Une étude du laboratoire Santé Environnement et de l'Inserm conduite pendant quasiment 5 ans sur un échantillon de 614 personnes démontre que l'exposition aux pesticides a une influence sur les résultats aux tests neuropsychologiques.

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Les pesticides ne polluent pas seulement l'environnement. Leur nocivité pour la santé humaine est sans cesse démontrée.

Des chercheurs du Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy ont récemment prouvé l'existence d'un lien de causalité avéré entre l'exposition aux pesticides et l'origine de certains cancers chez les agriculteurs.
L'altération des capacités intellectuelles des enfants exposés aux pesticides avaient été signifiée par des études américaines, de même que la potentialité plus élevée de développer des maladies comme Alzheimer, Parkinson ou des dépressions.

C'est dans le cadre de l'étude Phytoner, à laquelle participent l'Inserm, le CNRS, l'université Victor-Segalen (Bordeaux 2) et le centre François-Baclesse (université de Caen), que les chercheurs ont démontré à nouveau l'impact de l'exposition aux pesticides sur les facultés cognitives.

Dans les groupes d'individus étudiés, 54,7 % ont été directement exposés aux produits phytosanitaires, 26 % l'ont été indirectement de manière certaine ou possible et le reste ne l'ont jamais été.
Influence dans le développement des maladies neurodégénératives

L'analyse des différents groupes de l'étude révèle "que le risque d'avoir un mauvais score au test (neuropsychologique ndlr) est significativement plus élevé chez les sujets exposés, directement ou indirectement, que chez les sujets non exposés". Le risque d'avoir de faibles scores aux tests est 5 fois plus élevé pour les personnes exposées aux pesticides et celui d'observer un score inférieur de 2 points au test MMSE, utilisé pour diagnostiquer des démences (Mini-Mental State Examination), 2 fois plus élevé.

Les mauvais résultats au test MMSE sont "particulièrement étonnant compte tenu de la faible durée de la période de suivi et de l'âge relativement peu élevé des participants" selon les chercheurs, qui craignent une évolution vers une maladie neurodégénérative, type démence ou Alzheimer.