« La conscience est la lumière de l'intelligence pour distinguer le bien du mal. »
© Inconnu
Bien que séparé par près de 2 500 ans d'histoire, cette citation de CONFUCIUS n'aurait certainement pas déplu à Antonio DAMASIO et son équipe pour qui :
« Les émotions sont inséparables de l'idée de récompense ou de punition, de plaisir ou de peine, d'approche ou de retrait, d'avantage ou de désavantage personnel. Inévitablement, les émotions sont inséparables de l'idée de bien et de mal »[1].
Ces chercheurs se sont fixés pour tâche de percer les mystères de la conscience, de la raison et des émotions, en étudiant un très large panel de personnes atteintes de troubles neurologiques suite à divers traumatismes cérébraux.
Mais qu'est-ce que la notion de bien et de mal a à voir avec la conscience et/ou les émotions (i.e. l'intelligence émotionnelle) ?
C'est ce que nous allons découvrir dans cet article en explorant plusieurs voies.
Le postulat de fin du précédent article [
Conscience morale, empathie et psychopathie - Le développement moral] identifiait le mal que notre société engendre comme étant la résultante d'une « absence à soi », hypothèse que Michel TERESTCHENKO avance dans son livre
Un si fragile vernis d'humanité - Banalité du mal, banalité du bien. Une « absence à soi » dont le seul 'remède' consisterait à développer notre « présence à soi » afin
« d'être le changement que nous voulons voir dans le monde »[2]. En d'autres termes, « l'absence à soi » traduit un manque de conscience de soi.
Cette « absence à soi » fait que nous interprétons nos actes de « cruauté ordinaire »[3] pour des situations anodines de la vie quotidienne. Or, ces agirs, qui se manifestent en premier lieu par une communication déviante[4], sont tout sauf quelconques si l'on considère les forces entropiques qu'ils mettent en œuvre[5].
Avant d'envisager comment développer notre « présence à soi », question à laquelle ne répond pas l'ouvrage de Michel TERESTCHENKO et qui sera traitée plus en détail lors de la troisième partie de cet opus, il faut d'abord répondre à la question de savoir pourquoi, parmi toutes les causes déjà avancées, « l'absence à soi » - le manque de conscience de soi - serait une thèse plus probable qu'une autre dans la genèse du mal.
Une réponse simple à cette question consiste à dire que « l'absence à soi » intervient dans la genèse du mal parce qu'elle manifeste un faible développement de notre sens moral qui a pour principale fonction d'inhiber nos conduites asociales ou amorales. Reste maintenant à argumenter ce point vis-à-vis de l'intelligence émotionnelle[6] compte tenu du fait
« qu'il semble de plus en plus attesté que les sentiments ainsi que les appétits et les émotions qui les causes le plus souvent, jouent un rôle décisif dans le comportement social »[7].
Commentaire: On pourra regarder, dans la même veine, la bonne émission d'Arte : L'instinct de la musique.