Toute opération militaire au Mali risque d'avoir un coût humanitaire, a averti vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L'organisation souligne que la population a déjà du mal à couvrir ses besoins alimentaires de base.

« La population a déjà des difficultés à accéder à l'alimentation et aux services de base. Nous demandons aux acteurs qui pourraient prendre part au conflit de prendre en considération l'impact humanitaire d'une telle opération militaire », a déclaré le chef de la délégation du CICR pour le Mali et le Niger, Jean-Nicolas Marti

La situation humanitaire au nord du Mali reste préoccupante. Les ménages ont des difficultés à cultiver leurs champs du fait de l'insécurité et du manque de semences.

« Le conflit n'a pas permis à la majorité des familles de profiter de la saison agricole cette année. Les familles ont donc encore besoin d'une assistance alimentaire d'urgence en attendant de développer d'autres moyens de subsistance », a précisé Jean-Nicolas Marti dans un communiqué diffusé à Genève.

Distributions à 400 000 personnes

En collaboration avec la Croix-Rouge malienne, le CICR poursuit un vaste programme d'assistance alimentaire au nord du Mali ainsi que dans le Cercle de Douentza, dans la région de Mopti. Jusqu'ici, quelque 400'000 personnes ont reçu du riz, des haricots, de l'huile de cuisine et du sel iodé. Le CICR poursuivra ces distributions de vivres jusqu'en décembre.

Le CICR achète aussi du bétail local qui est ensuite tué pour fournir de la viande aux plus démunis. A ce jour, plus de 10 000 animaux sur 15 000 ont été « déstockés » dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. L'organisation a en outre repris les travaux de réhabilitation de puits pour pallier le manque d'eau.

Le CICR continue de soutenir l'hôpital de Gao, la seule structure de santé de référence au nord du Mali. Des médicaments et du matériel médical ont été distribués à tous les services. En octobre, 167 patients y ont été hospitalisés et 3970 consultations ont été prises en charge.