Enfant de la SociétéS


Ambulance

Un témoin évoque des « consignes » de ne pas secourir les manifestants en détresse


Commentaire : Nous avons déjà eu la déshumanisation des réfugiés, maintenant au tour des manifestants, des "sans-dents" et de ceux se rebellant contre le système ?


manifestaciones Paris
© GoogleMiles de trabajadores se movilizan en las calles francesas contra la reforma laboral de Hollande
Un manifestant contre la loi El Khomri affirme avoir entendu un pompier de Paris dire que ceux-ci ont comme consigne de ne pas porter assistance aux manifestants blessés. Volonté au sommet de « punir » les opposants à la loi, ou malentendu ? La préfecture garde le silence.

Les sapeurs-pompiers parisiens auraient-ils des critères d'intervention autres que médicaux ? C'est la question que se pose Josué, l'un des participants à la manifestation parisienne contre la loi El Khomri de jeudi. Ce jour-là, le jeune informaticien et syndiqué CGT et ses amis arrivent en retard place d'Italie pour manifester leur rejet de la réforme du Code du travail. Ils souhaitent rejoindre le cortège, mais au bout de quelques minutes, l'une des collègues de Josué trébuche sur un pavé et se tord la cheville. « Comme il pleuvait et qu'on voulait la faire asseoir à l'abri, nous sommes entrés dans une pharmacie. De là, la pharmacienne a appelé les secours », relate Josué. S'ensuivent des questions d'ordre médical classiques, puis « la pharmacienne, semblant retranscrire les questions des secours, demande si nous étions dans la manifestation », souligne l'informaticien. « Je me suis étonné de la question, et j'ai demandé à la pharmacienne quel rapport cela avait avec la blessure de ma collègue et si notre réponse conditionnerait l'intervention des secours », se souvient Josué. « À ce moment-là, la pharmacienne a coupé le micro (du téléphone) et nous a conseillé de dire que nous ne faisions pas partie des manifestants car les pompiers avaient reçu des consignes pour ne pas intervenir dans la manifestation », poursuit le syndiqué CGT.

Gear

Manger plus pour se nourrir moins ou la ruine de l'alimentation et de l'agriculture moderne


Commentaire : L'agriculture moderne productiviste est aux antipodes de la vie. Si elle permet de produire une énorme quantité de nourriture, c'est bien tout ce qu'elle sait faire. La qualité d'une alimentation dépend directement de la santé et de la qualité d'un sol. Les intrants chimiques ont lessivé la terre depuis plus six décennies ; celle-ci est ravagée, appauvrie à un tel point que les plantes ne trouvent plus dans les sols ce dont elles ont besoin pour croitre normalement. Comment pourraient-elle nourrir un animal ou un être humain convenablement ? On notera les désinformations habituelles concernant la nutrition et le cholestérol.

Le tableau dressé n'est pas brillant. C'est que avons l'embarras du choix : accident nucléaire, transhumanisme, pandémie, intelligence artificielle, pollution et destruction de l'environnement, infertilité, agriculture dégénérée ? Quelle sera la première cause de notre chute définitive ?


Aujourd'hui, dans les pays industrialisés, la majeure partie de la population mange à sa faim. Pourtant, de nombreuses personnes souffrent d'une insuffisance en micronutriments comme le fer, le zinc, mais aussi en acides gras et en vitamines. En effet, au cours des cinquante dernières années, les aliments auraient perdu jusqu'à 75% de leur valeur nutritive. Ainsi, pour retrouver l'apport en vitamine C d'une pomme des années 50, il faudrait en consommer une centaine. Cela serait pareil pour la majorité des fruits et légumes les plus consommés ainsi que pour la viande, le lait frais ou le blé. En cause, la révolution agricole des années 50, la mécanisation, la recherche variétale, la monoculture. Les coûts ont baissé certes, mais au détriment de la qualité. Enquête, des États-Unis à l'Allemagne, de l'Angleterre à la France.

Health

Attaque à l'arme chimique d'un quartier d'Alep

Un quartier d'Alep en Syrie contrôlé par des combattants kurdes aurait été la cible d'une attaque chimique des terroristes islamiques. Des vidéos sur internet montrent qu'un gaz jaune s'élève au-dessus du quartier de Cheikh Maksoud. « L'attaque a eu lieu entre 11h30 et 12h30 locales. Le gaz utilisé dans cette attaque a provoqué l'étouffement et le malaise des gens contaminés. Cela indique que des substances empoisonnantes ont été utilisées dans cette attaque. Quatre personnes ont été blessées », a confié à RT le journaliste local Nawrouz Uthman.

alep
© Capture d'écran de la vidéo de YouTube نضال حنان

Le Croissant rouge kurde a confirmé l'attaque chimique ainsi que la contamination de plusieurs personnes. Welat Mamo, l'un des responsables de l'organisation à Alep, a confié au site d'information Aryen Haber que quatre civils avaient été contaminés dans cette attaque effectuée par «des groupes d'opposition».

Pistol

Quand le lobby des armes à feux se mêle des contes de fées : Un Petit Chaperon rouge qui avait un fusil

Une Américaine de la NRA ( National Rifle Association ) a revisité plusieurs contes en armant les protagonistes. Le Petit Chaperon rouge a désormais une carabine, tout comme Hansel et Gretel. Vous souvenez-vous du temps où le Petit Chaperon rouge traversait la forêt avec dans son panier une galette et un pot de beurre ? Eh bien, oubliez : dans une version américaine revisitée par le lobby des armes, la fillette emporte également... une carabine.

chaperon rouge
© Marilyn Nieves / IstockUn petit chaperon rouge armé pour venir à bout du loup, la bonne idée de la NRA.

Commentaire : Quelle façon insidieuse de promouvoir l'utilisation des armes à feux par le biais des contes de fées. Et faire d'une pierre deux coups : on enseigne aux plus jeunes qu'il est important d'avoir un fusil et qu'une arme à feu est le seul moyen de se défendre. On est bien loin de la fonction thérapeutique des contes de fées qui peuvent parler aux enfants des notions d'intelligence, de débrouillardise, de sagesse et de justice. Qui peuvent leur faire comprendre que la force brute et la violence ne résolvent pas les problèmes. Un bon exemple d'endoctrinement; et d'autant plus dangereux qu'il commence presque au berceau, celui-là.


Ce conte populaire ainsi modifié a été publié ce mois-ci sur l'un des sites internet de la puissante National Rifle Association (NRA), une initiative qui ulcère les militants contre les violences par armes à feu.

Che Guevara

#NuitDebout : se rassembler pour mettre fin au système

nuitdebout
Alors que le mouvement s'est étendu ce mardi à une vingtaine de villes en province, la place de la République était pour la sixième fois consécutive occupée par des milliers de "révoltés" ce 5 avril. "Marianne" les a accompagnés toute la soirée. Récit.Des milliers de personnes ont occupé la place de la République ce mardi soir. - Sipa

Pour la sixième fois consécutive, des milliers de personnes ont occupé la place de la République mardi 5 avril, réunis sous l'étendard de la "Nuit Debout". Vers 17 heures, ils étaient des centaines. Entre l'infirmerie et autres stands montés par le rassemblement, des jeunes - et quelques moins jeunes - échangent, la plupart assis, une bouteille de bière ou de soda à la main. Des discussions rythmées au son des guitares et des cuivres qui animent cette fin d'après-midi ensoleillée.

Un "printemps français", comme aiment à le dire certains visiteurs, qui s'organise. A mesure que l'affluence et la diversité des pancartes croissent, la réunion "Assemblée et modération" se presse de définir l'ordre du jour de l'AG qui débute dans moins d'une heure. Ici, la parole de l'un ne vaut pas plus que celle de l'autre. Malgré les inconvénients chroniques de la démocratie directe, les délais sont étonnamment respectés ce mardi soir.

Eye 1

La surveillance de masse réduit au silence les opinions dissidentes


Commentaire : Une multitude de raisons peuvent expliquer les résultats d'un telle étude. Certains biais cognitifs, tout d'abord, auxquels on n'échappe pas si on n'en n'a pas conscience. Il y a aussi le cas du suiveur autoritaire, ou syndrome du larbin, caractérisé par une soumission naturelle à l'autorité, le soutien agressif à l'autorité, le conformisme. Et puis, de façon générale :
Alors qu'une faible structure de l'ego nous rend plus vulnérable à l'opinion de groupe et à un niveau de conformisme inadapté décrit dans les études ci-dessus, un fort et réel degré d'autonomie et d'individuation nous aide à nous protéger de ces tendances. Ici.
Que ce soit envers les équipes de sport ou les partis politiques, il existe un besoin humain de s'identifier au gagnant, et de proclamer cette identification à d'autres. (...)

« Courir avec le peloton » décrit mieux la situation de ceux qui « suivent ». Pourtant, cette situation s'applique, plus ou moins, à toute l'humanité. « Quand les gens pensent que les autres se détournent d'eux, ils souffrent tellement qu'ils peuvent être guidés ou manipulés aussi facilement par leur propre sensibilité que par une bride. La peur de l'isolement semble être la force qui met en mouvement la spirale du silence. » Ici.

surveillance
© Inconnu
Une récente étude universitaire montre que la conscience de la surveillance gouvernementale pousse les gens à auto-censurer la publication en ligne de leurs opinions dissidentes. Elle offre un point de vue qui donne à réfléchir sur l'effet souvent vanté de « démocratisation » des réseaux sociaux et d'Internet qui renforcerait la diffusion des opinions minoritaires. L'étude, publiée dans la revue Journalism and Mass communication Quarterly étudie les effets causés par des rappels subtils de surveillance de masse exercée sur les sujets. La majorité des participants a réagi en supprimant les opinions qu'ils percevaient comme minoritaires. Ce travail illustre la manière dont les opinions dissidentes des participants sont tues à la suite de la large prise de conscience de la surveillance gouvernementale révélée par le lanceur d'alerte Edward Snowden en 2013.

La « spirale du silence » est un phénomène très étudié dans lequel les gens refrènent des opinions impopulaires pour s'adapter et éviter l'isolement social. Ce phénomène a été observé dans le contexte des médias sociaux par l'effet de matraquage médiatique, au travers duquel nous ajustons nos opinions pour être en adéquation avec nos amis de Facebook et Twitter. Mais cette étude ajoute un nouveau filtre d'analyse en examinant précisément comment la surveillance gouvernementale affecte l'auto-censure.

Che Guevara

« Nuit Debout » : le combat social continue en France


Commentaire : On a le plaisir, bien sûr, de voir que la population est encore capable de donner quelques sueurs froides au gouvernement. Mais on ne saurait oublier que celui-ci a tout prévu pour la bataille : lois dans une main, matraque dans l'autre. Si la mobilisation est forte, ce qui semble être le cas, il y aura peut-être des concessions de la part du gouvernement, mais quand on entend "la ministre du Travail, Myriam El Khomri, affirmer qu'elle ne « souhaitait pas utiliser le 49-3 » pour le projet de loi travail car elle pense « avoir une majorité » au Parlement", on comprend que la classe politique est dans le déni le plus total, et que c'est un mal incurable. Que les manifestations ont une utilité très limitée, et que si, par le passé, l'exemple extraordinaire de Luther King a prouvé que les actions non-violentes coordonnées et réfléchies sont d'une réelle efficacité, il manque, semble t-il, à notre époque, et de façon tristement irrémédiable, une force fédératrice incorruptible. La Loi Travail ne passera pas ? C'est très bien, si c'est le cas. Mais si la forme bouge, tremble et concède, le fond, lui, reste le même : un système irrécupérable qui, dans le meilleur des cas, sait donner satisfaction pour mieux récupérer, d'une manière ou d'une autre, ce qu'il a daigné accorder à un moment donné.


Lundi 4 avril, des centaines de personnes du mouvement « Nuit debout » occupaient pour la cinquième nuit consécutive la Place de la République à Paris pour dénoncer pèle-mêle le tout-sécuritaire, le mal-logement, ou la réforme du droit du travail. A la veille d'une nouvelle manifestation contre la loi El Khomri, réforme accusée de favoriser la précarisation des travailleurs, sur la place de la République, les revendications couvraient tout le spectre du champ social.

France
Manifestation, mai 1968, Drapeaux rouges en tête de cortège, Paris : aujourd'hui le combat social continue en France
« Nuit debout » est pourtant née vendredi après une marche (390 000 personnes selon les autorités, 1,2 million de personnes selon les syndicats) précisément contre cette loi. Depuis lors, chaque jour, plusieurs dizaines de manifestants passent la nuit sur la place avant d'être délogés par les forces de l'ordre au petit matin.

Commentaire: Lire aussi :


Eye 1

Population sous surveillance : des contrôles, toujours plus de contrôles


Commentaire : Quel merveilleux prétexte que la lutte anti-terroriste qui permet de contraindre la population à accepter la tyrannie des donneurs d'ordre, des passeurs de lois, des petits sectateurs du contrôle et de la vérification.

Tu transpires un peu trop quand tu passes le quai pour aller prendre ton train ? T'inquiètes, voleur, la caméra t'as repéré. T'as la barbe un peu trop fournie, trop noire, trop longue, comme ta djellaba ou ton sarouel ? T'inquiètes, étranger, on va voir tes papiers. T'as la peau un peu foncée, les cheveux frisés, t'es jeune ? T'inquiètes, délinquant, on va te contrôler. T'as l'air commun, normal, avec ta bonne tête de français moyen et ta tronche passe-partout ? Fait donc pas chier, usager, c'est pour mieux te protéger.

L'appétence pathologique du système à vouloir tout contrôler semble insatiable. Et cela peut-il s'arrêter ? On peut en douter. Prisonnier de sa propre nature, créant par la peur et le chaos les conditions indispensable à sa propre survie, celui-ci ne peut-il souhaiter, au final, autre chose que de pouvoir vérifier ce qu'il se passe à l'intérieur même de la tête des gens ?

 agents de sûreté
© Denis Allard Le 26 novembre 2015, gare de Lyon, à Paris. Les agents de sûreté ont toujours porté des armes, ils pourront désormais bientôt patrouiller en civil
Agents en civil armés, caméras intelligentes, portiques : les annonces dimanche du président du groupe ont parfois surpris. Elles sont pourtant dans les tuyaux depuis plusieurs semaines.

Ah bon, les agents de la SNCF circulent armés ? Et les caméras de surveillance dans les gares et dans les trains permettront de repérer les terroristes ? Et on aurait trouvé la martingale pour contrôler tous les passagers ? L'intervention du président de la SNCF, Guillaume Pepy, dimanche sur Europe 1, a soulevé plusieurs interrogations mais aussi permis de médiatiser la nouvelle loi Savary qui renforce la lutte contre la fraude et la délinquance dans les transports en commun. Elle a également entrainé une prise de conscience : en matière de sûreté, les trajets en train d'hier seront bien différents de ceux de demain. Retour sur trois propos de Guillaume Pepy.

« Nos propres agents, les agents de la sûreté, vont désormais avoir le droit, grâce à la nouvelle loi Savary, de patrouiller armés et en civil dans les trains. En anglais, ce sont les train marshals. En français, ce sont les patrouilleurs en civil armés. »

Dans cette déclaration du président de la SNCF, le mot nouveau n'est pas « armés », mais « civil ». La SNCF et la RATP disposent d'équipes dédiées à la sécurité. Ces agents ne sont pas policiers mais dépendent du ministère de l'Intérieur. Ils patrouillent dans les rames et sur les quais, en groupes, et accompagnent parfois les équipes de contrôleurs.

A la Surveillance générale (Suge) de la SNCF, ils sont près de 3 000, dont un millier en Ile-de-France. A la RATP, le Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR) fait travailler environ 1 000 agents. Et ils sont déjà armés. Des armes de 6e catégorie, type tonfa ou bombe lacrymogène, et des armes de poing.

« La sûreté ferroviaire a fêté ses 100 ans l'an dernier et ça fait cent ans que ses agents sont armés », rappelle-t-on à la SNCF. « Ils sont très entraînés, assure Gilles Savary, député (PS) de Gironde et rapporteur de la loi. Leur entraînement est supérieur à celui d'un gendarme classique en termes de coups tirés. » Seuls les agents de la RATP et de la SNCF disposent de cette assermentation.

Magnify

Le langage qu'on se fait voler, novlangue and co


Commentaire : Les hommes de pouvoir ne décident pas du jour au lendemain de clamer à la populace que les mots vont changer de sens ; c'est un peu plus subtil que cela. En employant des mots qu'on devrait pas employer dans un contexte donné, on peut en détourner le sens à force de répétition. Ce qui a pour effet de mettre les gens à l'aise avec le mensonge. Et un peuple à l'aise est un peuple qui donne son assentiment. On comprend donc que, dans le discours politique, les mots employés sont de toute première importance : se sont eux, une fois compris et acceptés dans leurs significations nouvelles, qui motiveront les populations à permettre que ses dirigeants continuent à œuvrer pour le bien-être de la communauté...

Novlangue :


Etienne Chouard examine la manipulation du langage auquel nous sommes soumis aujourd'hui. La « novlangue » nous entoure !

Che Guevara

#NuitDebout : « Nous étions endormis et nous nous réveillons »


Est-ce l'amorce d'un mouvement qu'ils rêveraient « lame de fond » ou peut-être « déferlante » ? Est-ce l'annonce d'un « sursaut citoyen » qui mettrait dans la rue des Français de toutes conditions avides de protester et débattre, en criant leur défiance abyssale envers leurs élus et envers un système ? Est-ce le prélude d'un processus dit « révolutionnaire » ?

Le mot ne fait pas peur au millier de jeunes gens réunis place de la République dans la nuit du 1er avril. Au contraire, il les exalte, les renforce, les unit. Il marque leur ambition, un horizon bien plus large que la simple abrogation de la fameuse « loi travail » et qui a le mérite de les associer pêle-mêle au printemps arabe, au mouvement « Occupy Wall Street », et aux « indignés » de toute sorte, particulièrement ceux d'Espagne à l'origine de Podemos.

Quelle jubilation quand ils prononcent ce mot ! « Oui oui, insiste un jeune professeur de mathématiques en se frottant les mains pour tenter de se réchauffer : c'est bien un souffle révolutionnaire qui nous porte. Et c'est bien d'une révolution dont nous rêvons, tous aussi différents que nous sommes sur cette place de la République. » Un portique en carton lance le ton : « Que nul n'entre ici s'il n'est révolté ».