusé les Occidentaux, États-Unis en tête, de vouloir « arracher les crocs et les griffes de l'ours russe ». 25 ans après la chute du mur de Berlin, ils dressent, selon lui, un nouveau mur entre la Russie et l'Europe. « Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit », a déclaré le chef de l'État, rappelant l'élargissement de l'Otan jusqu'aux portes de la Russie (pays baltes) et le bouclier antimissile en Europe orientale.

La volonté des États-Unis de vouloir dominer le monde n'est pas un secret, mais la nouvelle méthode de Washington pour arriver à ses desseins est moins connue. Il s'agit de la stratégie du « Light footprint » - ou l'empreinte légère -, qui s'articule autour d'une panoplie d'outils militaires, politiques et économiques, qui ont commencé à être mis en œuvre ces derniers mois à l'échelle planétaire. Cette stratégie se base sur le concept de l'intervention dans l'ombre, moins coûteuse en ressources humaines et financières mais non moins pernicieuse.

Pistol

EuroGendFor : la dérive fascisante de l'Union Européenne

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© Inconnu
Ne soyons pas alarmistes mais lucides. Récemment, les États-Unis, le Canada et l'Ukraine, ont voté contre une résolution de l'ONU condamnant la glorification du nazisme. Les membres de l'Union européenne se sont abstenus. La passivité de l'Union européenne face aux nazis, aux cryptos nazis et aux sympathisants nazis quand ils tiennent le haut du pavé ne doit pas surprendre. Un tropisme d'extrême droite s'est installé sur un vieux continent dont on aurait pu penser qu'il était vacciné contre la barbarie fasciste. Parmi les signes qui ne trompent pas, la création d'une force d'intervention militarisée de 3 000 hommes destinée à réprimer brutalement toute contestation populaire ne laisse pas d'inquiéter dans un ensemble qui compte des dizaines de millions de chômeurs et de pauvres.

Le rapport de forces mondial est malheureusement très clair. En mai 2013, la banque JPMorgan Chase - qui, comme Warren Buffet, sait qui a gagné la guerre des classes - pouvait se permettre de demander l'abrogation des constitutions démocratiques établies en Europe après 1945. La banque enjoignait l'Europe d'éradiquer les droits sociaux, les droits des travailleurs, leur liberté d'expression en particulier.

La « mondialisation libérale », c'est aussi cela. Supprimer l'expression démocratique pour que les grandes banques, les fonds d'investissements puissent spéculer et engranger. L'austérité n'est pas une fatalité ou une douloureuse nécessité mais une arme pour faire taire les oppositions à l'hyperbourgeoisie.

Chess

Ce que poutine ne dit pas

Traduction : Jacques

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© InconnuObama arrivant avec un jeu de dames (checkers) de politique étrangère sous le bras à une table où Poutine est devant un jeu d’échecs
Lors de sa conférence de presse annuelle et du marathon de questions et réponses qui a suivi, même aux prises avec ce qui, à tous égards, constitue une tempête parfaite, le président Poutine a affiché un comportement extrêmement mesuré.

Cette tempête parfaite évolue sur deux fronts : une guerre économique ouverte (comme un siège mené à coup de sanctions) ainsi qu'une attaque concertée et secrète menée dans l'ombre, au cœur même de l'économie russe. Pour Washington, l'objectif ultime est clair : appauvrir et dégriffer l'adversaire, pour le forcer à s'incliner docilement devant les lubies de l'Empire du chaos [1]. Et s'en vanter à tout bout de champ jusqu'à la victoire [2].

Le problème, c'est qu'il se trouve que Moscou a impeccablement percé le jeu, et ce, même avant que Poutine, lors de la réunion du club Valdaï d'octobre dernier, ne décrive avec perspicacité la doctrine Obama, en disant que nos partenaires occidentaux sont des adeptes de la théorie du chaos contrôlé.

Propaganda

Piratage de Sony : nouveau baratin à l'américaine ?

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© Inconnu
En dépit du bon sens et des dénégations de l'intéressée, les Etats-Unis affirment que la Corée du Nord est derrière le piratage de Sony Pictures, et que le pays devra en subir des conséquences. Mais lors d'une conférence de presse, le président américain a surtout profité de cette accusation pour demander un contrôle plus étroit de la sécurité sur Internet, critiquant le "Far West" actuel.

Qui peut croire une seule seconde après y avoir réfléchi une seule minute que la Corée du Nord est derrière le piratage des serveurs de Sony Pictures ? Comme le détaille Reflets, l'affirmation d'un rapport du FBI selon lequel la dictature communiste serait directement impliquée dans l'attaque subie par le studio de cinéma ne résiste pas à un examen sérieux des faits et des circonstances. S'il ne faut qu'un seul argument pour se convaincre que les Nord-coréens n'ont pas attaqué Sony pour le dissuader de sortir le film The Interview, il suffit de constater que la scène la plus contestée par le régime de Pyongyang a été piratée et mise en ligne.

Commentaire: Un article supplémentaire, histoire de renforcer la crédibilité des accusations américaines...

- Piratage de Sony : pourquoi est-il très peu probable que la Corée du Nord soit à l'origine de l'attaque ?


Bomb

Impossible paix entre Obama et Poutine ?

Traduction : Maria Poumier

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© InconnuExemple d’article anti-Russe dans le Wall Street Journal (4 novembre 2014)
Pour le géopoliticien mexicain Alfredo Jalife-Rahme, le conflit entre les États-Unis et la Russie ne se joue pas au niveau de leurs présidents. En témoigne le fait que la propagande anti-Russe est principalement due aux publications liées aux financiers anglo-saxons. La guerre mondiale est déjà là, s'exprimant d'abord sur des théâtres d'opération périphériques et par des cyber-attaques. Si, dans les prochaines années, rien n'est fait par la Maison-Blanche pour contenir le lobby financier, la guerre nucléaire deviendra inévitable.

Je me trouve à Saint-Pétersbourg, seconde cité russe et joyau d'humanisme, avec six millions d'habitants ou presque, et, là, en interaction avec les Russes, je n'arrive pas à comprendre comment on peut imaginer la Russie détachée de l'Europe, que ce soit au plan culturel, économique ou politique, et même plus, de l'Occident en général, comme le voudrait la propagande orwellienne anglo-saxonnne, qui pratique la distorsion sémantique (en anglais « misnomer ») au point d'inclure dans le G-7 le Japon, fort oriental pourtant, depuis la géographie jusqu'à sa culture, mais non la Russie.

Magnify

Argentine : l'enfer du décor des OGM

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© : siia.gov.arArgentine : les zones de production du soja
L'Argentine est le premier exportateur mondial d'huile de soja, le second exportateur de maïs et le troisième pour les graines de soja. Il est courant d'entendre que l'agriculture argentine est une manne pour le pays, et que les plantes génétiquement modifiées (PGM), dont le soja GM notamment, participent de l'amélioration des conditions de vie, non seulement de ceux qui les utilisent mais de l'ensemble de la société. Mais évasion fiscale à grande échelle, exploitation de la main d'œuvre saisonnière, abus de position dominante... : voilà la réalité des grandes entreprises agricoles en Argentine.

Monsanto est une entreprise qui fait la promotion de l'agriculture durable et des droits de l'homme... En tout cas, c'est ce qu'on peut lire sur la page qui présente le fonds de soutien de Monsanto (Monsanto Fund) : « Sur la période 2010-2011, le Monsanto Fund a alloué plus de 30 millions de dollars à des communautés brésiliennes, indonésiennes, mexicaines, kényanes ou paraguayennes. Sur cette même période, son action a bénéficié, entre autres, à plus de 5 millions de personnes au Brésil et 3000 familles en Inde » [1]. Outre le fait que ces 30 millions de dollars ne correspondent qu'à une infime part des bénéfices de l'entreprise (avec 1,48 milliard de dollars de bénéfices en 2012, ces fameux 30 millions correspondent au bénéfice réalisé par Monsanto en... une semaine !), ce fonds permet une publicité à peu de frais et une défiscalisation... Or, cette entreprise est loin d'être aussi « responsable » qu'elle le soutient. Aider les pauvres, c'est bien, mais payer ses impôts, c'est mieux... et théoriquement obligatoire !

Snakes in Suits

Traité transatlantique : les états européens paient déjà le prix fort

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© Inconnu
Dans le cadre du débat public sur le projet de traité commercial Europe-États-Unis (connu sous l'acronyme TAFTA ou TTIP), il est beaucoup question des mécanismes de protection des investisseurs que celui-ci pourrait inclure. Ces mécanismes - dits ISDS - pourraient donner aux multinationales le pouvoir de poursuivre des gouvernements devant des tribunaux privés lorsque ces derniers adoptent des législations nuisibles à leur taux de profit. Comme le révèle une étude approfondie des Amis de la terre Europe, des dispositifs de ce type sont déjà en vigueur en Europe. Et des entreprises - parmi lesquelles EDF, GDF, Vivendi, Servier ou Orange - y ont déjà eu recours pour obliger des gouvernements, principalement en Europe de l'Est, à leur verser de copieuses compensations financières.

L'équivalent du salaire annuel de 230 000 infirmières : c'est ce qu'a dû payer la Pologne en compensations financières à de gros investisseurs s'estimant lésés. Soit 2,2 milliards d'euros en tout. En 2010, un chèque de 219,9 millions a d'abord été signé à l'industrie pharmaceutique française. En cause : une réforme de l'autorisation de mise sur le marché de médicaments qui a entraîné l'interdiction de plusieurs molécules commercialisées, d'où une plainte de plusieurs sociétés françaises, dont les laboratoires Servier, tristement célèbres depuis l'affaire du Mediator. Le comble est que cette réforme mise en œuvre en 2001 était exigée par la Commission en vue de l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne. En 2003, c'est la compagnie d'assurance néerlandaise Eureko qui attaque la Pologne pour son refus de privatiser totalement l'ancienne compagnie d'assurance publique PZU. Varsovie a dû s'acquitter d'un chèque de 2,19 milliards d'euros à Eureko, qui souhaitait devenir l'actionnaire majoritaire de l'assureur polonais.

Bad Guys

La mythologie historique au service du fascisme

Traduction : Françoise Valla

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A l'heure actuelle, le gouvernement américain accorde son soutien à de nombreux fascistes et néo-Nazis.
En Ukraine, un gang arborant la croix gammée, le "Right Sector" a constitué une force prédominante dans la campagne de violence et de terreur de rues qui a fait tomber le gouvernement élu. Le "Right Sector" n'est qu'un groupe ultranationaliste ukrainien parmi tant d'autres qui ne cachent pas leur admiration pour Hitler. De nombreuses personnalités appartenant au régime de Kiev qui, parce qu'il menace la Russie, est soutenu par les Etats-Unis, ont ouvertement fait l'éloge d'Adolf Hitler. Le régime de Kiev s'appuie sur ces fanatiques antirusses déments pour mener une guerre contre sa propre population dans l'Est du pays.


En Syrie, les Etats-Unis ont appuyé les extrémistes takfiris. Les takfiris sont des groupes armés islamistes qui appellent à l'extermination de ceux qui ont des convictions religieuses jugées inacceptables. Ils sont connus pour pratiquer la torture, recruter des enfants soldats et commettre toutes sortes de crimes odieux contre l'humanité. Pour de simples raisons ethniques ou religieuses, ils exécutent sommairement des gens en les décapitant. Le gouvernement américain et ses alliés ont financé ces groupes dans l'espoir de renverser la République arabe syrienne.