TÉMOIGNAGES : FRAPPÉS ET HUMILIÉS DANS UNE ARRIÈRE-COUR
Il s'est passé samedi 5 janvier un événement d'une exceptionnelle gravité à la fin de la manifestation. Une séance de punition et d'humiliation collective dans une cour privée, à l'arrière d'une enseigne de fast food, le long Cours des 50 Otages. En dehors de tout cadre légal. C'était à 18H30, à la fin de la manifestation. U
ne trentaine de manifestants pris au piège par les gaz ont été molestés, d'autres frappés au sol à l'abri des regards. Un jeune homme a eu les deux chevilles fracturées en tentant de s'enfuir. Tous ont eu très peur. Témoignages :J., manifestante : « Un premier gazage nous a obligé à reculer avec un ami et sans s'en rendre compte, nous nous sommes retrouvés piégés, attaqués par la BAC. Ils ont lancés de la lacrymogène pour nous asphyxier sans qu'on puisse partir ! On ne voyais plus rien, on ne pouvait plus respirer, les gens couraient comme des lapins, et quand on regardait en l'air ça ne s'arrêtait pas de pleuvoir. On ne pouvait plus sortir du nuage. Je criais « stop arrêtez, on a compris ! » mais ça ne s'arrêtait pas. Un petit groupe s'est réfugié dans le resto près de l'Hippopotamus. Tout le monde était en train de s'étouffer, les gens étaient par terre, affalés sur les tables. Des personnes sont allées derrière le bar pour nous servir de l'eau, du Maalox ... puis les salariés nous ont ouvert la porte de derrière, ce qui nous a permis de reprendre nos esprits.
Certains sont ressortis par devant. Nous somme restés, pensant pouvoir passer par derrière... Mais les CRS sont venus nous chercher, en hurlant :
« Plus personne ne bouge ! C'est fini les conneries ! » On nous a obligé à nous allonger par terre. J'ai pris trois coups de matraque gratuitement. Autant vous dire que je ne représentai aucune menace. J'ai gueulé sur le mec pour qu'il arrête de me taper. Ils m'ont fait vider mon sac, viré le masque. Un CRS a voulu écraser mon téléphone... Décidément, il n appréciait pas qu'une femme puisse être là.
On est sortis un par un, ils nous ont pris en photo avec une pancarte avec notre nom, prénom adresse. Je ne suis pas la seule à m'être pris des coups de matraque. On étais juste K.O. C'était de la vengeance pure et simple. »
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