Les Maîtres du MondeS


Bomb

L'OTAN prépare la plus grande manœuvre militaire depuis la guerre froide

Traduction : Marie-Ange Patrizio

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© Inconnu
Tous les commandements et les bases USA/Otan sont en pleine activité pour préparer le « Trident Juncture 2015 » (TJ15), « le plus grand exercice Otan depuis la fin de la guerre froide ». Il se déroulera en Italie, Espagne et Portugal du 28 septembre au 6 novembre, avec des unités terrestres, aériennes et navales et avec des forces spéciales de 33 pays (28 Otan plus 5 alliés) : plus de 35mille militaires, 200 avions, 50 navires de guerre. Y participeront aussi les industries militaires de 15 pays pour évaluer de quelles autres armes a besoin l'Otan.

Objectif de cet exercice « à haute visibilité et crédibilité » : tester la « Force de riposte » (30mille effectifs), surtout sa « Force de pointe » à très haute rapidité opérationnelle (5mille effectifs). Sur le flanc méridional, en partant surtout de l'Italie, l'Otan prépare d'autres guerres en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Confirmé par l'attaque effectuée en Libye, dimanche dernier, par des chasseurs étasuniens F-15E qui, ayant probablement décollé d'Aviano (région Frioul, ndt), ont largué de nombreuses bombes officiellement pour tuer un présumé terroriste.

Pistol

CIA et torture : nouvelles révélations

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© Flickr/ Justin Norman
Des documents secrets des services de renseignement américains révélant le traitement inhumain de terroristes présumés ont été rendus publics aux Etats-Unis.

Selon ces documents secrets, rendus publics par l'Union américaine pour les libertés civiles, l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA) a appliqué des techniques d'interrogatoire considérées comme des tortures à l'égard de terroristes présumés placés en détention dans les prisons américaines. Les documents révèlent également que la CIA a mené des expériences médicales sur les détenus.

Des révélations de ce genre ont déjà eu des retentissements dans le monde entier en 2014, lors de la publication par le Comité de renseignement du Sénat des Etats-Unis d'un rapport dévoilant des abus de la CIA sous la présidence de George W. Bush.

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Entretien vidéo avec Pepe Escobar

Pepe Escobar est un journaliste indépendant brésilien, qui a vécu dans de nombreux pays, de Londres à Bangkok en passant par Los Angeles et Paris. Il a notamment voyagé en Afghanistan, en zone talibane, avant le 11 septembre 2001. Il est l'auteur du concept de « Globalistan », qu'il développe dans ses quatre ouvrages, dont le dernier en date, « Empire of Chaos », est sorti en 2014.

J'ai eu la chance de rencontrer ce grand reporter lors d'une conférence internationale en Iran, mais je n'avais pas eu l'opportunité de l'interviewer à cette occasion. Nous avons finalement profité de son passage à Paris pour combler cette lacune.


Magnify

L'Europe révélée par la crise grecque

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© Inconnu
Quelle image restera-t-il de l'Union européenne à la suite de la crise grecque ? En effet, quelle que soit l'issue de cette crise, que cette dernière se solde par un défaut de la Grèce et une probable sortie de la zone Euro, par la reconnaissance du bien-fondé de la position grecque et un traitement politique de la dette, ou par une capitulation du gouvernement grec, les conséquences de cette crise sur l'UE et son image seront très profondes. La crise aura mis en pleine lumière l'opacité des processus de décision au sein tant de l'UE que de l'Eurogroupe ou de la Banque Centrale Européenne. Elle aura souligné le caractère anti-démocratique de nombre de ces décisions et son aversion profonde quant à la souveraineté des peuples. L'Union européenne, sans s'en rendre compte, a assumé le rôle de la défunte Union soviétique en développant l'équivalent d'une doctrine de la « souveraineté limitée ». Quel que soit donc l'issue de cette crise, son impact sur l'image de l'UE sera désastreux.

Le non-dialogue et ses fondements

Les conditions de gestion de cette crise ont été désastreuses, mais c'est un désastre dont la Commission européenne porte l'entière responsabilité. Dès l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement grec (l'alliance entre SYRIZA et les souverainistes de l'ANEL) il était évident que le cadre de la négociation ne pouvait être celui du « mémorandum ». Cette réalité a été refusée par les négociateurs de l'Eurogroupe qui ont constamment cherché à ramener le gouvernement grec à un cadre que ce dernier rejetait. La Commission européenne, et les diverses « institutions » européennes, ont affecté de croire que la négociation portait sur les montants d'aides alors que le gouvernement grec proposait de sortir de cette logique de l'aide et de traiter politiquement le problème de la dette, comme il fut fait en 1953 avec la dette de l'Allemagne. Ce refus de la part de la Commission d'entendre ce que lui disait le gouvernement grec a conduit à la transformation de ces négociations en ce que le Ministre grec des Finances, M. Yanis Varoufakis, appelle une « guerre »[1]. Comme l'on pouvait s'y attendre, cela a entraîné un durcissement de la position grecque. Aujourd'hui on assiste à une alliance de fait de la gauche de SYRIZA avec les souverainistes de l'ANEL, alliance qui conditionne largement l'attitude du Premier ministre Alexis Tsipras[2].

Bad Guys

Quand les multinationales décident qui doit planter quoi

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Pendant des siècles, les paysans ont utilisé leurs propres semences, créant une biodiversité extraordinaire. Aujourd'hui, cette richesse est mise en danger par la rapacité de quelques multinationales. Leur arme ? Les droits de propriété intellectuelle. Face à cette menace, les paysans exigent que les semences restent ce qu'elles ont toujours été : des biens communs.

« Ils sont en train de s'emparer de toutes les plantes qui existent sur la planète ! » Guy Kastler ne cache pas son indignation ni son inquiétude. « Ils », ce sont les industriels semenciers. Monsanto, Pioneer, Syngenta. Une poignée de multinationales qui contrôle aujourd'hui le marché de la semence... et l'avenir de notre agriculture. « Ils nous imposent des lois qui interdisent les semences que les paysans reproduisent dans leurs champs, pour les remplacer par quelques génies (Gènes ?) synthétiques marqués du sceau de leur propriété intellectuelle », explique-t-il.

Syndicaliste aguerri et membre fondateur du Réseau semences paysannes, il défend les droits des paysans, et notamment celui de cultiver, de ressemer et d'échanger des semences. Une pratique millénaire remise en cause depuis près de cinquante ans par l'essor des droits de propriété intellectuelle (DPI).

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Un sondage révèle une forte opposition en Europe à la campagne de guerre contre la Russie

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© Inconnu
Les résultats d'un sondage publié par le « Pew Research Center » à Washington, qui montrent une large opposition en Europe à une guerre de l'OTAN avec la Russie, mettent en évidence le caractère antidémocratique de la campagne américaine de guerre contre ce pays.

Le sondage visait à obtenir des réponses aussi favorables que possible à la politique des États-Unis et de l'OTAN, en particulier sur une éventuelle guerre avec la Russie. Le questionnaire ne soulevait pas du tout que la Russie et l'OTAN avaient des armes nucléaires ni ne demandait aux répondants s'ils étaient prêts à risquer une guerre nucléaire. Le sondage sous-estime donc grandement l'opposition publique à la guerre.

La question principale sur la guerre demandait si les États membres de l'OTAN devaient faire une guerre défensive contre la Russie, si la Russie « entrait dans un conflit militaire grave avec un de ses voisins qui est notre allié de l'OTAN. » Dans une telle situation, l'Article 5 de la charte de l'OTAN sur la légitime défense collective obligerait tous les États membres à déclarer la guerre à la Russie.

Chess

Obama dans les Alpes, Poutine en Italie, Bilderberg en Autriche et négociations à Washington

Traduit par Daniel, relu par jj

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© Reuters/Kevin LamarqueObama fait une conférence à la conclusion du GT en Bavière
Quel est le lien entre le sommet du G7 en Allemagne, la visite du président Poutine en Italie, la réunion du groupe Bilderberg en Autriche et les négociations en cours à Washington à propos de l'accord de libre-échange TTIP [Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement] USA-UE ?

Commençons par le sommet du G7 dans les Alpes bavaroises (qui est davantage un G1 avec ses supplétifs), au cours duquel le président des USA, Barack Obama, s'est vanté de ses exploits inspirés par les néocons tout en sommant l'UE d'étendre bientôt ses sanctions contre la Russie, même si elles font plus mal à l'UE ravagée par l'austérité qu'à la Russie. Sans surprise, la chancelière allemande Merkel et le président français François Hollande se sont dégonflés, même après que la realpolitik les eut contraints à parler à la Russie et à conclure avec elle l'accord Minsk-2.

Le compteur de l'hypocrisie avait déjà explosé avec fracas dans les Alpes bavaroises lorsque Donald Tusk, président du Conseil européen, ancien premier ministre de Pologne et belliciste russophobe notoire a annoncé, dans son allocution pré-dînatoire :
« Nous aurions tous préféré voir la Russie à la table du forum. Mais notre groupe fait plus que partager des intérêts politiques ou économiques. C'est d'abord et avant tout une communauté de valeurs, ce qui explique pourquoi la Russie n'est pas parmi nous. »
C'est donc de cela qu'il s'agit, des valeurs du monde civilisé par opposition à l'agression russe.

Question

Traités commerciaux ralentis, dissolution du Monde

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© Inconnu
On ne sait comment se terminera la poussée finale de la prise du pouvoir global par le Corporate Power par les fameux traités (principalement le TPP pour le Pacifique/Asie-USA et le TTIP pour l'Atlantique/Europe-USA)... En attendant et pour le temps présent, l'entreprise ne cesse de recevoir des coups d'arrêt et de méchants coups bas, montrant que la bataille publique pour ces accords négociés dans une structure ultrasecrète pour qu'il n'y ait pas de bataille justement, est devenue âpre et furieuse, avec une issue très incertaine. (On devra méditer à une autre occasion sur le ridicule contradictoire de cette montée irrésistible du secret des agissements-Système de nos dirigeants, qui ne sert qu'à rendre plus explosives les circonstances où l'efficacité de ce secret sera nécessairement balayée par le seul soupçon qu'il n'existe plus aujourd'hui que pour dissimuler la trahison, l'inversion et la cochonnerie.) Après l'affaire du Parlement Européen et du TTIP (voir le 10 juin 2015), voici un vote de la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis...

La Chambre, hier après-midi, avec un vote, a contrarié gravement, peut-être vers son trépas, la marche du TPP. Ce vote constitue, selon le New York Times du 12 juin 2015, « un coup extraordinaire porté à Mr. Obama, qui était venu personnellement au Capitole vendredi matin pour tenter personnellement de rallier les démocrates... ». ZeroHedge est encore plus affirmatif (le 12 juin 2015), - « La Chambre liquide la Fast-Track Authority nécessaire pour le "Obamatrade" (TPP) après une rébellion démocrate conduite par [la leader des démocrates Nancy] Pelosi.. »

Bad Guys

Brevetage du vivant : privatisation de la couleur... des tomates

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© Jim Varnez / ABF / Science Photo Library
Les producteurs de semences de légumes vont pouvoir faire leur marché : ils sont désormais en mesure d'acheter le droit d'utiliser la couleur d'une tomate, la douceur d'un oignon ou la stérilité d'une aubergine. En effet, tous ces "traits" qui existent à l'état naturel mais qui ont été découverts, ou simplement identifiés par un sélectionneur, sont désormais brevetables. La création de la plateforme ILP Vegetable, qui permet aux industriels d'acheter les licences d'utilisation des semences brevetées, finit d'entériner le brevetage des plantes en Europe. Explications.

Fin 2014, dix entreprises de semences potagères européennes (et une nippone) ont mis en place une plateforme de vente de licences d'utilisation des brevets sur les semences potagères, appelée ILP Vegetable. Destinée à faciliter l'accès à tout ce matériel biologique breveté, elle permet ainsi aux industriels d'acheter facilement des licences d'utilisations de semences, les membres s'engageant à mettre dans un pot commun tous leurs brevets, soit un total de 120 pour l'instant.

L'accès aux traits brevetés n'est donc pas gratuit : les membres de la plateforme sont invités à négocier de manière bilatérale les termes de l'accès à leurs ressources. Les prix sont supposés être "raisonnables", grâce à un mode d'arbitrage "original", selon ILP Vegetable : sans consensus entre les deux parties sous trois mois, un expert indépendant tranche en faveur de la proposition la plus "raisonnable".

Bad Guys

Une Europe schizophrénique aux ordres des USA dans un G7 sans Poutine

Traduction : Christophe

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© Inconnu
Alors que le G7 se tient en Allemagne sans Vladimir Poutine qui n'est pas invité, le journaliste italien Giulietto Chiesa commente la situation en Europe et les manoeuvres américaines pour déclencher ou relancer de nouveaux conflits au coeur même de l'Europe, le tout avec le consentement apparent de tous les principaux dirigeants européens.

Transcription de la vidéo (mise en bas de page) :