Depuis sa sortie en 1983, Power, Corruption & Lies (Pouvoir, corruption et mensonges), du groupe anglais New Order, est resté un de mes albums favoris. J'ai malheureusement bien souvent l'occasion de me remémorer son titre. Un titre qui n'a pas été inventé par le groupe, mais qui vient d'un artiste allemand appelé Gerhard Richter. Un jour, à Cologne, Richter a vandalisé les murs d'une salle d'exposition, alors que New Order y donnait un concert. Ce tag a plu au groupe, qui a décidé de s'en inspirer pour le titre de son prochain album. Richter était en fait natif d'Allemagne de l'est. Il avait fui vers l'ouest quelques mois plus tôt... Pochette de l'album Power, Corruption and Lies par New Order (1983)
Power, Corruption & Lies nous ramène immanquablement vers les réalités du monde. La plupart d'entre nous imagineront très rapidement le lien entre ces trois concepts.
Peut-il y avoir pouvoir sans corruption ? Corruption sans mensonges ? Peut-on arriver au pouvoir sans mentir ? Beaucoup d'autres questions viennent à l'esprit, et encore davantage de réponses, selon nos valeurs morales respectives, notre culture et nos croyances. Mais ces trois termes sont pour sûr liés à la manière dont certains groupes humains arrivent à dominer d'autres groupes, et à satisfaire leurs besoins de domination et de richesse.
Bien sûr, ces concepts se retrouvent à tous les niveaux de l'interaction entre humains, mais je voudrais ici me limiter à la leur utilisation typique dans la cadre de la politique, aux niveaux local et international. Tout d'abord, l'ordre des mots utilisés par Richter est, volontairement ou non, très significatif.
L'époque du Pouvoir de la force pureDans les anciens modèles de société, le Pouvoir était de loin le principal outil de domination, au sens de la force pure et de la peur engendrée par cette force brutale. La tradition de mener des exécutions et des tortures en place publique était un élément clé dans la pérennité du système. L'autre peur, celle de Dieu et de brûler en enfer, venait renforcer l'emprise totale sur les populations. Les élites dominantes pouvaient décider d'entrer en guerre contre les élites voisines, et les gens simples (des paysans en majorité) allaient à la guerre sans se poser de questions, vu que c'était la volonté de Dieu et du Seigneur local. Dans la plupart des cas, ces soldats se battaient et mouraient sans rien savoir des raisons de ces guerres, et sans doute même sans savoir qui étaient les autres malheureux qui se faisaient tuer de l'autre côté. L'idée de demander ou de discuter de ces questions était bien au-delà de leurs possibilités culturelles et de leur champ d'initiative.
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