Depuis la naissance de la brebis Dolly, premier animal cloné en 1997, la duplication à l'identique des animaux n'est plus de la science-fiction. Chaque année, à travers le monde, des milliers de bovins ou de cochons sont fabriqués en laboratoire, à partir de simples cellules. Pouvoir reproduire à l'infini des animaux de bonne qualité offre des perspectives fascinantes, surtout pour l'agriculture. Depuis 2008, les autorités américaines de la Food and Drug Administration, la FDA, autorisent la consommation de viande ou de produits dérivés (lait, fromages, bacon...) issus d'animaux clonés. Toute une industrie, qui exporte son savoir-faire dans le monde entier, s'est constituée.

Face à cette révolution industrielle invisible (nous mangeons tous déjà peut-être des clones sans le savoir), certains spécialistes tirent la sonnette d'alarme. Ils estiment que cette technologie pourrait engendrer des effets secondaires, aujourd'hui imprévisibles. Surtout, ils dénoncent le manque de transparence de l'industrie. Des députés européens réclament davantage de traçabilité et de contrôle et une nouvelle loi devrait être discutée au Parlement de Strasbourg début 2013. Ecolos contre géants de l'agro-business, le combat s'annonce rude.

D'autant qu'une nouvelle révolution technologique se profile déjà : celles des AGM (les « animaux génétiquement modifiés ») sur le modèle des OGM végétaux. Il ne s'agit plus seulement de cloner une bête sélectionnée, mais de créer un nouvel animal, en modifiant ses caractéristiques génétiques. Une société américaine a mis au point un saumon de laboratoire, dix fois plus gros que l'animal naturel. Ses détracteurs crient aux apprentis-sorciers et ont rebaptisé le super saumon : « poisson Frankenstein »...