Au début du mois d'Octobre 2012, le ministre de l'intérieur Manuel Valls déposait au Conseil des Ministres la prolongation du dispositif législatif anti-terroriste pour élargir la palette d'outils des services de renseignement nationaux. Quelques mois après la mystérieuse affaire Merah, de nouvelles excitations médiatiques venues d'outre-Atlantique allaient également prolonger le climat de psychose vis-à-vis de l'islam en France et par le monde, trouvant de frappantes illustrations dans les manifestations anti-blasphème à Paris et dans d'autres pays au Proche-Orient, ou encore par l'arrestation spectaculaire d'une cellule terroriste composée d'une série de personnages pour le moins pittoresques, de ces « aliénés », de ces « islamo-racailles » dont nous tenterons d'exposer plus bas les caractéristiques qui échappent généralement à la probité des « experts » de plateaux TV.

Plus généralement, l'objet de cette réflexion est née d'une grave préoccupation, que j'ajoute à celles qui touchent à un plus large abord de la déliquescence générale de l'appareil d'état de par les agissements et peut être les allégeances des élites gouvernantes, élues ou non, qui s'y trouvent. En effet, il n'échappe pas à nos analyses, que la diplomatie française est plongée dans d'inquiétants abysses, (alignement, soumission, médiocrité, perte de vue des logiques traditionnelles du réalisme, alliances contre nature, idéologie droitdelhommiste...). Au cours de ces deux dernières années, les français ont pu observer de leurs yeux et entendre de leurs oreilles le président Sarkozy, puis le président Hollande et le ministre Fabius prendre fait et cause pour le renversement des régimes libyens et syriens, par le soutien tacite aux oppositions souvent islamistes, ultraradicales et armées qui ont envahi ces pays, suivant en cela l'exemple des américains. Comment accorder la moindre pertinence à ces gouvernements qui le matin apportent indument - au nom de la France- le soutien de notre diplomatie, voire de nos services et de notre armée à ce qui n'est rien de moins que le dispatchement massif de la nébuleuse des mercenaires d'Al Quaida, ou d'autres organisations djihadistes assimilées dans tout le « Grand Moyen-Orient » ?

Société de terreur, État d'impuissance

A côté de cela, onze ans après le 11 Septembre, force est de constater que la grande peur du terrorisme islamiste radical est toujours aussi vendeuse dans notre pays, et ce terrorisme non moins réel, puisque voici déjà revenir la menace, sous des formes quelque peu nouvelles, de Mohammed Merah à Jérémie Louis Sydney, une nouvelle génération de djihadistes à la petite semaine, ces « islamo-racailles[1] » jeunes petits délinquants convertis, réislamisés, « autoradicalisés » en « lisant le coran » et en fréquentant des fondamentalistes en tôle après y avoir atterri à la suite d'une quelconque transaction de stupéfiants ou une agression. Ces néoreligieux d'un genre particulier, continuent parfois même leurs trafics alors que rentrés en islam, à l'instar de Merah, spécialiste des larcins, se rapprochant en cela des « islamo-mafieux » du Sahara. Dernièrement, de tels phénomènes se sont préparés, entrainés, formés à une idéologie terroriste, à un « islam belliqueux », ont rassemblé des composants d'explosifs (Jeremy Bailly) et sont même passés à l'acte (Merah), ce qui justifie d'autant plus aujourd'hui la prolongation par le ministre socialiste Manuel Valls, des précédentes lois ou projets de lois anti-terroristes initiés par le gouvernement UMP précédent. Nous reviendrons plus loin à une courte anthropologie de ces productions d'islamistes « made in France », lascars ou délinquants perdus, insécures, cherchant le sens d'une vie ou une respectabilité hypocrite dans un islamisme fantasmé, énième expression originale des effets divers du mondialisme et des dynamiques d'inversion. Leurs personnages sont en effet autant d'êtres pathétiques et tragiques, depuis la petite racaille vaguement réislamisée et que l'on fait passer pour un cerveau salafiste à l'antillais Louis-Sydney, guadeloupéen déchristianisé, converti à l'islam et témoignant d'une patente crise d'identité que l'on a pu observer chez de nombreux français antillais n'ayant pourtant aucun rapport à l'islam autre que par la proximité du « ghetto » ou du rap français d'à partir la fin des années 1990, c'est-à-dire quelque part, par un symptôme social.

Ces affaires finissent toujours par illustrer la contradiction des élites. Ainsi de la déclaration fort intéressante du Procureur de la République François Molins[2] selon laquelle le groupe des 7 convertis représentait la menace terroriste la plus sérieuse jamais démantelée en France depuis 1996 et le fameux gang de Roubaix, qui était la représentation même, déjà, d'un islamo-banditisme. Il est vrai que ce curieux groupe de jeunes néodjihadistes « cannois », aurait perpétré le fameux lancer de grenade défensive sur une épicerie juive de Sarcelles en pleine polémique sur les nouvelles caricatures de Charlie Hebdo. Il est vrai aussi que l'on a retrouvé un matériel conséquent dans la cave du « chef » Jérémy Bailly, « des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type Cocotte-Minute et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l'on appelle des engins explosifs improvisés ». De même que les deux « leaders », Bailly et Louis-Sydney, possédaient tous deux des armes à leur domicile, ce dernier ayant par ailleurs péri avec son 357 Magnum au poing lors de son interpellation dans le quartier de l'Esplanade à Strasbourg.[3] De parts et d'autres de l'hexagone, l'affaire Merah semble soudainement faire se multiplier les prises médiatiques, les démantèlements de cellules djihadistes, salafistes, voire terroristes. Tout ceci est fort rassurant, ou inquiétant, mais témoigne néanmoins d'une stratégie politique et médiatique compréhensible. Ce qui est intéressant, par maints aspects trop peu ou mal débattus, c'est précisément cette tragédie touchant ces « racailles » réislamisés, convertis, passant directement « de la boite de nuit à la Mosquée[4] », qui congolais ou bretons, par proximité de voisinage (quartier) ou par aliénation sociétale, se font sociopathes ou se lient d'un combat où le libéralisme nihiliste du délinquant se mue en une sorte de djihadisme islamo-mafieux empruntant peu ou prou les mêmes codes, gestes et méthodes. Ainsi Samir Amgar, spécialiste du salafisme en France : « Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle tendance du salafisme, l'islamo-banditisme, formée par des délinquants, souvent convertis en prison, qui gardent leurs habitudes de violence ou d'exactions, mais en les justifiant par des motifs religieux islamiques de lutte contre l'Occident.[5] »

Si les opportuns s'échinent aujourd'hui sur l'islam, c'est bel et bien le modèle sociétal français depuis trente ans qu'il faut observer, de même que ces dits opportuns, bien souvent, étaient ceux-là qui hier faisaient la promotion de l'immigration de masse et des « chances pour la France ».

De même, la contradiction la plus frappante de cette affaire de la « cellule de Cannes », n'est-ce pas le fait que ces anciens « dhimmis » escomptaient partir combattre ... en Syrie ! Pour y rejoindre les nombreuses factions djihadistes soutenues par l'axe Washington-Paris-Riyad. On peut donc ironiser en faisant l'hypothèse que si ces sept ou douze dangereux islamistes étaient parvenus en Syrie, ils auraient reçu le soutien, les félicitations et peut être même l'appui du Président Hollande et du Ministre Fabius ? Ce point de détail amusant illustre à lui seul la tragique duplicité de la classe politique et du gouvernement. Et puis, d'autres paramètres d'influences communautaires (et/ou étrangères) et tout à fait propres à notre décennie dans leur ampleur, font apparaitre une accentuation particulièrement forte de la médiatisation de ces affaires, qui en plus de représenter à tous la réalité de la menace islamiste tapie dans les moindres banlieues du pays, évoque les joyeux champs lexicaux d'un totalitarisme sensé déjà être celui du 21e siècle et portant avec lui les pires constantes. Là encore, il y a dans cette conception des choses (et qui demeurer la conception généralement admise) une utilité à déceler pour le futur proche, bien nous n'en soyons pas à ce sujet-là.

Tragiques aussi, les histoires toujours oubliées, toujours noyées, toujours minimisées, de ces français dits « musulmans du quotidien » et autres « issus de la diversité », ceux qui font l'armée de carrière quand la plupart des jeunes français n'oseraient même pas d'y mettre le pied. Du descendant de marocain, le Maréchal des Logis-Chef Ibn Ziaten, au tout jeune première classe antillais Loïc Riber, au kabyle catholique Abel Chennouf, autant de nuances omises par le torrent des dépêches et des analyses moulées au racisme ordinaire. De tous ces patriotes, portant les armes de la Nation, il ne reste presque rien d'autre que quelques images à peine perceptibles. Ce que l'on retient, en boucle : l'éclat spectaculaire et ignoble de ces jeunes crapules, les visages de l'islam affolant, sur fond de rap, de swag tantôt L.A., tantôt Gaza, de rodéo en BMW, tant pis pour la cohérence, de Code Pénal autodafé, de visionnages de vidéos porno tout juste après une partie de Call of Duty ou avant de regarder une compilation des meilleures exécutions d'Al Quaida. Ça, ou regarder Saw 6, finalement, c'est à l'image des jeunes d'aujourd'hui. Il y a donc tout d'abord quelque chose de l'ordre de la société et de là, de l'Etat, à observer au-delà du simple paramètre du « problème de l'islam » et de ce qui passe à tort ou à raison, pour son « logique corolaire », le fondamentalisme et voire, le terrorisme. La convergence des débats politico-médiatiques est à ce titre, particulièrement évidente pour établir ces confortables rapprochements, d'une manière ou d'une autre, ce qui ne contribue certes pas à la bonne tenue de la fragile paix sociale en France, ni à la bonne compréhension de ces issues dans le débat courant.

Alors que la psychose se réinstalle dans la population, d'autant plus affolée par les images relayées en boucle dans tous les médias (affaires de films, de caricatures et de manifestations géantes de musulmans en colère, barbus en djellaba sortis par la police en menotte de leurs domiciles), nous sommes demeurés extrêmement prudents face à la présentation et surtout aux analyses généralistes données sur cette résurgence de la menace islamiste, à partir des attentats de Toulouse et de Montauban qui auront effectivement fait « sauter un verrou ».

Ces évènements tragiques et encore très discutés auront d'une certaine façon permis aux politiciens et aux médias de laisser se réinstaller en France, l'atmosphère du choc de civilisations et du clivage sociétal, tandis que même ces antiracistes d'hier pouvaient y aller allégrement sur le discours islamophobe ordinaire, ceux-là mêmes qui nous vendaient naguère la régularisation de l'immigration de masse et le rêve multiculturel. Or, si l'islamisme conserve plus que jamais son capital « frayeur » auprès du public, les gouvernements qui entendent le combattre en France, n'auront pourtant eu cesse de l'alimenter sur tous les fronts des « révolutions » arabes et ce, aux portes même de l'Europe. Ce développement du djihad en Europe, n'avait-il pas commencé en Bosnie quelques années avant la guerre de Yougoslavie, à une époque où l'argent saoudien financera à coups de millions les premières organisations wahhabites ou salafistes qui essaiment bientôt dans tout le sous-prolétariat immigré d'Europe occidentale[6] ? Là encore, les mêmes intellectuels français apporteront un soutien resté célèbre à ces dynamiques islamistes qu'aujourd'hui ils brocardent violement par une sorte d'occidentalisme identitaire tout à fait opportuniste. Mais malgré une situation déjà peu évidente, la diplomatie française d'alors n'avait encore sans doute rien vu et rien à voir avec l'incurie actuelle. Il faut dire que ce fameux « renversement du monde » (H.Juvin) nous ayant été appliqué, la seule idéologie « mondialiste » n'explique plus à elle seule la baisse d'indépendance de nos stratégies nationales. La réduction constante des moyens alloués à nos forces armées, au ministère de la Défense, et plus généralement l'indigente situation économique française, semblent ajouter un dramatique paramètre financier qui pousse nos dirigeants à s'engager en faveur de dangereuses alliances.

Ainsi, pour permettre le financement de « projets de banlieue », les gouvernements UMP, puis PS se sont encore une fois largement et dangereusement rapprochés de l'argent des émissaires qataris, dont le pays, ainsi que de l'Arabie Séoudite[7], financent et nourrissent l'islamisme politique, ainsi que le terrorisme islamiste, du Nord-Mali livré aux islamo-gangsters du Sahara, à la Syrie laïque envahie par toutes les cohortes à la solde deux impérialismes, l'un réel, l'autre feint puisqu'instrument plus ou moins docile du premier. Un tel tour de passe-passe ne peut devoir son succès qu'au manque d'information et de compréhension de telles issues par la masse qu'y voit un grand spectacle. Une telle situation sera encore plus intéressante, si d'aventure, nous trouvons le moyen d'envoyer des troupes contenir la rébellion islamiste de l'Azawad, si tant est que nous en ayons seulement les moyens. Il se peut même, que la situation tournant au navrant, nous ayons à nous poser la question de la capacité de notre diplomatie à se détacher de cette somme d'allégeances, qui ne se limitent naturellement pas, loin s'en faut, aux dollars du Golfe, mais qui s'étendent encore et principalement à deux autres puissances alliées directement ou indirectement, à nos « partenaires » arabes. Après avoir pu constater l'évidente et presque parfaite continuité des politiques étrangères des deux derniers gouvernements UMP, puis PS, il faut encore nous demander si cette fameuse « impuissance », cette microscopie de la France proto-intégrée et apprivoisée, symbolisée d'ailleurs par la presque complète bipolarité de notre ordre gouvernemental, saura être stoppée, sachant que là encore, comme pour maints autres domaines de crise (l'économie, l'Union européenne, l'immigration, les frontières, la monnaie, la souveraineté, etc.), la restauration d'une diplomatie et d'une politique étrangère conformes à la sécurité nationale intérieure, et aux intérêts nationaux extérieurs ne saura se faire que dans le cadre d'un renversement de ladite classe bipartite en place au pouvoir.

L'inquiétude est réelle pour les acteurs politiques ou intellectuels français, soucieux des développements graves de phénomènes islamistes dans notre pays, dans la mesure où les sources de ces phénomènes sont connus et surtout dans la mesure où leur traitement médiatico-politique fait généralement apparaitre une augmentation des clivages sociétaux sur des bases ethnico-religieuses particulièrement exploitables dans une société telle que la nôtre. Des stratégies de tensions et de choc, par ailleurs commodes en périodes de crises, là où la droite sécuritaire (mais mondialiste), peut notamment exploiter avec des succès brefs, mais certains, ce genre d'affaires, de même que la gauche sociétale (et mondialiste) sait aussi et de mieux en mieux tirer crédibilité et image de ce type de menaces, à l'instar du ministre Valls, inconditionnellement attaché à la démonstration d'une gauche rejoignant la droite sur la sécurité, un peu comme la droite sarkozyste a pu rejoindre la gauche jospiniste sur l'immigration.

Mais les convergences idéologiques de la droite et de la gauche gouvernementales actuelles ne sont pas tout. Dans un contexte global de crise, de montée des tensions religieuses et militaires, et de risque de guerre mondiale, ces questions de stratégies anti-terroristes, étroitement et plus que jamais corrélées à nos politiques étrangères et diplomatiques, prennent une importance considérable, quand survient par exemple l'horreur de l'affaire Merah, à la suite de laquelle nous avons pu voir l'archétype (peut être le prototype) de l'évènement inducteur. Souvenez-vous plutôt de l'ambiance et des regards suspicieux et mécaniques que tout un chacun put avoir dans les jours ayant suivi le massacre du 19 Mars et la médiatisation de l'affaire. En outre, les très nombreux éléments suspects étant ressortis très rapidement des premières observations sérieuses de l'enquête auront tôt fait de l'Affaire Merah, une affaire d'Etat d'un genre potentiellement inédit en France. L'objet de cet essai n'étant pas l'analyse profonde de cette sombre affaire, nous renvoyons le lecteur avec intérêt, à l'examen minutieux produit par le journaliste Hichem Hamza[8] à ce sujet.

Pour certains, l'affaire Merah aura caché un possible complot devant faire en quelque sorte « exploser » le candidat Sarkozy en difficulté dans une campagne droitiste difficilement réitérable eu égard de son bilan. Une analyse qu'il est difficile à partager, et plus encore à tenir devant un public sérieux. Non seulement nous avions depuis plusieurs compris la défaite quasi certaine d'un Sarkozy ouvertement démotivé par un second mandat, et en outre, rien ne permet d'affirmer au moyen de preuves solides de telles présomptions. Pour autant, l'examen approfondi de l'affaire Merah et des nombreuses curiosités de ce cas, nous aura pour le moins offert une vision forte inquiétante de l'efficacité de nos services à lutter concrètement, avec indépendance et avec logique, contre le terrorisme et son développement en France dans certains milieux islamistes qui semblent se former sur la vague et sur l'opportunité, mais aussi parce que de telles opportunités leur sont offertes. Ce que précisément illustre l'affaire Merah, est un panel assez complet allant de l'approche sociétale :

Immigration de masse, islamophobie, chocs sociétaux, droitdelhommisme, modèle d'intégration abandonné et devenu impraticable, sous-cultures de ghetto, développement du communautarisme, société libérale de la violence, haine de la France, aliénation et nomadisme...

...aux aspects dépassant le cadre national :

Vassalité de la politique étrangère française, inversion par rapport aux intérêts de moyen-long terme, influences de certaines puissances mondiales sur l'élite médiatico-politique, idéologie droitdelhommiste de l'ingérence militaire et du nation-building, euroatlantisme illogique, rapprochement fort avec des états finançant l'islamisme terroriste international, laxisme face au développement de stratégies d'influence de diplomaties étrangères dans des territoires sensibles de la République...

L'état de la France de ce point de vue-là, est particulièrement grave, rendant le pays en proie à de nouvelles déstabilisations dont de tels évènements liés à ce terrorisme finalement peu contrôlable et à la fameuse « menace islamiste », sont paradoxalement entretenus et également alimentés par une représentation assez uniforme des vues intellectuelles sur le sujet dans les médias. Gauchistes ou droitistes, musulmans ou sionistes de service, les expertises ayant court dans les médias, et déteignant donc sur le politique, proposent globalement des analyses dont l'addition se solde par la succession de mensonges, de contre-vérités et de positions partisanes qui n'aident pas le téléspectateur lambda à y voir clair dans ces stratégies. Ce chaos intellectuel, porte-il déjà les signes et les expressions virulentes et immodérés de personnalités gagnant chaque jour en impunité ? Porte-t-il déjà les signes d'un chaos sociétal à venir, précédant ou résultant du chaos social rampant ? Si le domaine médiatique intéresse ceux qui y agissent professionnellement, c'est avant tout à l'endroit de la diplomatie et des services intérieurs et extérieurs français que nous portons l'attention et auxquels nous rappelons la responsabilité de maintenir à leur mesure, la paix sociale en France, qui est elle-même conditionnée aujourd'hui plus que jamais, par des conflits, des issues et des influences parvenues d'un monde sensé effrayer la « petite et insignifiante » Nation que l'on nous impose de devenir.

Les directeurs et autres chefs de section issus des diverses agences de renseignement français, aiment à nous apporter leur précieux savoir, une fois parvenus à l'aube de la retraite et du bel âge. Ce fut particulièrement le cas ces dernières années, à l'instar du très estimé Alain Chouet (ancien chef de service du renseignement à la Direction de la Sureté du Territoire) ou encore plus récemment, du non moins estimable et réputé ex-préfet et ancien directeur de la Direction de la Sureté du Territoire Yves Bonnet, qui aura rendu un avis pour le moins amer et furieux de l'état actuel de la conduite de la politique anti-terroriste, et généralement de la politique étrangère française déclinante. Il estime particulièrement dangereuse et du moins questionnable, le plan de banlieue de 50 millions d'Euros mené par des fonds qataris en France, initié sous Sarkozy et repris dernièrement par le Président Hollande, recevant le ministre des affaires étrangères qatari. Yves Bonnet déclare ainsi le 8 octobre 2012, sur le morne plateau de l'émission « C'est dans l'air » sur la chaine de télévision publique France 5 :

« Sauf qu'il y a tout de même une propagande salafiste, [...] il y a des pays étrangers, il faut les citer, ce sont l'Arabie Saoudite et le Qatar. Ils ne se contentent pas seulement de payer les footballeurs du Paris Saint-Germain, mais quand je vois le Qatar se préoccuper de la situation dans nos banlieues, de quoi se mêle-il ? C'est une grande démocratie le Qatar...tout le monde sait qu'il y a une vie démocratique... [...] J'ai été préfet, je trouve absolument intolérable qu'un certain nombre de pays étrangers viennent s'occuper de la situation de nos banlieues [...]. Et l'Arabie Saoudite ? Quelle est la tolérance religieuse de ces pays ? Ce sont des pays qui sont la négation même de l'expression démocratique. Et ce sont ces pays qui viennent s'occuper de nos affaires. Il y a une propagande salafiste, tout le monde sait aujourd'hui que la propagande salafiste n'est pas seulement en France. Les pays de l'Afrique subsaharienne sont pillés par l'Arabie Saoudite et le Qatar. Je pense qu'il faut tout de même, que nous posions le problème de façon assez claire avec ces pays qui se prétendent nos alliés, nos amis. [...] Je pense qu'il faut être très prudents sur certains versements de fonds, tout le monde sait aussi que beaucoup de mosquées sont financées par l'Arabie Saoudite. »

Et puis, à propos de ces « nouvelles » formes de terrorismes ou de fondamentalistes récemment observés en France ou ailleurs :

« Le champ n'est pas exactement le même. Aujourd'hui, on a un champ qui est pratiquement illimité, dans la mesure où c'est pratiquement l'ensemble de la population qui est susceptible d'être impliquée, alors qu'autrefois, c'était largement plus restreint.[...] Si vous me permettez maintenant un coup de projecteur de plus haut : si nous sommes, nous qui sommes une démocratie, en train d'assimiler en quelque sorte, dans ce vieux processus français, des populations nouvelles qui sont des populations musulmanes, et qui globalement, ne posent pas de problèmes, bon. Nous sommes aux confluents de deux stratégies majeures : il y a la stratégie américaine de démolition de tous les régimes arabes laïcs. Ça a été fait systématiquement, on voit les merveilleux résultats, avec, je me permets de vous le dire (s'adressant à l'écrivain Raphael Draï) le problème des chrétiens d'Orient, dont personne ne parle, qui ont disparu et qui sont en train de disparaitre de l'Irak, qui vont disparaitre de Syrie et je suis désolé (s'adressant toujours à Draï) mais je ne vois pas pourquoi on ne s'occuperait pas du problème des chrétiens d'Orient. Je pense qu'il y là aussi un gros problème. Il y a donc cette stratégie américaine, de démolition de régimes arabes laïcs, suspectés d'entretenir des relations plus ou moins sympathiques avec l'Union Soviétique. Ce sont quand même les américains qui ont créé Al-Qaïda, je suis désolé, c'est un fait qui n'est plus contesté par personne. Deuxième chose : il y a cette stratégie des pays du Golfe, qui est de faire monter le salafisme, de le répandre un peu partout, je pense que nous sommes bien d'accord. Je dis au passage, que le terme d'antisémite ne me convient pas du tout (faisant allusion à ce qui a été décrit comme le nouvel antisémitisme islamiste), je vous rappelle que les arabes sont des sémites et deux tiers des juifs qui ne sont pas sémites (nouvelle allusion taquine de Bonnet, sans doute en référence à l'opposition de Draï aux thèses de Shlomo Sand à ce sujet), alors parlez de judéophobie...non, on parle français, là. Alors, ces deux politiques ont convergé, parce que ces deux pays du golfe, en particulier le plus puissant (l'Arabie Saoudite) est l'allié indéfectible des Etats-Unis, et nous, nous sommes pris dans cette espèce de maelström, où nous essayons de préserver notre identité, notre démocratie, avec beaucoup de difficultés. Mais il ne faut pas non plus jeter le bébé avec l'eau du bain, et je pense que nous sommes tout de même dans une société qui est en voie d'apaisement, sur le plan de la vie entre les communautés. »

En effet, plus que jamais réduits par la profonde impuissance de nos gouvernements de droite comme de gauche, nous semblons dangereusement perclus dans des dynamiques d'allégeances, d'alliances dangereuses qui, en conséquence, rendent profondément questionnables l'efficacité de notre politique anti-terroriste.

Le défi de la puissance publique

Depuis le déclenchement des Printemps arabes, les élites politiques françaises et européennes, UMPS et PS, libéraux-sociaux ou libéraux-conservateurs, se sont très tôt positionnées et avec un zèle suspect, en faveur de ces aspirations démocratiques populaires et initialement saines ayant d'abord eu lieu en Tunisie et en Egypte. Aspirations qui n'ont pas moins mené, une fois récupérées comme nous l'avons très tôt vu, à un hiver islamiste dans ces deux pays se trouvant tout juste à nos portes et qui auparavant, étaient régis par des gouvernements certes largement dévoyés, mais directement issus d'un modèle panarabe et laïc permettant un certain multi-confessionnalisme dans la société.

Peu après, le gouvernement Sarkozy est allé encore plus loin en engageant la voix de la France, notre diplomatie et nos troupes dans une coalition militaire de l'OTAN, emmenée par une administration Obama particulièrement belliciste et secondés par le Royaume-Uni, afin de porter assistance à la rébellion prétendument populaire qui s'était formée dans l'est de la Libye. Cette coalition, placée à la limite du droit international[9] et du repli stratégique de l'attention russe, aura grandement contribué au renversement de la Jamahiriya libyenne, en apportant pour cela, outre les frappes aériennes, un soutien considérable en logistique, en déploiement sur sol et en fourniture d'armes aux pires troupes de mercenaires terroristes de l'internationale islamiste Al-Qaïda[10], largement occultés par le paravent à peine plus reluisant du Conseil National de Transition. Ce dangereux précédent qui illustrait alors l'état de déliquescence de la diplomatie traditionnelle française et qui couta près de 350 Millions à l'économie nationale[11], s'explique par de nombreux paramètres tenant des liens de vassalité auxquels nous sommes tenus et aussi sans doute, à quelques intérêts d'affaires, assez éloignés de l'intérêt national français, qui aurait plutôt été de considérer, comme de très nombreux experts en géopolitique l'ont signalé, que de cette grave déstabilisation du Machrek allait résulter une instabilité inédite dans le contour sahélo-saharien et jusque dans ses périphéries, avec les conséquences que nous observons déjà : A savoir le développement de plus en plus inquiétant d' un banditisme « islamo-maffieux », facilité par l'éclatement et le pillage des stocks d'armes de la Lybie, qui malgré son régime autoritaire, était le bloc puissant et laïc qui garantissait, ou du moins jugulait sérieusement les activités des islamistes de grand chemin d'AQMI, d'autant plus que ce banditisme islamiste prend désormais des expressions politiques fortes et conquérantes et menace donc gravement l'intégrité et la cohésion de nombreux Etats sahariens ou subsahariens.

La conséquence directe du renversement du régime de Mouammar Kadhafi fut naturellement l'invasion et la conquête du Nord-Mali par une coalition de mouvements islamistes armés ayant opéré jusque-là diverses activités principalement crapuleuses à travers le Sahara Central et Occidental. Tout ceci a déjà été remarquablement exposé par le Professeur Lugan : nous tenions là un allié sérieux pour garantir la stabilité dans la sous-région méridionale. Nous avons désormais tous les risques d'une contagion dans les multiples fissures étatiques de la Subafrique le long de l'Equateur. L'autre péril se situe sur les périphéries septentrionales de ce front occidental du « Greater Middle East » en pleine formation, c'est-à-dire sur le front méditerranéen, entre Europe et Afrique. Déjà, les déstabilisations de trois gouvernements nationalistes arabes et laïcs aux portes des rives Sud de l'Europe auront provoqué de nouveaux mouvements massifs d'une immigration de désespoir ou d'opportunité, rejetant dans les ports et aéroports sud-européens des malheureux supplémentaires qu'il nous est impossible d'accueillir et dont l'installation quoiqu'il en soit, ne manquera pas d'alimenter de nouvelles tensions et de nouvelles divisions parmi la population française. Ce sont déjà les mêmes sots qui hier appelaient aveuglement au renversement d'un régime clef et à la déstabilisation d'une région entière, qui aujourd'hui pleurent devant les évidentes conséquences de leur complice caprice[12].

Comme on l'a vu pour le cas Lybien, le soutien complice toléré par le gouvernement français et le Quai d'Orsay (scandaleusement ridiculisés par l'ingérence odieuse d'un Bernard Henri Lévy intervenant en agent étranger, V.R.P. de la « démocratie » islamiste et commandant de brigades de putschistes), aux djihadistes et aux mouvements islamistes de Cyrénaïque aura démontré que toute crédibilité en matière de lutte et de discours anti-terroriste, surtout sur le plan international, ne pourrait que leur être refusée, ayant succombé au dangereux jeu américain de l'utilisation du djihadisme international comme épouvantail et comme allié objectif. Certes, en vérité, la France n'aura que « suivre » une fois de plus, la direction de la coalition.

Signe des temps là aussi, la très réaliste Allemagne a manqué de devenir la France de 2003 lorsqu'elle refusa de voter la résolution 1793 et de participer à la coalition de l'OTAN en Libye, au nom de ses intérêts nationaux propres. Le ministère allemand des affaires étrangères, ainsi que la Chancelière iront jusqu'à subir de vives critiques, en Allemagne comme de la part des pays alliés, réduisant le malheureux ministre Westerwelle à formuler d'amères excuses publiques et à supporter le crânement par ailleurs bref, de la diplomatie française et du ministre Juppé[13].

Effectivement, en soutenant délibérément le djihadisme international, hier en Lybie, aujourd'hui en Syrie, notre diplomatie contrevient non seulement aux intérêts français (mis à part une somme de contrats et de concessions pour quelques entreprises et quelques banques, dont on ignore quand les retombées fiscales dans les caisses de l'état complèteront les 350 millions dépensés pour l'intervention de l'Armée) et contrevient à l'ensemble des accords de coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme. Rappelons que la France, outre les nombreux dispositifs nationaux et européens, s'est engagée à tenir les engagements internationaux de la résolution dite « Stratégie antiterroriste mondiale de l'Organisation des Nations Unies », ratifiée en projet le 6 septembre 2006[14]. Quid aussi, de la Convention internationale de 1999 pour la répression du financement du terrorisme ? Quid encore du code de conduite anti-terroriste dans le cadre méditerranéen conclu en accord au sommet de Barcelone en 2005 ? Quid encore des dizaines et des dizaines d'accords, de résolutions, de groupes, de comités d'actions à l'OTAN, à l'OSCE, aux groupes de Rome, au GACT ?

Les cas libyens et syriens, de même que pour un certain nombre de membres de l'intelligentsia de gauche comme de droite, auront gravement compromis certains ministres UMP comme du PS, s'étant exprimés avec au mieux un navrant et classique droitdelhommisme doublé d'une naïveté presque revendiquée, au pire d'une attitude irresponsable et volontaire nous coupant de plus en plus du réalisme et de la tradition diplomatique pour nous confondre dans des discours et des actions étrangères à nos intérêts, d'autant plus que comme nous tendons à le démontrer, les retombées internationales de ce djihadisme dont nous nous faisons, par alliance, l'allié extérieur, se répercutera aussi, hélas, sous diverses formes et effets dans nos sociétés occidentales. Les politiciens de la nouvelle gauche ou de la nouvelles extrême-droite européenne, seront toujours là pour exploiter électoralement une somme de conséquences découlant en grande partie de l'incompétence et de la démission lâche des gouvernements.

Comme l'a rappelé Yves Bonnet, nous avons encore le privilège de vivre dans un pays où la société semble, malgré tout, effectivement tendre davantage à l'aspiration à la paix sociale entre les communautés, plutôt qu'à l'affrontement et à la guerre civile. On peut considérer par exemple, que ce qui nous reste de bribes de la société post-Glorieuses et post-industrielle, tient encore la plupart des gens dans la facilité de la société consumériste néo-libérale. Cette dernière atteignant dernièrement ses expressions les plus inquiétantes et les plus destructrices pour les économies européennes elles-mêmes, propulsant des puissances éternelles telles que la France dans les limbes du renversement global. Voici qui justifie mieux encore, l'acceptation de tous les fonds, les alliances internationales contre-nature, le renoncement accéléré des derniers leviers de souveraineté nationale, la soumission aux vues de pays tiers...Voilà qui augmente l'éclatement et la dispersion de la puissance publique, qui aura demain peut-être, à devoir traiter avec force des soubresauts majeurs. Ce délitement gravissime de la conscience même de la puissance publique par ses représentants élus aux postes de gouvernement, n'est-il pas le revers, l'autre face, de ce processus de choc sociétal autant que mondial, là où le traitement médiatique « grand public » se fait aussi duplice et fallacieux que le discours politique de la classe UMPS.

Pour finir par là où nous avons commencé, le projet de loi antiterroriste déposé au Conseil des ministres le 2 octobre 2012 n'apportera de toute évidence, aucune solution, ni aux problèmes que nous venons évoquer, c'est-à-dire à l'efficacité de la politique contre-terroriste en France. Cette fameuse disposition destinée à surveiller les français convaincus de partir s'entrainer au Djihad au Moyen-Orient, dans les camps de l'Afghanistan ou du Pakistan, n'apporte rien au dispositif législatif qui facilite déjà ces aspects par une loi de 23 janvier 2006. La seule nouveauté dans ce texte, est la volonté d'introduire la criminalisation du fait de se rendre dans un camp d'entrainement étranger, mesure critiquée, bien que basiquement intéressante. En vérité, nous avons bien vu comment un jeune délinquant radicalisé par la prison, les jeux vidéo et internet, aurait pu voyager à grands frais à travers tout le Moyen-Orient, passant par l'Afghanistan, par le Pakistan, se faisant signaler et possiblement interroger lors de contrôles de police, qui n'ont jamais manqué de prévenir les ambassades et les services extérieurs à chaque occasion. Nous avons aussi vu comment il a pu déjouer les équipes les plus aguerries de la DCRI et la DGSE en repartant au Pakistan et comment il fut facilité dans ses réalisations par la perte momentanée de sa fiche de signalement dans les archives de la touche nouvelle DCRI. Ainsi, l'acceptation même telle quelle de la version officielle de l'affaire Merah donne de quoi sérieusement s'inquiéter du haut encadrement de ces services, dont la nomination relève directement de la responsabilité du chef de l'Etat. Comme l'a très bien souligné le spécialiste en anti-terrorisme Jean Charles Brisard : « On s'est bien rendu compte, avec l'affaire Merah, que le problème n'était pas la détection des personnes dangereuses (lui-même était bien connu des services de renseignement), mais leur suivi.[15] » Il n'est pas sûr que cette disposition démonstrative soit à même de dissuader l'activité de ces filiales, surtout au moment où le gouvernement prend certains risques en matière de réception de fonds de coopération. Comme sous Sarkozy, l'avalanche de lois médiatiques à faire ratifier en vitesse ne servira qu'à la condition qu'elles soient effectivtement appliquées. Or, le problème est plus profond que cela.

Oscillant entre soutien procuratorien[16] au terrorisme international et alignement atlantiste, entre discours communautariste opportun (qu'il soit pro-sioniste ou pro-musulman) et laïcisme hypocritement dirigé, entre récupération et détournement constant de l'espoir d'un « islam français[17] » et islamophobie officielle garantie par quelques représentants dociles et peu légitimes de la communauté musulmane. Oscillant entre esbroufe sécuritaire et laxisme mondialiste, donnant l'impression de l'action dans les gesticulations de son impuissance, cette classe politique posera de plus en plus aux français la question de sa capacité réelle à assurer la sécurité et l'intégrité de la Nation et de sa population, devant tant de duplicité. A ce titre, les mouvements politiques de « l'arc patriotique français » en pleine gestation, doivent se tenir prêts le jour venu, à apporter cette tradition de mesure, d'excellence et de réalisme souverain qui caractérisait il y a encore quelques années à peine, la diplomatie et le renseignement national.

Notes :

[1] Terminologie définissant le délinquant, voire le grand criminel ayant versé plus ou moins subitement dans le fondamentalisme religieux. La paternité de ce terme devenu célèbre est attribuée au sociologue Alain Soral.

[2] C.CORNEVIN, « La cellule islamiste « la plus dangereuse depuis 1996 », Le Figaro, 11 Octobre 2012, consulté sur : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/10/11/01016-20121011ARTFIG00489-cellule-islamiste-groupe-le-plus-dangereux-depuis-1996.php

[3] LECLERC, CORNEVIN, « Cellule djihadiste : 7 suspects déférés, 5 relâchés », Le Figaro, le 10 octobre 2012, publié sur : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/10/10/01016-20121010ARTFIG00632-cellule-djihadiste-d-inquietantes-decouvertes.php

[4] Je paraphrase avec malice la phrase se trouvant dans la chanson « Herbst » du rappeur allemand Kollegah, lui-même canado-allemand de vielle souche, converti à l'islam et en faisant en quelque sorte, un argument de « street credibility » et de vente, bien que faisant largement l'apologie du crime, de l'argent et des femmes faciles.

[5] AMGHAR Samir, « Le salafisme aujourd'hui », Michalon, Paris, 2012.

[6] ELSÄSSER Jürgen, « Comment le Djihad est arrivé en Europe », Vevey, Editions Xénia, 2006.

[8] HAMZA Hichem, « Les 72 anomalies de l'Affaire Merah », Oumma.com, le 25 Juillet 2012, publié sur : http://oumma.com/13519/72-anomalies-affaire-mohamed-merah

[9] Conseil de sécurité, CS/10200, 6498e séance - soir, « LIBYE : LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉCIDE D'INSTAURER UN RÉGIME D'EXCLUSION AÉRIENNE AFIN DE PROTÉGER LES CIVILS CONTRE DES ATTAQUES SYSTÉMATIQUES ET GÉNÉRALISÉES », 17 Mars 2011, Département de l'information - Service des informations et des accréditations New York, consulté sur : http://www.un.org/News/fr-press/docs//2011/CS10200.doc.htm

[10] SPENCER Richard, « Libya : the West and al-Qaeda on the same side" , The Telegraph, du 18 Mars 2011, Londres, publié sur : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/africaandindianocean/libya/8391632/Libya-the-West-and-al-Qaeda-on-the-same-side.html

[11] CABIROL Michel, « La France a tiré plus de 4.500 munitions en Libye », La Tribune, 6 Aout 2011, publié sur : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20111006trib000654710/la-france-a-tire-plus-de-4.500-munitions-en-libye.html#xtor=EPR-2-

[12] « La politique migratoire de l'UE doit rompre avec les pratiques répressives de l'ère Khadafi », par Par 33 députés européens issus des Verts - Alliance Libre Européenne (Les Verts/ALE), de l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe (ADLE), de la Gauche unitaire européenne (GUE) et de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates, Libération, 10 Octobre 2012, consulté sur : http://www.liberation.fr/monde/2012/10/10/la-politique-migratoire-de-l-ue-doit-rompre-avec-les-pratiques-repressives-de-l-ere-khadafi_852344

[13] ROUSSELIN Pierre, SAINT-PAUL Patrick, « Alain Juppé au secours de la diplomatie allemande », Le Figaro, 29 Aout 2012, publié sur : http://www.lefigaro.fr/international/2011/08/29/01003-20110829ARTFIG00680-alain-juppe-au-secoursde-la-diplomatie-allemande.php

[14] Projet de résolution présenté par le Président de l'Assemblée générale, « La Stratégie antiterroriste mondiale de l'Organisation des Nations Unies », projet de résolution du 6 septembre 2006, consulté sur : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/texte_strategie_sept_06.pdf

[15] BRISARD Jean-Charles, « Projet de loi antiterroriste : pourquoi ce texte n'aurait pas empêché l'affaire Merah », Le Nouvel Observateur, 3 octobre 2012, publié sur : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/627460-projet-de-loi-antiterroriste-pourquoi-ce-texte-n-aurait-pas-empeche-l-affaire-merah.html

[16] Les latinistes comprendront que j'évoque là encore une certaine soumission française à une double procuration « impériale ».

[17] Tel que formulé par le club de réflexion de français musulmans patriotes « Fils de France », mené par l'intellectuel Camel Bechickh et l'Imam Tareq Oubrou.