Seringue, bébé
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Lorsque Hu Haito a vu que son fils Hu Bing avalait les petites pilules blanches destinées à le protéger de la polio, il n'aurait jamais imaginé que 14 jours après avoir pris le vaccin son petit garçon de quatre mois et demi serait aux soins intensifs sous respirateur artificiel.

« Mon bébé souffrait de diarrhée et d'insuffisance respiratoire », explique Hu. « Il était gravement malade et a dû rester aux soins intensifs. Ce qui s'est passé dans la suite est le pire cauchemar que puissent vivre des parents. »

Le petit Hu est ensuite tombé dans le coma et a eu des problèmes cardiaques.

Après trois jours de traitement, le bébé a récupéré, mais sa jambe gauche est restée paralysée.

Le personnel de l'hôpital de Jinan qui a déclaré que le bébé souffrait de polio, n'a pas donné plus d'explications.

Ce qui est arrivé au petit Hu n'a évidemment pas pu réconforter Madame Ma Yongmin : sa fille Zhang Liyang a reçu le vaccin contre la polio en décembre 2012. Neuf jours plus tard, la petite fille de six ans s'est également retrouvée à l'hôpital.

Après avoir reçu le vaccin, la petite s'est plainte de maux de dos. Comme la plupart des mères, Ma Yongmin a tout d'abord pensé que sa fille n'avait pas envie d'aller à l'école. Mais, comme elle continuait à se plaindre, son père Zhang Gongxian l'a conduite à l'hôpital le plus proche.

« Le médecin m'a demandé si elle avait reçu des vaccinations. Je lui ai répondu que « oui », qu'elle avait reçu le vaccin contre la varicelle et le médecin m'a répondu qu'il était possible que le vaccin puisse provoquer la maladie, mais nous n'aurions jamais pensé que la chose aurait pu être aussi grave... »

La petite Zhang a en fait perdu toute sensation en-dessous de la ceinture.

Cherchant désespérément des réponses, le papa emmena sa fille à l'hôpital principal de Jinan où les médecins diagnostiquèrent une myélite, ou inflammation de la moelle épinière. La petite fille souffre d'incontinence et ses jambes devenues insensibles ne peuvent plus percevoir ni douleur ni changement de température. Le Dr Shi Jiming qui s'occupe de la petite fille a déclaré : « D'un point de vue médical, elle est paralysée à partir de la taille ».

Cette petite fille de six ans était heureuse. Elle qui aimait danser et chanter est confinée à son lit. Elle passe ses journées à regarder des dessins animés. Parfois ses parents l'attachent à un support pour qu'elle puisse de temps en temps avoir la sensation d'être debout.

La petite Zhang a reçu un traitement médical, mais on n'a pas d'espoir de la voir remarcher.

La maman croit que la vaccination contre la varicelle qui a été administrée à sa fille est la cause de sa paralysie.

La vaccination administre des éléments antigéniques pour stimuler le système immunitaire. Le système immunitaire développe alors une immunité contre le pathogène ciblé. Les avantages de la vaccination ont été largement acceptés au niveau mondial. Bien que sans danger pour la majorité de la population, la vaccination peut présenter des complications chez les personnes qui ont un système immunitaire affaibli.

Le Dr Wang Yu, expert des Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies Chinois explique l'ampleur de ces effets indésirables.

Le Dr Wang explique : « Si le système immunitaire d'une personne ne fonctionne pas bien, il est incapable de produire les anticorps requis. Par conséquent, plutôt que d'être détruits, les agents pathogènes se mettent à attaquer le système nerveux et provoquent la maladie qu'ils étaient supposés empêcher. »

Onze types de vaccins gratuits sont actuellement à la disposition des enfants nés en Chine. Les experts disent que plus le nombre des vaccins est important, plus grand est le risque de complications.

Le Dr Wang précise que les vaccins multiples qui sont actuellement utilisés dans les pays développés contribuent à diminuer les risques posés par les vaccinations multiples. Mais ces nouvelles technologies ne sont pas encore utilisées en Chine. Il signale également que certains vaccins sont produits en Chine au moyen de méthodes dépassées, dont certaines datent de 50 ans.

Selon Wang, les réactions indésirables à la vaccination peuvent varier. Chez certains vaccinés différents organes se mettent à gonfler et au moyen d'un traitement approprié, il est possible de soigner ces personnes. D'autres font de l'épilepsie ou souffrent de dommages de santé irréversibles à la suite des vaccinations.

Le papa de Zhang n'avait jamais entendu parler des effets secondaires des vaccinations avant que sa fille tombe malade.

« Je n'aurais jamais pu imaginer des conséquences aussi terribles », précise-t-il. « Le médecin ne m'a parlé que des avantages du vaccin, mais ne m'a jamais rien dit des effets secondaires possibles. »

Wang Yu a déclaré que les effets secondaires peuvent théoriquement être évités grâce à des tests préliminaires. Toutefois ces tests ne sont pas facilement et techniquement réalisables. C'est en effet une question qui déconcerte le monde entier.

Selon le CCDPC, 500 millions de vaccinations ont été faites l'année dernière en Chine. Les effets indésirables ont été de 1 sur un million de vaccinations. 500 personnes environ en ont été affectées.

Le Dr Wang précise que les symptômes d'effets secondaires peuvent prendre plusieurs jours à plusieurs mois pour se manifester. Ceci rend évidemment encore plus difficile l'évaluation des séquelles.

Ce n'est seulement qu'après avoir discuté des similitudes entre les symptômes de la maladie de son fils et ceux que l'enfant d'un ami avait présenté que Hu a finalement découvert la vérité.

Après la vaccination de son fils en 2005 et de ses suites, il s'est attelé à une recherche approfondie sur les effets secondaires des vaccinations. Hu décida alors de faire tester son enfant pour voir si sa maladie avait été causée par le vaccin.

Ce n'est que 14 mois plus tard qu'il reçut les résultats. Il en a pleuré pendant deux heures.

« Mes sentiments sont partagés » a déclaré HU. « D'un côté j'étais heureux de pouvoir enfin connaître les résultats des tests. Mais d'un autre, je sais maintenant que mon fils sera handicapé pour toujours. »

Quant à Zhang il continue à faire des démarches pour pouvoir obtenir les résultats des tests de sa fille. Il a déjà dépensé plus de 100.000 yan, soit 16.338 US $ en traitements médicaux. Mais les dettes de la famille ne constituent pas leur toute première préoccupation.

« Nous sommes beaucoup plus inquiets de l'avenir de notre enfant que de nos dettes. » a dit Zhang. « Que pourra-t-elle faire si sa santé ne s'améliore pas ? »

La famille Zhang passe maintenant toutes ses journées à consulter des médecins, à faire des thérapies de tous genres dans l'espoir de pouvoir un jour voir remarcher leur enfant.

Les journées de Zhang commencent tôt le matin parce qu'il doit conduire sa fille à des séances de physiothérapie. Ils se dirigent ensuite vers une autre clinique pour des séances d'acupuncture, puis recommencent des séances de physiothérapie dans l'après-midi.

Les familles HU et Zhang ne sont malheureusement pas les seules dans le malheur.

D'autres parents continuent à chercher de l'aide et à attendre des dédommagements du gouvernement. Tout spécialement les parents d'enfants encore très jeunes.

Le gouvernement chinois prévoit des indemnisations sous certaines conditions pour les victimes de séquelles vaccinales. Les sommes accordées en dédommagement varient de 100.000 à maximum 300.000 yan, en fonction du revenu annuel des familles.

Cependant beaucoup de familles affirment que les sommes proposées ne sont pas suffisantes.

La famille de Hu a jusqu'ici dépensé plus de 200.000 yan pour soigner leur enfant
Ils ne sont pas sûrs de pouvoir continuer à assumer pareilles dépenses à l'avenir.

« Mon fils devra bientôt subir une nouvelle opération », dit Hu. le médecin nous a précisé qu'il faudra encore 15 autres opérations avant que l'enfant n'ait 40 ans. Nous ne pouvons penser aux sommes d'argent qui nous seront encore nécessaires.