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© Inconnu

Nous avons déjà écrit sur ce thème, ICI , ICI, et ICI, mais il est toujours à l'honneur, c'est un sujet inépuisable. C'est à dire qu'à lui seul, le lait représente tout le mal de notre société, et toute la réalité du problème. Ceux qui veulent à tout prix défendre le tout scientifique en prennent un coup dans les dents. En effet, le lait a toujours été présenté, d'aprés de multiples études, comme l'aliment sécurité par excellence, et qu'en est-il réellement ?

On nous a éduqué en nous faisant croire que, sans le lait, nous allions nous casser en mille morceaux. Notre pauvre squelette n'y résisterait pas, sans l'apport de calcium que l'on ne trouve que dans le lait.

Mais les médecins eux-mêmes y croient, ils semblent prisonniers des recommandations dont on les assomment, d'abord pendant leurs études, ensuite par les visiteurs médicaux, les vendeurs des grands labos, et ensuite l'OMS, l'Organisation MONDIALE de la Santé, le fin du fin, la crème de la crème, puisque ce sont les plus grands scientifiques qui ont établi des normes pour que nous ayons le must en matière d'alimentation.

Heureusement que dans les classes, il y a toujours des polissons qui n'écoutent pas, des "qui veulent en savoir plus que les autres", comme si on ne leur avait pas enseigné la vérité, bref des brebis galeuses. Et voilà que ceux-là se mettent à crier au loup, plus fort que les "vraies" autorités. On remet en question la valeur des conclusions de nos plus fins scientifiques qui ont fait des analyses, qui se sont penchés pendant des années afin de nous pondre des règles à observer en matière d'alimentation.

Devant ce tumulte, on a alors commencé à mettre en place des études prospectives et ce pendant 8 ans et qui ont concerné 13017 hommes et femmes, et on en a déduit que les hommes qui consommaient le plus de laitages et de calcium avaient un risque accru de cancer de la prostate et les femmes de cancer des ovaires. Et parmi les laitages, ce sont les yaourts qui poseraient le plus de problèmes, même moi j'en suis étonné. Car les yaourts sont favorables à la flore intestinale et c'est vrai, et ils soutiennent l'immunité, c'est aussi en partie vrai.

Malgré cette étude de grande envergure, et particulièrement parlante, le Dr Serge HERCBERG, responsable du Programme National de Nutrition Santé (PNNS) conseille de consommer chaque jour 3 à 4 laitages dans le but de promouvoir la santé osseuse. "En aucun cas on ne peut mettre le lait et les produits laitiers en accusation en terme de risque de cancer. Prétendre le contraire, serait, selon le PNNS, propager des "idées fausses pseudoscientifiques" qu'il est particulièrement important de battre en brêche." Il me semble entendre la troupe des zététiques. Dans le même ordre d'idées les laitages sont l'objet d'une promotion massive de l'industrie agro-alimentaire.

Les yaourts sont présentés comme la panacée pour l'intestin mais on oublie de parler des règles de prudence qui consisteraient à prendre des yaourts à petites doses. Les 3 ou 4 yaourts préconisés par jour apportent de grandes quantités de calcium et d'autres scientifiques pensent que cela fait chuter le niveau de vitamine D active dans le corps, cette vitamine D dont nous avons noté l'importance dans un article précédent, car elle est une des armes dont dispose notre organisme pour prévenir l'apparition des cancers. Et le calcium des laitages vient en concurrence avec cette précieuse vitamine D.

Didier Raoult, chercheur français dans la revue scientifique "nature" a mis l'accent sur les fameux yoghourts "activia" et "actimel" de Danone. En effet, les probiotiques que Danone ajoute à ces divers yaourts sont censés "booster" les défenses immunitaires. Il y en a plus de 1 milliard par pot de yaourt. Mais le hic c'est que ces bonnes bactéries vivantes sont les mêmes que celles que l'on utilise dans les élevages industriels comme activateurs de croissance pour faire grossir plus rapidement cochons et poulets. Un porc ainsi gavé gagne 10% de plus sur la balance. Résultat si vous voulez devenir obèse, mangez des actimel et des activia.

Le lait renferme des hormones mâles (androgènes) signale le Pr William Danby et serait impliqué dans le cancer de la prostate et l'hypertrophie de la Prostate.

L'Ecole de Santé publique de Harvard fut la première à attirer l'attention des scientifiques sur le risque possible de cancer associé à une consommation importante de laitages. Même le beurre pourrait exposer à un risque élevé de cancer du poumon selon un rapport du Fonds mondial de recherches sur le cancer de 2007.

Le Professeur Walter WILLET, Directeur de l'Ecole de santé publique de Harvard (Boston) : "Il nous parait irresponsable de faire la promotion des laitages comme on le fait dans de nombreux pays". Ce même professeur précise également qu'il existe d'autres bonnes sources de calcium parmi lesquelles figurent l'eau minérale calcique, les légumes crucifères, les sardines, les amandes. Les laitages ne sont donc pas un passage obligé, mais une option.

Sur le site de "lanutrition.fr", Thierry Souccar a créé avec beaucoup d'humour "SUPERVACHE".

En effet, les vaches sont de plus en plus grosses ce qui a fait dire à une dame dans le Sept-neuf trente , l'émission animée par Nicolas Demorand, "pourquoi les vaches sont-elles si grosses, est-ce qu'elles n'avaleraient pas autre chose que du fourrage ?". La réponse a été donnée par Philippe Meurs, président du syndicat des jeunes agriculteurs. "Les vaches bénéficient des progrès de la génétique". C'est donc une transformation normale que notre "vache qui rit" soit devenu "vache qui rit jaune" et "Supervache"pour d'autres. Et la conclusion de M. Meurs, "c'est donc un progrès".

Mais le Professeur Willet, comme les chercheurs de Harvard se sont fait détectives car ils ont pris en compte les résultats de l'enquête qui disait clairement que les laitages étaient en cause dans la multiplication des cancers de la prostate et des ovaires entre autres méfaits. Ce qui est curieux, car il y a quelques années les vaches, "la vache qui rit encore" je suppose, n'étaient pas au banc des accusés comme aujourd'hui. Alors nos détectives ont réussi à analyser des laits prélevés des années plus tôt et ensuite le lait de "supervache" et le résultat a été sidérant.

Le lait de "Supervache" contient des quantités infiniment plus élevées d'une protéïne appelée IGF-1. Et ce n'est pas l'Impôt sur les Grosses Fortunes, l'IGF-1 c'est le bras armé de l'hormone de croissance, une substance qui stimule la prolifération de toutes les cellules, les bonnes et les moins bonnes. Or l'IGF-1 des bovins et celui des hommes sont identiques. Des études récentes démontrent qu'on en retrouve une partie dans le sang et surtout lorsqu'il est absorbé avec de la caséïne, qui est la principale protéïne du lait.

Et maintenant une petite anecdote personnelle. Je ne suis pas jeune, et comme beaucoup, j'ai une hérédité qui me prédispose trés facilement à être perclus de rhumatismes. Et bien, je ne prends plus de lait et je n'ai aucune douleur. Si je me laisse aller à manger quelques yaourts (j'adore), la réponse est rapide, le matin je me lève tout raide de la tête au pied. Il me faut demi-heure avant que la machine se dégrippe et encore avec beaucoup de précautions.

C'est la réponse aux partisans du tout scientifique.

Voilà la boucle est bouclée, on veut toujours plus gros, plus beau et c'est ainsi que "Supervache" veut nous faire grossir nous aussi et elle nous donne ce que Thierry Souccar appelle malicieusement "le lait enchanté".

Et je lui laisse la conclusion : "Ce serait irresponsable de ne pas inciter à la modération, sachant qu'une consommation modérée (un à deux laitages par jour) serait sans conséquence néfaste."

Encore que personnellement, je serais encore plus catégorique que lui et j'irais beaucoup plus loin dans les restrictions de lait. En tous cas, si vraiment vous ne pouvez vous en passer, optez plutot pour les laitages à base de lait de brebis ou de chèvre. On n'a encore pas vu de "Superchèvre".