Traduction : SOTT

Lorsqu'un peuple qu'on a dépossédé de sa terre, de ses moyens de subsistance et de sa maison, qu'on assassine et terrorise en permanence, prend des mesures pour résister et se défendre, son seul crime est de lutter pour ses droits humains et internationaux.

Image
Jihad Masharawi, journaliste photographe pour BBC Arabic, tient en pleurant son bébé, tué aujourd'hui par l'armée israélienne.
Hier, mercredi 14 novembre 2012, Israël a lancé la dernière « Opération » en date d'une série d'opérations qui a débuté il y a plus de 60 ans et dont le but est de terroriser la population palestinienne. En nommant l'attaque « Opération Colonne de Nuée », l'armée israélienne n'a pas caché ses intentions : éradiquer les Palestiniens et Gaza, autant qu'elle le jugera bon.

Pourquoi les Palestiniens lancent-il des roquettes sur Israël ? L'immense majorité d'entre elles, et j'insiste sur IMMENSE majorité, soit manquent leur cible, soit font un petit trou par terre, loin de la cible voulue. Il semble que les attaques de roquettes ne servent qu'à justifier l'attaque de Gaza et le meurtre des Palestiniens par l'armée israélienne.

Le truc, c'est que les attaques de roquettes sont le SEUL moyen dont disposent les Palestiniens pour protester contre l'occupation de leur terre depuis 60 ans, en réponse à des agressions et des meurtres israéliens injustifiés contre des civils palestiniens. Réfléchissez-y deux minutes. Les Palestiniens n'ont pas l'option de faire appel à la communauté internationale, parce que personne n'écoute. Ils n'ont aucune chance que les médias occidentaux exercent des pressions pour faire cesser l'agression israélienne et réparer les torts subis par les Palestiniens, parce que les médias occidentaux prennent éhontément le parti d'Israël.

Les Palestiniens ont deux choix : ils peuvent rester tranquillement les bras croisés et laisser l'IDF (Israeli Defense Forces) les massacrer arbitrairement et sommairement, ou ils peuvent lancer des tirs de roquettes primitives en direction des cibles les plus proches en territoire israélien, dans l'espoir de faire réfléchir à deux fois le gouvernement israélien. Mais même là, les Palestiniens ont un problème : le gouvernement israélien se réjouit des tirs de roquettes palestiniens sur Israël, et les provoque à intervalles réguliers.

« C'est absurde ! », vous entends-je dire. « Pourquoi le gouvernement israélien voudrait-il pousser les Palestiniens à attaquer les Israéliens ? » L'État d'Israël existe, et prospère, sur l'allégation que son existence est menacée. Israël exerce un pouvoir disproportionné dans le monde entier, en particulier dans les nations occidentales et les US, en grande partie parce qu'il est entouré de nation arabes qui sont la cibles de la « guerre contre le terrorisme » menée par l'Empire américain et ses pleutres partenaires.

La guerre contre le terrorisme est évidemment une couverture dissimulant une guerre d'appropriation des ressources naturelles d'une grande partie de ces nations arabes, et Israël a toujours joué le rôle de garnison moyen-orientale pour les nations occidentales, sa tâche étant de s'assurer que la région demeure instable, et donc contrôlable. En fait, c'est grâce à l'établissement de l'État d'Israël sur une terre appartenant à des Arabes du Moyen-Orient et au conflit de longue date qui en a résulté que les gouvernements occidentaux ont été à même de garantir l'instabilité de la région. Il est bien plus facile de faire accepter une intervention militaire et une interférence politique occidentales dans une région du monde « en conflit » que dans une région stable et paisible. Le fait que les nations occidentales elles-mêmes sont responsables du « conflit » revêt apparemment peu d'importance ou d'intérêt.

Le fait est que, si l'État d'Israël avait été établi au Kenya ou à Madagascar, par exemple, il ne fait aucun doute qu'il aurait fini par jouer un rôle politique international proportionnel à sa population, c'est-à-dire un rôle largement insignifiant. Mais aujourd'hui, via leur infâme lobby à Washington, les gouvernements israéliens sont à même de manipuler une grande partie de l'exécutif US. Pour des preuves concrètes de ce fait, lire The Israel Lobby and US Foreign Policy de Mearsheimer and Walt.

Ces derniers jours, les médias et politiques occidentaux largement pro-israéliens n'ont eu de cesse de blâmer subtilement - et parfois, pas si subtilement que ça - les Palestiniens pour les dernières violences commises, violences aux cours desquelles 17 Palestiniens (à ce jour) ont été tués et une centaine d'autres blessés. Parmi les morts palestiniens, on compte un bébé de 11 mois et une femme enceinte de jumeaux. Tout cela est à comparer aux 3 Israéliens tués et aux 7 autres blessés. Par exemple, le ministre anglais des Affaires étrangères, William Hague, a déclaré :
Le Hamas porte en grande partie la responsabilité de la crise actuelle. Je condamne absolument les tirs de roquettes du Hamas et d'autres groupes armés sur le sud d'Israël. Cela crée une situation intolérable pour les civils israéliens du sud, qui ont le droit de vivre sans peur d'une attaque en provenance de Gaza.
Apparemment, la situation intolérable pour les 1,5 millions de Palestiniens de Gaza, qui sont régulièrement massacrés par l'armée israélienne et confinés dans une prison à ciel ouvert, n'est rien comparée à la détresse des 24 000 Israéliens vivant dans des villes comme Sderot et qui sont victimes de roquettes alimentées au sucre lancées depuis Gaza, roquettes qui oscillent péniblement dans les airs avant d'atterrir généralement loin de leurs cibles, sans faire de victime.

Mais mon but ici n'est pas de juger de la valeur relative des vies des civils palestiniens ou israéliens (même si la différence dans le degré de souffrance et de mort est flagrante). Ce que je veux dire, c'est que le gouvernement israélien est responsable de TOUTES ces morts et de TOUTES ces souffrances.

La vérité est que la dernière série de violences (comme tant d'autres séries de violence auparavant) a été nettement et délibérément provoquée par le gouvernement et l'armée israéliens.

Orchestrer le Terrorisme

Les médias occidentaux veulent nous faire croire que les attaques israéliennes sur Gaza viennent toujours en riposte suite à des tirs de roquettes palestiniens sur Israël. C'est faux, et c'est également faux en ce qui concerne les dernières violences. Les tirs de roquettes palestiniens sur Israël ne sont généralement que la conséquence d'une agression israélienne.

Le 29 octobre, la BBC a rapporté que :
À Gaza, des militants ont lancé 26 roquettes sur Israël, déclarent des officiels, au milieu d'une explosion de violence qui a interrompu un bref cessez-le-feu entre les deux parties. Aucun blessé n'a été rapporté suite à ces tirs dans le sud du pays. La BBC rapporte que les tirs ont eu lieu « quelques heures après qu'un avion israélien a frappé des cibles à Gaza, après que des militants ont lancé des roquettes à la suite du meurtre par Israël d'un Gazaouï qui, selon Israël, avait tiré au mortier sur les troupes israéliennes.
Le 4 novembre, les forces israéliennes ont abattu un handicapé mental non armé qui a commis l'erreur de marcher trop près d'une zone de « tampon » imposée par Israël à l'intérieur de la Bande de Gaza occupée. Ainsi, les Israéliens ont abattu un handicapé mental parce qu'il marchait dans l'enceinte de la prison à ciel ouvert que les Israéliens ont permis aux Palestiniens d'appeler leur « maison ».

Le 8 novembre, l'armée israélienne a envahi la Bande de Gaza près du village d'al-Qarara au nord-est de Khan Younès et ont mortellement blessé un enfant. Selon le Palestinian Centre for Human Rights (PCHR) :
« Ils ont rasé des zones du territoire palestinien, tirant au hasard. Quelques heures plus tard, ils se sont déplacés vers le sud, jusqu'au village d'Abassan. Ils ont ouvert le feu au hasard et ont rasé des zones du territoire palestinien. Un hélicoptère de combat a aussi ouvert le feu sur la zone. À environ 16:30, Ahmed Younis Khader Abu Daqqa, 13 ans, a été grièvement blessé par une balle à l'abdomen, suite à des tirs aveugles en provenance de véhicules militaires de l'IOF [Forces d'occupation israéliennes]. Lorsqu'il a été abattu, Ahmed était en train de jouer au foot avec ses copains devant la maison familiale, située à environ 1500 mètres de la zone où se trouvait l'IOF. »
Ahmed est mort des suites de ses blessures.

En réponse, le 10 novembre, des combattants de la résistance palestinienne ont attaqué une jeep militaire israélienne près de la frontière avec Gaza, blessant 4 soldats israéliens, et ont tiré plusieurs roquettes sur Israël.

En réponse, Israël a attaqué des zones où résident des civils, à Gaza. Au cours des 72 h qui ont suivi, les forces israéliennes ont tué 7 Palestiniens. Selon le PCHR, parmi ces morts, 5 étaient des civils, dont 3 enfants. Cinquante-deux autres personnes, dont 6 femmes et 12 enfants, ont été blessées.

Parmi ces victimes, quatre personnes sont mortes et 38 ont été blessées au cours de l'attaque israélienne d'un terrain de football dans le quartier d'al-Shoja'iya, à l'est de Gaza City, a rapporté le PCHR.

Le 13 novembre, Reuters rapportait :
« Après cinq jours d'escalade de violence, Israël et les Palestiniens, qui, mardi, étaient au bord d'une nouvelle guerre dans la Bande de Gaza, ont fait un pas en arrière, s'envoyant des signaux, via l'Égypte, indiquant qu'ils suspendraient le feu, à moins d'être attaqués. »
Le communiqué ajoutait :
Ismail Haniyeh, Premier ministre du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, a félicité les principales factions armées postées dans l'enclave pour avoir convenu d'une trêve lundi soir. « Ils ont fait montre d'un grand sens des responsabilités en disant qu'ils respecteraient la trêve si l'occupation israélienne la respectait aussi », a-t-il déclaré.
Et puis, hier, Israël a sommairement exécuté le chef militaire du Hamas, Ahmad al-Jabari. Reuters a fait remarquer que l'attaque israélienne semblait mettre un terme à l'accalmie qui avait suivi l'explosion de violence transfrontalière de cette semaine.


Le gouvernement israélien est connu de LONGUE date pour sa violation délibérée des cessez-le-feu avec les Palestiniens, ceci afin de provoquer une réaction palestinienne, lui permettant ainsi de justifier le meurtre de masse des Palestiniens par Israël.

Par exemple, le 4 novembre 2008, deux mois avant le lancement de l'opération israélienne « Plomb durci », qui a eu pour conséquence le meurtre de masse de 1400 Palestiniens - la plupart des civils, dont 400 enfants - , Israël a rompu un cessez-le-feu entamé avec le Hamas cinq mois auparavant, en assassinant six responsables du Hamas à Gaza. Comme preuve supplémentaire du cynisme israélien, ce rapport selon lequel l'opération « Plomb durci » sur Gaza avait été planifiée six mois auparavant.

Je fais remarquer plus haut que les tirs de roquettes sur Israël ne surviennent généralement qu'en réponse à une agression israélienne. Mais parfois, des roquettes sont tirées depuis la Palestine et personne ne semble savoir qui est responsable de ces tirs.
Le Hamas accuse des « collaborateurs d'Israël » d'avoir lancé des roquettes

Albawaba.com
Dim, 12 Oct 2008

Mardi, les dirigeants du Hamas en charge de la Bande de Gaza s'en sont pris aux tireurs qui ont lancé des roquettes sur Israël depuis le territoire palestinien, en violation d'une trêve de sept semaines, et les ont qualifiés de collaborateurs d'Israël. « Concernant les tirs de roquettes, je pense que les responsables sont ceux qui collaborent avec Israël, parce qu'il y a un consensus parmi tous les groupes palestiniens, celui de respecter la trêve », a déclaré le Dr Mahmud Zahar, un dirigeant supérieur du Hamas.

Lundi, une roquette tirée depuis la Bande de Gaza a atterri dans un champ désert à l'extérieur de la ville israélienne de Sderot, au sud, ne causant aucun blessé ni dégât.

Selon l'AFP, Zahar a déclaré à une station de radio gazaouïe que le groupe qui avait tiré la roquette était « lié à Israël, car cela leur fournit un prétexte pour exercer des pressions sur le peuple palestinien ».
Et en 2006 :
Confusion au sein de l'Autorité palestinienne : qui a lancé la roquette Qassam ?

Ynet
27/11/2006

La confusion était générale au sein de l'Autorité palestinienne, après qu'une roquette Qassam lancée depuis la Bande de Gaza a atterri dans l'ouest du Negev. Une des cellules des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, le bras armé du Fatah, a revendiqué le tir.

Toutefois, Abu Ahmad, l'un des dirigeants supérieurs du groupe dans le nord de la Bande de Gaza, a déclaré à Ynet qu'il ignorait totalement que ses membres étaient responsables du tir.

« Pour l'instant, nous voulons continuer à respecter la trêve, mais nous nous réservons le droit de réagir aux infractions israéliennes », a déclaré Abu Ahmad.
En parlant de collaborateurs israéliens :
Les Palestiniens arrêtent des faux membres d'al-Qaïda

8 décembre 2002

Les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté un groupe de Palestiniens en raison de leur collaboration avec Israël et parce qu'ils s'étaient fait passer pour des agents du réseau Al Qaïda d'Oussama Ben Laden, a déclaré hier un haut représentant.

« L'Autorité palestinienne a arrêté un groupe de collaborateurs qui ont avoué travailler pour Israël, se faisant passer pour des agents d'al-Qaïda dans les territoires palestiniens », a déclaré le représentant, qui souhaite garder l'anonymat.

Il a affirmé que ces collaborateurs présumés cherchaient à « discréditer le peuple palestinien, à justifier tous les crimes israéliens et à fournir [à Israël] des raisons de perpétrer une nouvelle agression [militaire] de la Bande de Gaza. »
Il y a une soixantaine d'années, des scènes très similaires à celles qu'on peut voir en Palestine et à Gaza depuis plus de dix ans se jouaient en Allemagne et en Pologne, et le gouvernement nazi d'alors poussa les citoyens occidentaux à accepter ces crimes comme nécessaires et justifiés. Nombre de gens acceptèrent et excusèrent ainsi les atrocités nazies, et plus nombreux encore furent ceux qui fermèrent les yeux.

Image
1942 - La guerre des nazis contre les « terroristes » polonais.
Image
La guerre continuelle d'Israël contre les « terroristes » palestiniens.
Vous êtes probablement lassés qu'on vous rappelle que « ceux qui n'apprennent rien de l'Histoire sont condamnés à la répéter », ou que l'Histoire se répète. Mais vous devriez vous rappeler que l'Histoire ne se répète que lorsque les populations du monde restent assises les bras croisés et pensent, dans leur illusion, que cette fois, les choses seront différentes. Les nazis ont massacré des millions de gens sur une période de 12 ans, de 1933 à 1945. La Deuxième guerre mondiale (qui a causé 65 millions de morts) a été déclenchée à la suite d'un acte de brutalité dont la nature est fort similaire aux actes commis par Israël en Palestine.

Les descendants idéologiques des banquiers, des dirigeants politiques, des militaires et des stratèges géopolitiques mondiaux qui ont financé, fait carrière et profité de cette dernière « grande » guerre siègent aujourd'hui à Tel Aviv, Washington et Londres, rêvant à nouveau de meurtres de masse et de chaos. Alors ne laissons pas l'Histoire se répéter, une fois encore, en permettant à nos dirigeants politiques de parer leur moralité clairement psychopathique des oripeaux de la « liberté », de la « démocratie » ou du « combat juste » contre quelque ennemi créé de toutes pièces. Résistons, ne serait-ce qu'en conscience, en sachant collectivement ce qui se passe, aux crimes contre l'humanité et au massacre flagrant des innocents qui a lieu à Gaza. Souvenons-nous du cœur du problème et de l'injustice à laquelle il faut d'urgence remédier, avant de songer à reconnaître le moindre droit d'Israël à exister :

Image