© InconnuLe secrétaire général de l’Otan (Anders Forgh Rasmussen), le président des États-Unis (Barack Obama) et le Premier ministre britannique (David Cameron). Selon eux, le Gladio n’a jamais existé : la preuve, il a déjà été dissous plusieurs fois.
Alors que nous poursuivons la publication en épisodes des Armées secrètes de l'Otan
, Vernon Sullivan s'interroge sur l'ampleur du phénomène Gladio. Pour lui, les services secrets de l'Alliance atlantique ne faisaient pas que se préparer à une invasion soviétique ou que prévenir l'accès des communistes aux gouvernements européens. Au demeurant, si le Gladio n'existe plus aujourd'hui comme au temps de la Guerre froide, rien ne prouve qu'il ait totalement disparu.La paranoïa serait l'apanage des régimes dictatoriaux, que l'on dit «
forts » par antiphrase car leur dureté est précisément fonction de leur faiblesse intrinsèque, un défaut d'assurance qui les force à user de fermeté pour se maintenir. On soupçonne à l'inverse les société civilisées de mollesse et de laxisme, si assurées qu'elles sont de la solidité de leurs fondements. Il n'en pas toujours été ainsi. À preuve, les formes sophistiquées qu'a prises la surveillance policière du temps de la Guerre froide.
«
Gladio », mot latin qui veut dire glaive, est l'appellation oubliée d'une organisation secrète montée dans presque tous les pays qui relèvent de l'OTAN. Ce réseau invisible était la préfiguration d'une armée secrète de saboteurs et de partisans ayant pour fonction de déstabiliser un adversaire dont on était certain qu'il gagnerait la première manche de toute guerre. La guerre ne pouvait être que du fait des Soviétiques, elle serait invasive et la domination russe ne pourrait être arrêtée que par la Manche, l'Atlantique et peut-être les Pyrénées. La Grèce et la Turquie seraient aux trois-quarts perdues, la France, l'Italie, l'Allemagne, la Scandinavie et le Benelux le seraient en intégralité. La guerre se poursuivrait en Suisse, en Espagne et en Turquie ; l'avance russe serait stoppée par la maîtrise anglo-saxonne du ciel... Mais la reconquête ne serait pas envisageable. Les destructions cataclysmiques. L'Irlande abriterait les sièges de plusieurs gouvernements en exil, ceux de Suisse, de Belgique et d'Italie notamment.
Ce scénario ancien n'aurait été abandonné qu'avec la chute du Mur de Berlin. Avec cet abandon, l'ancienne structure s'est relâchée sans pour autant cesser complètement d'exister. C'est que ses principaux promoteurs ont encore du travail, beaucoup, celui d'opérer le démontage en douceur en évitant que la structure ne devienne trop visible et que les noms des membres et des responsables principaux ne soient tous divulgués. Car s'il est évident que les chefs des services secrets des grandes démocraties étaient, de par leur fonctions officielles, tout autant que l'essentiel des généraux d'états-majors des armées, investis automatiquement de rôles dirigeants, des fonctions tout aussi importantes ont pu être occupées par des chefs de service de polices, des parlementaires et parfois par des personnalités non élues, de simples officiers de réserve exerçant des professions anodines mais stratégiques - dans les transports par exemple.
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Le réseau Gladio : Armées secrètes d'Europe
« Les Armées secrètes de l'OTAN » - Complots du renseignement militaire en Europe