Le palais de justice de Meaux est sonné par la mise en examen d'un juge des affaires familiales dans le cadre d'une affaire de mœurs instruite par un juge de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Agé de 36 ans, il aurait entretenu des conversations à caractère sexuel sur MSN avec une mineure. Le Conseil supérieur de la magistrature l'a suspendu de ses fonctions.

« Il ne figure plus dans mes effectifs. En ce moment, c'est un intérimaire qui occupe sa place. Le 1er mars, il sera remplacé », confirme Jean-Michel Malatrasi, président du TGI de Meaux. « J'ai été mis devant le fait accompli. Les faits reprochés se sont déroulés dans les Hauts-de-Seine. La direction des services judiciaires s'est tout de suite emparée de l'affaire

Elle a saisi dans la foulée le CSM qui a suspendu provisoirement le magistrat le temps que l'instruction se poursuive. » Le magistrat ajoute, attristé : « Si tout cela est vrai, c'est navrant. C'est quelqu'un qui jusqu'ici a bien fait son travail. Auparavant, il était avocat et puis il a rejoint la magistrature. » Le juge suspendu est un magistrat reconnu, docteur en droit, il est chargé d'enseignement à l'université Panthéon-Assas (Paris-II). Il a aussi écrit de nombreux ouvrages dont celui du « Droit de la famille » avec des coauteurs comme Frédéric Debove et Renaud Salomon.

Au tribunal de Meaux, l'absence de ce juge suscite beaucoup d'interrogations, tant chez les avocats avec qui il entretenait des rapports plutôt tendus, mais également de la part du personnel de la justice. « Cette affaire concerne un juge des affaires familiales habitué à gérer des situations familiales, à régler des conflits familiaux, à séparer des enfants de leurs parents, etc. Les affaires de mœurs, d'ordre sexuel, il connaît. C'est son métier. Il applique et fait appliquer la loi. C'est scandaleux. Il sait pourtant à quoi il doit s'attendre. C'est lui, le représentant de la loi. Son rôle, c'est de donner l'exemple », réagit un magistrat sous couvert d'anonymat.