OF THE
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Le Monde Économie vient de publier les résultats d'une analyse scientifique, des plus sérieuses, menée par Michel Maréchal, Professeur d'économie expérimentale à l'université de Zurich. Le titre confirme nos craintes à propos d'une profession qui suscite méfiance et rejet un peu partout en Europe "Les banquiers, tricheurs par culture". (...) Les conclusions de Michel Maréchal et de son équipe sont sans appel "le calcul de probabilité estime à 26 % le taux de tricheurs dans le groupe étudié". (...) Sur 100 banquiers, 26 seraient "naturellement" ou "instinctivement" tricheurs ! Culturellement tricheurs en tout cas. L'enquête a été reproduite dans d'autres secteurs d'activité pour lesquels "aucune différence statistique n'a été observée entre les joueurs placés en situation professionnelle et le groupe de contrôle". Reproduite ensuite auprès d'un échantillon d'étudiants : là non plus, "aucune différence".
Ce type de comportement fonctionne comme un réflexe acquis après une longue pratique de bonus, de primes et d'incentive, c'est comme cela qu'on arrive à fabriquer cette culture de la triche qui relègue le client en dernière position en termes d'intérêts, intérêts au sens premier du terme, cette fois. La prise de risque devient prioritaire et son nécessaire corollaire, la mesure du risque, devient superfétatoire. CQFD ! Le journaliste va plus loin et interroge Marie-Claire Villeval, professeur d'économie (CNRS, université de Lyon) : elle explique que la notion de prise de risques pour le banquier est comparable à la problématique des "gains électoraux" pour les politiques. Les promesses dont on sait qu'elles ne pourront pas être respectées, cette surenchère démagogique systématique fonctionnerait exactement selon le même schémas culturel que Michel Maréchal a identifié et dénonce au sein des banques.
Pris la main dans le sac, banquiers, politiques et criminels ont tous la même défense : ils mentent. J'ai été visiteur de prison pendant un an environ, à Fleury-Mérogis : sur une centaine de prisonniers un seul reconnaissait sa culpabilité...le coupable vit sa sanction comme une injustice.
« Au Burkina Faso, le coton transgénique, c'était un choix politique, imposé. La qualité de notre coton s'est beaucoup dégradée, les paysans ont tout perdu. Mais nous sommes en train de chasser Monsanto ».Ousmane Tiendrébéogo est venu du Burkina Faso pour témoigner, avec beaucoup d'émotion et de dignité, devant le Tribunal Monsanto. A l'instar de paysans sri-lankais, canadiens, mexicains, étatsuniens, argentins et français qui ont raconté l'empoisonnement de leurs terres, de leur corps, de leur eau par le glyphosate de Monsanto. Et leur quête désespérée de justice face aux dommages subis.
« Monsanto a asséché le marché des semences de coton conventionnel ; aujourd'hui, 95% du marché est occupé par les semences de coton Bt de Monsanto, et c'est un désastre pour les paysans. Monsanto nous a menti », a lancé Krishan Bir Chaudhary, un leader paysan indien.Des chercheurs sont également venus à la barre pour témoigner des pressions hallucinantes dont ils ont fait l'objet de la part de la multinationale, après avoir publié des études critiques à l'égard de leurs produits.
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