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© D.R.Zero Dark Thirty
Et maintenant, un appel au boycott aux Oscars... La polémique qui entoure "Zero Dark Thirty", le film qui raconte la traque de Ben Laden, ne faiblit pas. Bien au contraire.

La polémique n'arrive pas à s'éteindre tout à fait autour deZero Dark Thirty, le film de Kathryn Bigelow qui raconte la traque de Ben Laden. En tête du box-office américain le week-end suivant sa sortie nationale et en lice aux Oscars, Zero Dark Thirty est la cible de critiques concernant les scènes de torture contenues dans le film et notamment une scène d'ouverture très violente. Dernière attaque en règle : David Clennon, un acteur membre de l'Académie des Oscars a appelé ses pairs à ne pas voter pour le film. Une démarche soutenue par Martin Sheen notamment.

Ce débat n'est pas nouveau : déjà fin 2012, Télérama avait interrogé Andrew O'Hehir, critique cinéma et littéraire pour le site d'information américain Salon.com. « Les républicains sont furieux depuis le tournage de ce film sur la traque de Ben Laden car, au cours de ses recherches, le scénariste Mark Boal a reçu l'aide de la CIA et de l'administration Obama, expliquait-il. Depuis, des critiques se sont aussi élevées à gauche, car le film s'ouvre sur une terrifiante scène de torture, dont l'issue n'est pas clairement expliquée. Faut-il montrer la torture, et, si oui, avec quelle mise en scène ? Bigelow présente les faits sans les condamner, ce qui ne signifie pas, à mes yeux, qu'elle justifie ces méthodes d'interrogation douteuses. Il est sain que la représentation de ces pratiques nous mette mal à l'aise, qu'elle nous force à affronter cette réalité. »

Pour le journaliste, Zero Dark Thirty pose ainsi des questions pénibles sur ce que les Etats-Unis ont fait dans la "guerre contre la terreur" et aussi sur les efforts pour retrouver Ben Laden : « Cela en valait-il la peine ? La réussite artistique tient précisément à ce dilemme moral non résolu. »

Sony Pictures a publié un communiqué de soutien à la réalisatrice et son scénariste. Le studio soutient que le film ne fait pas l'apologie de la torture et s'étonne qu'un membre de l'Académie use de son statut pour faire passer un message politique.