Diosdado Cabello, proche d'Hugo Chavez-Venezuela
© ReutersDiosdado Cabello, un proche d'Hugo Chavez, a été réélu à la présidence de l'Assemblée nationale vénézuélienne samedi 5 janvier 2013.

Alors que le président vénézuélien Hugo Chavez est toujours en soin à Cuba où il fait soigner son cancer depuis le 11 décembre, un des proches du président, Diosdado Cabello, a été réélu président de l'Assemblée nationale ce samedi 5 janvier. A nouveau désigné par ses pairs, le numéro 3 du régime pourrait être amené à assurer l'intérim en cas de décès du président Chavez.

Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson

Ils sont plusieurs milliers agglutinés autour du Parlement dans le centre de Caracas. Tous portent un t-shirt à l'effigie d'Hugo Chavez ou tiennent dans leurs mains un portrait de leur président, toujours en soin à Cuba. Ils viennent apporter leur soutien aux députés chavistes pour le vote du président de l'Assemblée nationale.

Nicolas Gomez, tout de rouge vêtu, est là pour donner une bonne image de son pays. « Aujourd'hui, il y a une guerre médiatique. Certains veulent donner l'image d'un Venezuela en guerre. Mais non ! Nous, on veut prouver qu'il y a une démocratie réelle, une implication du peuple, c'est ça le plus important », explique-t-il.

Sans surprise, Diosdado Cabello, candidat à sa réélection, conserve son poste au perchoir vénézuélien. Ce militaire de 50 ans est l'un des plus proches collaborateurs du président Chavez. Il est également l'homme fort du Parti socialiste unifié du Venezuela, le parti chaviste.

En cas de décès d'Hugo Chavez d'ici le 10 janvier, date prévue de son investiture, c'est lui qui se chargera d'assurer l'intérim à la tête de l'Etat pendant trente jours, un délai nécessaire à l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle.

Diosdado Cabello et le vice-président Nicolas Maduro font figure d'héritiers du Comandante Chavez. Ils jurent s'entendre comme des frères mais la disparition du chef et la lutte pour sa succession pourraient mettre à mal cette complicité.
Vers un report de l'investiture d'Hugo Chavez

Le suspense pourrait durer encore longtemps. Hugo Chavez est attendu le 10 janvier à Caracas pour le début de son nouveau mandat. La date est officielle, inscrite noir sur blanc dans la Constitution. Pourtant, il y a de fortes chances que cette investiture soit reportée. D'abord, les dernières nouvelles médicales ne sont pas rassurantes. Hugo Chavez souffre d'une infection pulmonaire sévère. Il n'est pas apte à revenir aux affaires dans les jours qui viennent.

Ensuite, l'entourage du président prépare l'opinion à ce report. Diosdado Cabello, numéro 3 du régime et tout juste réélu président de l'Assemblée nationale, affirme que la Constitution, interprétée d'une certaine manière, autorise le président à prêter serment plus tard, une fois qu'il sera remis. Cette lecture de la constitution fait débat et plusieurs éminents professeurs de droit s'écharpent sur le sujet. Une partie de l'opposition a baissé les armes et accepte l'idée d'un report.

Reste à savoir jusqu'à quand Hugo Chavez va rester à Cuba. Il n'y a sur ce point, pas de débat. Seulement des incertitudes.

Pierre-Philippe Berson