un enfant mange
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Mardi midi, Léa, élève de maternelle à Ustaritz, s'est retrouvée au poste de police parce que ses parents n'avaient pas réglé les 170 euros de la cantine scolaire. La police est venue la chercher en plein réfectoire.

Elle a crû que ses parents étaient morts, ses copains, eux, ont pensé que leur camarade était emmenée en prison. A la cantine de Saint-Vincent d'Ustaritz, petite commune du Pays Basque, Léa, cinq ans, est attablée mardi midi avec ses petits copains de classe de maternelle. Soudain une policière municipale fait irruption dans le réfectoire et vient la chercher. Le motif : une cantine impayée. Cette histoire, confirmée par le directeur de l'école, est racontée ce jeudi dans les pages du journal Sud-Ouest.

Contacté par TF1 News, Laurent, le père de Léa, admet cette situation d'impayés. La maman de la fillette, dont il est séparé se trouve dans une situation précaire. Et, explique-t-il, ne payait plus la cantine de sa fille depuis un an et demi. Le montant de la facture ? Environ 290 euros, selon Laurent. En juin dernier, pour que sa fille puisse manger avec ses camarades, il s'acquitte de 120 euros. « Ne recevant pas les factures chez moi, je pensais que c'était réglé, explique Laurent. La mairie ne m'a alors pas dit qu'il restait 170 euros. » Il poursuit : « Ce qui me scandalise, ce n'est pas le fond. Je reconnais que la cantine aurait dû être payée. Mais moins de 200 euros de dettes c'est plus que risible par rapport à tous les dommages collatéraux pour Léa ! » Selon lui, sa fille n'aurait pas dû être mêlée aussi brutalement à ces « histoires de grands ».

« Un procédé irresponsable », pour le directeur de l'école

Dans l'école, l'affaire a suscité un vent de colère et d'incompréhension. « C'est un procédé irresponsable », estime Laurent Aguergaray, le directeur de l'établissement. « Quand Léa est revenue dans l'après-midi ils étaient étonnés. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser. On ne prend pas les enfants en otage de cette manière ».

Silence, côté mairie

Depuis deux jours, le père de Léa tente de comprendre d'où vient cet ordre d'intervention de la police municipale. En vain. « On me dit qu'il vient de la hiérarchie mais je ne sais toujours pas qui est cette hiérarchie ». Du côté de la mairie, c'est le silence pour le moment. Le maire n'a pu être joint par le quotidien local et malgré trois appels et un mail, la mairie n'avait toujours pas jeudi en fin de matinée donné suite à la demande d'interview de TF1 News. Selon le père, la mairie nie cette intervention manu militari. Toujours d'après son récit, la policière a, dans un premier temps, raccompagné Léa chez sa mère. Celle ci ne s'y trouvait pas, s'étant rendue au même moment à l'école chercher sa petite. La policière a alors ramené Léa au poste de police.

« Elle est très secouée par toute cette histoire », se désole Laurent. « Vous vous rendez compte, faire venir chercher une petite fille par un policier en uniforme ? Je pense que la mairie n'a pas bien saisi la nature de ses actes ».