Le principal problème avec le VIH aujourd'hui, c'est qu'il se cache dans des cellules et qu'il ressurgit dès lors que l'on stoppe les traitements. Mais des scientifiques français pensent avoir trouvé un anticorps qui permet d'enfermer le virus dans les réservoirs dans lesquels il attend.
© Medical Art Service, Munich, Wellcome Images, cc by nc nd 2.0 Des chercheurs français ont été les premiers à découvrir le VIH. Et si c'était d'autres chercheurs français qui mettaient en évidence une façon de s’en débarrasser ? Une équipe de l'Inserm pense pouvoir contenir le virus du Sida dans les réservoirs viraux, et ainsi débarrasser l'organisme du pathogène. Une piste à suivre...
Le statut du Sida est passé de maladie mortelle à celui de maladie chronique qui impose des traitements à vie. Car même si les trithérapies éliminent l'immense majorité des virus, certains restent tapis au sein de cellules immunitaires, soit des lymphocytes T et des macrophages. Signifiant « gros mangeurs » en grec, les macrophages avalent et détruisent les débris cellulaires et les microbes pathogènes dans notre corps. Mais le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est capable d'y rentrer, de s'y multiplier et d'y constituer des réservoirs de particules virales.
Stockées dans des compartiments internes, ces particules sont difficilement accessibles aux médicaments antiviraux et aux attaques du système immunitaire. De plus, contrairement aux lymphocytes T qui meurent quelques jours après avoir été infectés, les macrophages sont beaucoup plus résistants à la présence ennemie en leur sein : ils peuvent héberger le VIH pendant des mois, voire des années.
En suivant le devenir de macrophages avant et après infection par le VIH, une équipe du laboratoire immunité et cancer de l'Institut Curie montre dans une publication du Journal of Experimental Medicine que ces compartiments internes, dans lesquels les virus s'accumulent, préexistent à l'infection. « Cela pourrait expliquer le rôle particulier des macrophages en tant que réservoirs du VIH », souligne Philippe Benaroch, qui a mené l'étude.