Car nous avons besoin de ces graisses alimentaires pour aider le corps à absorber les nutriments. Cet expert cardiologue soutient justement, dans le British Medical Journal
, que le conseil d'éviter à tout prix les graisses saturées, assené au cours de ces dernières années, a paradoxalement favorisé l'augmentation du risque d'obésité et de maladies cardiaques. Il pointe du doigt l'excès de sucre, le recours trop large aux statines et prône un retour au régime méditerranéen.Le Dr Malhotra, cardiologue au Croydon University Hospital (Londres) souligne, dans cette prise de position, soutenue par une large bibliographie scientifique, que si les graisses saturées sont accusées d'élever les niveaux de lipoprotéines de basse densité (LDL ou «
mauvais » cholestérol), ce qui va augmenter le risque cardiovasculaire, seul un type de cholestérol LDL semble être associé à l'apport en graisses saturées, un LDL à particules plus grosses et flottantes. Or ce serait justement un LDL, d'un autre type, le LDL à petites particules denses qui serait lui, associé aux maladies cardiovasculaires. L'alimentation a été «
allégée » en graisse mais les taux d'obésité ont explosé : L'exemple des Etats-Unis est cité où, malgré une réduction de 30 à 40% des matières grasses contenues dans les aliments, les taux d'obésité ont progressé.
Les graisses saturées ont un effet protecteur sur le cœur, défend l'auteur qui cite, en particulier, les produits laitiers comme des sources alimentaires importantes de nutriments bénéfiques au système cardiovasculaire, comme la vitamine D, le calcium et le phosphore et l'absence de relation systématique entre les graisses et le poids, arguant que les personnes qui suivent un régime composé à 90 % de matières grasses perdent plus de poids qu'avec un régime basé sur les glucides et les protéines.
L'excès de sucre, et en remplacement des graisses, déjà reconnu comme facteur de syndrome métabolique, est donc aussi un facteur possible, indirect, de maladie cardiovasculaire et d'AVC, souligne l'auteur. L'industrie alimentaire aurait compensé la graisse saturée par du sucre ajouté. Ainsi, si 75 % des personnes avec diagnostic de crise cardiaque présentent un syndrome métabolique, les 3 quarts de ces patients présentent des niveaux de cholestérol tout à fait normaux.
L'excès de statines est également pointé du doigt, telle une industrie mondiale de plusieurs milliards de dollars. Mais ont-elles un effet supplémentaire significatif sur la baisse des taux de mortalité par maladies cardio-vasculaires, face, en cas d'événement grave, à l'utilisation de traitements ou d'interventions d'urgence. Et n'ont-elles pas de sérieux effets secondaires,
comme les douleurs musculaires, par exemple ?
Le retour au «
Méditerranéen » après une crise cardiaque est presque trois fois plus efficace pour réduire la récidive ou le risque de décès, souligne l'auteur, et bien plus efficace qu'un régime allégé en graisses. Bref, les graisses saturées présentes dans la viande et les produits laitiers tels que le beurre et le fromage auraient été injustement «
diabolisées ». Le corps en a besoin en petites quantités (30 g par jour pour l'homme, 20 g pour la femme). Il faut préférer les graisses mono -insaturées (huile d'olive et de colza, noix et graines) en petite quantité et les acides gras polyinsaturés (soja, huiles oméga-3 et poissons gras, certains légumes), toujours en petite quantité et éviter, si possible les acides gras-trans (aliments industriels).
Source : BMJ2013;347:f6340 October 22 2013
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