Washington utilise à son profit sa défaite ukrainienne : il tente de pousser les Européens à se couper économiquement de la Russie et, d'ores et déjà, il leur impose un développement de sa couverture missilistique. Pendant que les médias occidentaux se cristallisent sur la narration des événements par l'Otan (la prétendue « annexion militaire » de la Crimée), l'Alliance déploie discrètement son dispositif impérial.
Visite éclair du vice-président Joe Biden en Pologne et en Estonie, pour assurer que, face à l' « incursion militaire russe effrontée » en Ukraine - pays décidé à construire « un gouvernement au service du peuple » (garanti par les néonazis [
1] arrivés au pouvoir par le coup d'État du nouveau Gladio [
2]) - les États-Unis réaffirment leur inébranlable engagement à se conformer à l'article 5 du Traité nord-atlantique pour la « défense collective ». Comme l'Ukraine est aujourd'hui
de facto mais non officiellement membre de l'Otan, il y a toujours le « non-article 5 », qui engage les pays membres à « mener des opérations de riposte aux crises non prévues par l'article 5 ». Lancé avec la contribution du gouvernement D'Alema pendant la guerre de l'Otan contre la Yougoslavie en 1999, et appliqué aussi aux guerres contre l'Afghanistan, la Libye et la Syrie.