Jean-Yves Le Drian annonce que ces soldats seront envoyés dans le pays pour six mois, en appui d'une force africaine, et prend soin de distinguer cette situation de celle au Mali.Après le Mali, la France s'apprête à intervenir en Centrafrique avec un millier de soldats et un projet de résolution à l'ONU proposant à terme à l'envoi de Casques bleus dans ce pays en proie au chaos.
«Un millier de soldats» français vont être déployés en Centrafrique
«pour une période brève, de l'ordre de six mois à peu près», afin de rétablir l'ordre en appui d'une force africaine, a annoncé mardi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
«La France accompagnera une force africaine déjà en cours de constitution, composée d'éléments militaires venus des pays voisins pour faire en sorte que ce massacre s'arrête», a-t-il précisé à la radio Europe 1.
L'opération en Centrafrique
«n'a rien à voir avec le Mali», a-t-il dit.
«Là, c'est l'effondrement d'un Etat et une tendance à l'affrontement confessionnel.»Si la France
prend soin de souligner qu'elle est
«en appui» et qu'elle ne réédite pas en Centrafrique, ex-colonie,
son intervention armée du début de l'année au Mali, qui visait à neutraliser des groupes islamistes armés, elle apparaît cependant comme pour ce pays à la manœuvre et sur tous les fronts, diplomatique comme militaire. A l'ONU, Paris a soumis lundi soir à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution visant à renforcer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) déjà présente, avec la perspective de la transformer en force de l'ONU de maintien de la paix.
Jusqu'à présent plusieurs pays, notamment les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, semblaient réticents à financer une nouvelle opération de maintien de la paix en Afrique. Dans un premier rapport examiné lundi par les 15 membres du Conseil, Ban Ki-moon avait évoqué le déploiement de 6 000 à 9 000 Casques bleus pour sécuriser le pays, en proie à l'anarchie depuis le renversement du président François Bozizé en mars.
Selon l'ONU, sans
«action rapide et décisive» en Centrafrique, il existe le risque
«que la crise échappe à tout contrôle» et s'aggrave dans un
«conflit religieux et ethnique», entre chrétiens et musulmans, qui pourrait mener à des
«atrocités généralisées». La République centrafricaine risque aussi de
«devenir un vivier pour les extrémistes et les groupes armés», selon l'ONU.