Les Maîtres du MondeS


Better Earth

L'affrontement entre l'Occident et les BRICS tourne en faveur de ces derniers

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Ce qui énerve Londres et Wall Street, c’est que désormais toutes les routes mènent à Beijing. Voici la ville de Xi’an.
L'affrontement s'intensifie entre d'un côté Londres et Washington, à la tête d'un parti « occidental », et de l'autre, les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), déterminés à créer une nouvelle architecture économique et financière mondiale.

Le nombre d'anciens alliés prêts à quitter le bateau occidental augmente de jour en jour, tant la crainte des politiques de guerre et de pillage promues par Washington dépasse celle des pays qu'ils diabolisent depuis des années. Serions-nous devant un phénomène similaire à celui qui conduisit à la chute du mur de Berlin ? A cette époque aussi, la peur avait changé de camp. Face à un système qui s'effondrait, les populations osèrent enfin braver l'interdit, et ce qui, au départ, n'était qu'une petite fente devint la brèche qui fit tomber le Mur.

C'est le phénomène qui se développe depuis l'été dernier à travers l'Amérique latine. Constatant qu'Obama avait lâché ses fonds vautours contre l'Argentine, ces pays qui ont vécu pendant des décennies sous la botte ont participé en masse au Sommet des BRICS de Fortaleza, qui leur a ouvert la voie à une politique de développement scientifique, technologique et infrastructurel.

Bomb

Ukraine : un pas de plus vers la guerre ?

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© Inconnu
Le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré que son pays était «préparé à un scénario de guerre totale», dans un entretien au quotidien allemand Bild. Le président ukrainien a même ajouté : « Je n'ai pas peur d'une guerre avec les troupes russes. (...) Notre armée est actuellement dans un meilleur état qu'il y a encore cinq mois et nous recevons du soutien du monde entier ». Pour ce soutien logistique, financier et tactique, on n'en doute pas : on n'a jamais autant travaillé dans les sous-sols de l'Otan.

Kiev dénonce depuis plus d'une semaine l'entrée massive dans l'est de l'Ukraine de chars et de troupes russes, une assertion confirmée par l'Otan mais démentie par Moscou. Des blindés, de toute évidence, (une trentaine avec des séparatistes volontaires pro-russes à la manœuvre mais pas de soldats russes) semblent avoir franchi la frontière. Le conflit entre l'armée gouvernementale et les séparatistes ukrainiens pro-russes a déjà fait plus de 4000 morts depuis la mi-avril. Un cessez-le-feu conclu en septembre par Kiev et les séparatistes est aujourd'hui caduc. Face à l'escalade militaire, l'ONU a dit craindre samedi «le retour à une guerre totale». C'est cette déclaration très opportune puisque faite en marge du G20 de Brisbane que Porochenko a dramatisée dans son entretien avec Bild.

Mr. Potato

SOTT Focus: Poutine au G20 : partager une estrade avec des trous du c** psychopathiques vous pousse à vouloir partir tôt

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Le collectif Borg, avec Vladimir Poutine exilé à l’extrême gauche.
Les rapports des médias prétendaient que le président russe Poutine envisageait de dédaigner le petit déjeuner des dirigeants du G20 le dimanche, et quitter la ridicule idylle psychopathique précipitamment. En quelques heures cependant, un porte-parole du Kremlin a réfuté que Poutine ait eu de telles intentions. Si l'idée d'une sortie prématurée a traversé l'esprit du président russe, cela serait totalement compréhensible. À partir du moment où Poutine est arrivé en Australie, la plupart des dirigeants du G20 ont agi comme des auxiliaires discourtois, arrogants, odieux de l'empire qu'ils sont.

USA

Meilleur du Web: Asian Games : Poutine-Obama 2-0

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A aucun moment, les membres de l’Otan n’ont osé aborder la question ukrainienne lors du sommet du G20.
L'échec occidental au G20 aura été masqué aux populations européennes et états-uniennes grâce à un vaste effort de propagande montrant un président Poutine conspué par ses homologues à propos de sa politique ukrainienne. Or, à aucun moment, le nom de l'Ukraine n'a été prononcé lors de ce sommet. La propagande atlantiste a créé une confusion entre les déclarations agressives des chefs d'État occidentaux en marge du sommet et le sommet lui-même. Manlio Dinucci revient sur ce G20 et l'avancée sino-russe.

Un Poutine envoyé dans les cordes par Obama à Pékin comme à Brisbane, obligé de quitter le G20 de façon anticipée : c'est l'image médiatique qu'on nous a présentée. Exactement l'opposé de ce qui s'est passé. À Pékin pour le sommet de l'Apec, Obama a conclu avec la Chine un accord aussi « historique » que fumeux qui prévoit la réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Poutine a conclu avec la Chine 17 accords opérationnels d'importance stratégique. Avant tout celui trentennal sur la fourniture de 30 à 40 milliards de mètres cubes de gaz naturel à travers un couloir énergétique allant de la Sibérie occidentale à la Chine nord-occidentale. Une fois réalisé, la Chine deviendra le plus grand importateur de gaz russe.

Ont en outre été signés des accords sur des projets énergétiques conjoints dans la région d'Arkhangelsk et en Extrême-Orient russe. Les plus grandes compagnies énergétiques russes - Gazprom, Rosneft et Lukoil - sont sur le point de coter leurs actions à la Bourse de Hong Kong, non pas en dollars mais en monnaies asiatiques : yuan chinois, dollar de Hong Kong, dollar de Singapour. Le processus de dédollarisation des échanges commerciaux, extrêmement redouté aux États-Unis, accomplit un nouveau pas avec l'accord entre la Banque centrale russe et la Banque populaire de Chine. En outre, Exim Bank, qui finance l'export-import de la Chine, a effectué des investissements dans des banques russes - Vnesheconombank, Vtb et Rosselkhozbank - touchées par les sanctions des USA et de l'Union européenne.

Monkey Wrench

G20 : bouffons d'un côté, Grand Sud de l'autre

Traduction : Daniel pour Vineyardsaker

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© InconnuLes cinq représentants des BRICS, le nouveau G5, affichent leur solidarité
Le sommet du G20 en Australie se résume en une phrase : un petit groupe de bouffons anglo-saxons tentent de submerger le Grand Sud. Des pays représentant plus de 85 % de l'économie mondiale se réunissent pour discuter (en théorie) d'enjeux économiques et financiers majeurs. Pourtant, les pitoyables médias institutionnels occidentaux nous rabâchent tous la même chose : le président russe Vladimir Poutine est devenu une figure plus isolée que jamais. En fait, Washington et ses guignols ont essayé de tourner le G20 à la farce. Heureusement, les adultes dans la salle se sont retroussé les manches pour travailler.

Malgré leurs problèmes actuels, les cinq pays formant les BRICS, le G5 [1] qui compte vraiment dans le monde, se sont réunis avant le sommet avec la figure plus isolée que jamais. Du point de vue économique, le G5 est plus qu'à la hauteur du G7, qui tombe en décrépitude.

La présidente du Brésil Dilma Rousseff a encouragé énergiquement les membres du G5 à dynamiser leur coopération mutuelle et la coopération Sud-Sud. La banque de développement des BRICS fait évidemment partie de la donne. En soulignant leur préoccupation profonde, les BRICS ont de nouveau vu clair dans le jeu de Washington, qui refuse obstinément de cautionner une réforme structurelle du Fonds monétaire international (FMI) qui tarde à venir.

Le Conseil d'administration du FMI a en fait approuvé une réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds en 2010. Une de ses principales résolutions était d'augmenter le nombre de voix attribuées aux marchés émergents, les BRICS se trouvant en première ligne. Pour les républicains à Washington, c'est pire que le communisme.

Snakes in Suits

TISA : de quoi s'agit-il?

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© Inconnu
Un groupe de 21 États négocie à huis clos un nouvel « accord commercial »(TiSA: Trade in Services Agreement ou ACS: Accord sur le commerce des services). Il comprend notamment les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Japon,l'Union européenne ainsi que la Suisse. Ce groupe porte le nom de « Really Good Friends of Services » (ou: les vrais bons amis des services). L'intention des négociateurs est avant tout de défendre les intérêts des grands groupes d'entreprises. Selon cet accord, toutes les prestations de service, notamment celles du domaine des services publics, devraient être soumises aux obligations d'accès aux marchés mondiaux.

Pourquoi des négociations secrètes et séparées?

Les négociations ont été menées à huis clos et en dehors des structures de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Même le secrétaire général de l'OMC a été exclu des négociations sur l'accord TiSA. Au cours de ces dernières années, les pays du Sud membres de l'OMC ont fait preuve d'une plus grande assurance et ont formulé des revendications envers les pays industrialisés : si on attend d'eux qu'ils ouvrent leurs marchés aux prestations de service des pays industrialisés, ils exigent en contrepartie l'accès aux marchés des pays industrialisés pour leurs produits agricoles. Les pays du Sud posent aussi des exigences concernant la protection des brevets ou en rejetant le brevetage de gènes issus de plantes tropicales par des multinationales pharmaceutiques. Par le biais de négociations séparées, menées en dehors de l'OMC, on a tenté d'écarter les pays du Sud.
L'accord TiSA devrait être élaboré conformément aux desiderata des riches pays industrialisés, et forcer de fait tous les autres pays à appliquer ces règles.

Bad Guys

Washington va-t-il confier le monde arabe à Riyad et Téhéran ?

Alors que la date limite des négociations 5+1 arrive à échéance, Thierry Meyssan révèle leur enjeu : derrière la fausse accusation de fabrication de la bombe atomique, Washington espérait limiter l'influence de la Révolution iranienne. Cependant, compte tenu de ses défaites militaires depuis 2006, il se contenterait d'un gel des rapports de force actuels. Par conséquent, il diviserait le monde arabe entre pro-Saoudiens et pro-Iraniens avec l'assurance des deux camps de ne pas empiéter sur la zone d'influence de l'autre.

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Négociations à Oman
Tous les débats politiques dans le Golfe et au Levant sont suspendus à la possible signature, le 24 novembre, d'un accord entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, l'Allemagne et l'Iran. Depuis l'élection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence, en 2005, les États-Unis, le Royaume-uni et la France tentent d'empêcher la République islamique d'exporter sa révolution et de remettre en cause le désordre mondial. Sachant que ses scientifiques poursuivent, entre autres, des recherches en vue d'inventer une nouvelle sorte de centrale nucléaire civile afin de libérer le tiers-monde de la domination « occidentale », ils accusent sans le moindre indice l'Iran de tenter de se doter de l'arme atomique. Les sanctions qui ont été prises ont gravement touché l'économie iranienne, mais aussi allemande. La Chine et la Russie modèrent les débats.

En mai 2013, des négociations bilatérales débutèrent secrètement à Oman entre Washington et Téhéran. Suite à quoi, la candidature à la présidence iranienne du chef de cabinet d'Ahmadinejad, Esfandiar Rahim Mashaei, fut interdite de sorte que cheikh Hassan Rohani puisse être élu.

Cheikh Hassan Rohani avait été le premier contact des Israéliens lors de l'affaire Iran-Contras.

Chess

Meilleur du Web: G20 : Poutine saute la clôture pour échapper à la meute et au troupeau

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Manifestation contre Poutine et la Russie, le 15 novembre 2014 à Brisbane
Hier samedi 15 novembre, les médias occidentaux retenaient surtout de ce sommet que l'offensive américaine destinée à isoler Vladimir Poutine aurait atteint son but. Face aux accusations complètement délirantes d'Obama le qualifiant de menace pour le monde, reprises en chœur par la meute des anglo-saxons fanatiquement antirusses (Grande Bretagne, Australie et Canada), il se serait borné, selon les médias, à opposer un visage fermé, comme s'il reconnaissait sa faute et préférait se taire. La pilule a manifestement été trop difficile à digérer pour celui qui persiste toujours à appeler ses tourmenteurs des collègues, il est finalement retourné en Russie ce dimanche 16 novembre en début d'après-midi (heure locale), sans attendre la clôture de la rencontre.

Les autres membres du G20, notamment le club des pays asiatiques, en particulier les deux très grands, Chine et Inde, par ailleurs membres du BRICS avec la Russie, semblent n'avoir rien dit pour contrer les accusations des occidentaux adressées à Vladimir Poutine. Quant à la France ? François Hollande a été moins véhément, mais, à notre grande honte, manifestement il n'a rien fait pour se démarquer de la meute. Il en sera quitte pour perdre sur les deux tableaux, à propos de la livraison du Mistral, remise à ce jour sine die : l'État français va se brouiller avec la Russie et le pays va devoir payer de très lourdes pénalités.

Dollars

Europe : austérité pour les peuples, pas pour les multinationales

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© Inconnu
Les accords fiscaux secrets passés entre des centaines de firmes et le Luxembourg, afin de soustraire des milliards d'euros à l'impôt, ont forcément été couverts par le président de la Commission européenne.

Quarante médias internationaux s'appuyant sur des documents obtenus par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) viennent de révéler l'existence d'accords fiscaux secrets entre le Luxembourg et 340 multinationales, dont Apple, Amazon, Ikea, Pepsi ou Axa. Ces accords, qui permettent à ces firmes de minimiser leurs impôts, représentent des milliards d'euros de recettes fiscales perdues pour les États où ces entreprises réalisent des bénéfices, selon l'ICIJ et ses médias partenaires, dont Le Monde en France, The Guardian au Royaume-Uni, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, l'Asahi Shimbun au Japon. Ils ont été passés entre 2002 et 2010, soit à une période où Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne depuis le 1er novembre, était aux commandes du Luxembourg.
Ministre des Finances du Grand Duché du 14 juillet 1989 au 23 juillet 2009, il a également été son Premier ministre durant près de 19 ans, du 20 janvier 1995 au 4 décembre 2013. Non seulement M. Juncker ne pouvait ignorer les pratiques mises à jour par l'ICIJ, mais aux postes qu'il occupait il les organisait.

Snakes in Suits

Traité transatlantique ou l'accord du plus fort

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© DRFrédéric Farah et Thomas Porcher
Le traité transatlantique, voulu par les Etats-Unis, va aboutir à définir des normes mondiales pour les produits industriels. Elles s'imposeront ensuite aux autres accords commerciaux, avec la zone pacifique, notamment. par Thomas Porcher et Frédéric Farah, économistes et auteurs de "TAFTA : l'accord du plus fort (éd. Max Milo)"

Le projet du grand marché transatlantique est en préparation depuis plus de vingt ans, mais il a subi une nette accélération depuis 2009. Cette accélération des négociations s'est faite dans un contexte de bouleversement économique et géopolitique mondial avec la montée en puissance de la Chine et d'autres pays émergents. Mais, dans cette alliance stratégique visant à redéfinir la gouvernance économique mondiale, l'Europe semble être le pion des États-Unis.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États ont essayé de donner des règles au commerce international. Afin que l'ensemble des pays soient traités sur un pied d'égalité, le GATT a mis en place un certain nombre de principes : réciprocité, transparence et diffusion de la clause de la nation la plus favorisée. Cette clause veut que lorsqu'un pays accorde une faveur, notamment tarifaire, à un autre pays, il l'accorde à tous les pays commerçant avec lui et que les producteurs étrangers soient soumis aux mêmes règlementations que les producteurs nationaux. Le but du GATT, puis de l'OMC, était clairement affiché : développer un cadre pour favoriser le multilatéralisme.