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L'affaire du réseau pédophile du Var (Amidlisa) a été communiquée à tout le monde. Tous les médias français (ou presque), tous les candidats à la présidentielle, tous les députés, sénateurs, tous les ministres de la Justice depuis 2007, tous les présidents de la République, toutes les ONG concernées par le sujet ont reçu le DVD complet, avec toutes les pièces.

Pensez-vous qu'ils ont réagi ? Bien sûr que non.

Pourtant, il y aurait eu de quoi : trois enfants, dont le plus jeune avait 4 ans au début de l'affaire, ont expliqué comment ils ont été forcés d'assister et même de participer à des orgies ainsi qu'à des meurtres d'enfants.

Les enfants font des déclarations circonstanciées : lieux, noms, détail des faits...

Eh bien figurez-vous que la seule enquête préliminaire effectuée dans ce dossier, en 2009, a abouti au placement en garde-à-vue de la mère des enfants, de leur grand-mère et du compagnon de celle-ci. Pourquoi ? Tout simplement pour les faire taire. Car, ils dénonçaient et continuent de dénoncer le réseau pédophile qui tourne autour des trois enfants.

Bref, leur acharnement à défendre les petits leur a valu une mise en examen pour dénonciation calomnieuse, qui les amène au tribunal le 9 janvier à Draguignan.

On notera que seule la mère et le compagnon de la grand-mère sont renvoyés devant le tribunal, puisqu'on a considéré que la grand-mère, ancienne avocate, était folle au moment de ladite dénonciation calomnieuse. C'est plus pratique...

Je tiens aussi à préciser qu'en France, les juges rendent la justice au nom du peuple, et que ledit peuple a le droit de ne pas être bafoué à longueur d'audience par les frères trois points en robe, perchés sur leur estrade.

Rappelons à ces sombres guignols qui est souverain : le peuple et pas cette caste népotiste.

Depuis cinq ans maintenant, la mère des enfants est mise en examen pour cette histoire de dénonciation. Cela permet à la « « « justice » » » de dire : « ah mais on ne peut pas vous confier vos enfants, même s'ils le réclament depuis des années, puisque vous êtes mise en examen pour avoir inventé de toutes pièces cette histoire de réseau pédophile ».

A ce titre, on poursuit la mère des enfants pour avoir dénoncé des faits qui, selon la « « « justice » » » sont faux, mais bizarrement on refuse d'enquêter sur ces faits. Comment affirmer alors qu'ils sont faux ?

C'est là un de ces paradoxes de notre belle justice. A force de tordre les lois pour piétiner les victimes et les parents protecteurs, on en arrive à genre d'aberration. Théoriquement, la loi est bien faite : on ne peut pas poursuivre quelqu'un pour dénonciation calomnieuse tant que les faits allégués n'ont pas été jugés, puisqu'avant qu'ils soient jugés on ne sait pas s'ils sont vrais ou faux. Même après, d'ailleurs : on a vu par exemple avec Outreau que deux vérités judiciaires contradictoires peuvent exister dans la même affaire.

Revenons dans le Var.

Les enjeux

Cette mise en examen est bien utile pour garder les enfants éloignés de leur mère. Au cas où ils parleraient...

La « « « justice » » » a refusé tous les devoirs complémentaires demandés par les accusés. Rien, absolument rien n'a été fait dans ce sens, puisque le but n'est pas d'aller au fond des choses, mais bien de museler la famille protectrice. D'ailleurs, la procureure chargée de cette mission (elle demandé le renvoi devant le tribunal correctionnel) a reçu la légion d'honneur en juillet 2012, c'est-à-dire sous Hollande qui a lui-même reçu et étudié le dossier. Il sait donc parfaitement de quoi il retourne.

On peut se demander quel est l'intérêt pour la mère des enfants de dénoncer de telles horreurs, fausses selon la « « « justice » » ».

En effet, alors qu'elle avait la garde de ses enfants, elle les a perdus totalement, elle a été ruinée par des avocats véreux et des frais de justice pharamineux, elle n'a plus de travail, elle a fait une dépression à force de ne plus voir ses enfants et de ne pas savoir ce qu'ils devenaient...

Cette mère a été laminée parce qu'elle a écouté ses enfants, et on viendrait nous dire que tout cela est faux et qu'elle porte ces accusations uniquement pour nuire au père des enfants. Ou parce qu'elle est folle, car n'oublions pas que la « « « justice » » » a plusieurs fois tenté de la faire passer pour folle.

Dès que Sarah, la mère des enfants, a porté plainte contre « Didier », l'ami pédophile du père des enfants, on les lui a retirés en envoyant une escouade de 11 gendarmes pour les enlever et les placer. Au bout de quelques semaines, les enfants ont été confiés à leur père, qu'ils dénonçaient !

Il va sans dire que cette plainte de Sarah a été classée sans suite, comme toutes les autres plaintes qu'elle est parvenue à déposer durant ces années de procédures.

L'affaire démarre en octobre 2007 quand Sarah comprend que sa fille de 6 ans est très perturbée au retour de chez son père. Un médecin, le Dr B., donne 21 jours d'arrêt d'école aux trois enfants, a demandé un test HIV pour la petite, mais n'a fait aucun signalement au procureur.

Dans la foulée, les enfants voient aussi une psy, qui dit à la mère d'aller déposer plainte. Mais, elle ne fait pas de signalement non plus alors que la petite a dit que Didier lui avait mis son zizi dans la bouche et sur son sexe.

Le 10 octobre 2007, Sarah porte plainte pour viol.

Le 11, les enfants sont entendus par la police, les auditions sont filmées.

En fin de journée, Sarah décide d'emmener les enfants à Eurodisney pour leur changer les idées. Elle prévient le procureur qu'elle part deux ou trois jours, mais le soir même ce procureur ordonne le rapt des enfants par les gendarmes.

C'est encore le même procureur qui a interdit qu'on dise à Sarah où les enfants avaient été placés, mais qui a ordonné aux flics de tenir le père informé de toute la procédure. Normal...

Sarah n'a donc revu ses enfants que 83 jours plus tard. On les lui laisse un week-end sur deux seulement, et le reste du temps ils sont ... chez leur père !

Lors de ces week-ends chez leur mère, les enfants ont dénoncé des faits atroces. Graduellement, ils ont raconté des viols collectifs, des tournages de films pédopornos, des tortures d'enfants puis des meurtres d'enfants...

Sarah a tenté de porter plainte plusieurs fois, mais ses plaintes sont systématiquement classées sans suite. Aucun juge n'a jamais été nommé pour enquêter sur ces faits. Car, les seuls juges intervenus dans ce dossier sont là pour envoyer Sarah en prison pour dénonciation calomnieuse.

On reproche à Sarah d'avoir multiplié les plaintes. Quitte à en inventer, comme celle qu'elle aurait déposée le 8 octobre 2007 et qui relève du fantasme.

La « « « justice » » » estime avoir mené des « investigations » au sujet de ces plaintes : un pédiatre mandaté par le procureur a donné 8 jours d'ITT à la fille de Sarah, les enfants ont été entendus par la police, et le père a été entendu également ainsi que Didier, une semaine après la plainte. Leurs auditions sont contradictoires sur plusieurs points essentiels, mais pas grave : comme ils ont tout nié, la plainte a été classée sans suite en l'espace de 13 jours. Voilà ce que la « « « justice » » » appelle une « investigation ».

J'oubliais : on a aussi mis Sarah, sa mère et son beau père sur écoute, mais pas le père des enfants ni Didier.

On peut aussi se demander comment le père et Didier pouvaient connaitre la raison de leur convocation chez les flics, alors qu'on ne le leur a pas dit. Pourquoi le père, E.M., parle-t-il tout de suite d' « accusations graves » contre lui ? Alors qu'en outre, ce n'est pas lui qui est accusé à ce moment là, mais Didier. E.M. n'a été dénoncé par ses enfants qu'en juillet 2008.

Quant à Didier, il sait parfaitement qu'il est accusé de « viol ou agressions sexuelles » mais se dit innocent, et visiblement, on le croit.

Les 8 jours d'ITT reçus par la petite M. montrent qu'il y a eu agression par un tiers. Quel genre d'agression pouvait bien avoir subi M., 6 ans, qui a dit ne pas avoir été frappée ni grondée, qui ne laisse pas de trace clinique 3 jours après les faits mais qui la mette dans un tel état de choc indescriptible, et qui a parle de zizi dans la bouche et sur ou dans son sexe chez la psychologue, qui a été embrassée de force sur la bouche par Didier d'après ses frères, et a qui son père a dit de ne rien dire ?

La « « « justice » » » n'a pas cherché à le savoir.

9 mois après les faits, M. a glissé d'un état de stress traumatique vers un trouble anxio dépressif. Un médecin renommé du CHU de Marseille qui a vu les trois enfants a ainsi affirmé « Nos observations renforcent hypothèse que cet état de stress aigu traumatique du 07/10/2007 puisse être la conséquence d'un abus sexuel survenu le même jour, comme l'ont dit les trois enfants les 08, 10 et 11/10/2007 ». Chez ce médecin, la petite M. a écrit sur un papier : « papa a mis son zizi dans ma bouche, Didier a mis son zizi dans ma bouche ».

Mais, comme les deux ont dit, la seule fois où ils ont été entendus dans cette affaire, qu'ils étaient innocents, la « « « justice » » » ne s'est pas donné la peine de vérifier la véracité des faits dénoncés par les enfants.

Lors de l'audition filmée, M. avait dit qu'elle ne voulait pas répéter ce qu'elle avait raconté quelques heures plus tôt à la psychologue. Elle n'a fait que répondre « je ne sais pas », « je ne sais plus » à toutes les questions du gendarme, en uniforme, qui l'a interrogée sans la présence d'un psychologue comme le prévoit pourtant la loi. Il n'en faut pas plus pour que la « « « justice » » » conclue que M. a déclaré « n'avoir rien subi » de la part de Didier et même que la petite aurait précisé avoir eu des pressions de la part de sa mère pour dénoncer Didier.

En réalité, l'audition de M. pose quelques questions. Sa mère n'a pas été autorisée à la suivre derrière une glace sans tain, il y a de nombreux blancs, le gendarme ne cesse de pousser l'enfant à dire qu'il ne s'est rien passé et aucun psychologue n'est présent. En outre, on n'a pas la vidéo de cette audition.

Si, selon la retranscription de son audition qui comporte des blancs, M. n'a pas parlé de ce qu'elle avait subi, néanmoins elle a confirmé au gendarme qu'elle ne voulait plus voir Didier, qu'il n'était pas gentil, qu'il lui avait fait du mal, qu'elle ne voulait plus retourner chez son père, qu'elle ne voulait plus le revoir, qu'elle n'aimait pas Didier et que son père lui avait dit de ne rien dire !

Ajoutons que les questions du « gendarme spécialisé » sont très orientées, alors que s'il est « spécialisé », le gendarme doit savoir que les questions doivent être ouvertes. Par exemple, il demande carrément à M. : « est-ce que tu sais pourquoi Maman et Jack [le compagnon de la grand-mère] veulent a tout prix que Didier t'ait fait du mal ? »

Les deux frères de M., quant à eux, ont confirmé que Didier avait embrassé leur sœur sur la bouche et que celle-ci pleurait ensuite. Mais, on a laissé de côté ces deux auditions.

Le placement des enfants

Le lendemain de la plainte, le procureur ordonne le placement des enfants. Il estime que la plainte de la veille est « vaine », en l'espace de 24 heures et avant que Didier et l'autre pervers ne soient entendus. Le proc' déclare qu'il faut placer les enfants car leur mère est « fragile » (aucun médecin ne l'a dit) et qu'il n'y a pas de solution alternative (pourtant les enfants vont souvent chez leur grand-mère, qui vit juste à côté).

Il ajoute que Sarah avait « fui » alors qu'elle a prévenu tout le monde qu'elle partait quelques jours à Paris avec les enfants, ce qui est son droit le plus strict. Sur ces mensonges, le proc envoie 11 gendarmes (payés avec nos impôts) pour rapter les enfants.

E.M, le père des enfants, avait prévenu Sarah, peu après la séparation: « Je te prépare une vengeance tu ne peux même pas imaginer ! J'ai des amis au bras long, le jour ou tu déposes plainte tout s'enclenche ! Tu perdras tout, tes enfants, ta maison, etc. ».

Quant à M., elle a bien retenu la leçon : si tu parles, on te confie au pervers et tu ne reverras plus ta mère. Il faut imaginer ce qu'a pu ressentir cette gamine de 6 ans, qui a dénoncé son père et Didier, qui a été trimballée chez les gendarmes, chez le médecin, et que 11 gendarmes viennent prendre à sa mère sans qu'elle sache pourquoi, ni pour aller où. Quel enfant n'aurait pas pris tout cela pour une punition, pour avoir parlé ? Cette journée a été un réel traumatisme pour M. et pour ses frères.

A partir du moment où les enfants ont été placés en foyer, puis renvoyés chez leur père, les abus sont allés crescendo. Pourquoi se gêner ? Le père avait les mains libres, le réseau pédophile n'avait plus qu'à passer à l'action.

Durant l'année 2008, les enfants voyaient encore leur mère de temps en temps le week-end. C'est à ces moments qu'ils ont pu raconter ce qu'il se passait : les mercredis après midi de partouzes chez Didier, les rituels sanguinolents du week-end au camping d'à côté, dans la villa d'un millionnaire à Beauvallon, dans la forêt ou encore dans le terrain de cross de Didier. Vers la fin de l'année, ils ont commencé à parler de meurtres d'enfants, on en compte 16 au total jusqu'en avril 2009. Puis, leur mère n'a plus pu les voir pendant des mois, sauf en point rencontre, encadrée par des éducatrices patibulaires.

Ajoutons que l'éducateur chargé de l'AEMO des enfants a été dénoncé par les trois enfants comme l'un des pervers présents aux viols et aux meurtres, de même que la psychologue qui les suivait.

Les 6 et 7 décembre 2008, les trois enfants ont raconté séparément les faits du premier meurtre, survenu le week-end précédent. Si Sarah les a questionnés, c'est parce qu'encore une fois ils sont revenus traumatisés de chez leur père, et qu'ils ont fait des dessins inquiétants avec du sang partout.

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Le 4 mars 2009, l'un des enfants dessine sur un tableau veleda, et il explique son dessin : les trois ronds rouges sont les trois enfants tués par les adultes. Ils ont été mis tout nus, violés, pendus à une branche, les deux petites filles entourant le petit garçon. Les trois victimes ont ensuite été éventrées, dépecées et en partie mangées. On a obligé M. à manger une partie de la cervelle d'un des enfants

Dans le bourbier

Suite à ces révélations, les vices de procédure n'ont plus jamais cessé. Par exemple, quand les enfants sont ré entendus par un « expert », c'est en présence de leur père, qu'ils accusent pourtant des pires abus.

Les enquêtes préliminaires des gendarmes ont été entachées de faux, de mensonges, d'omissions, de moult forfaitures destinées à transformer la réalité pour accuser la mère d'être une folle manipulatrice, tout en blanchissant le réseau pédophile et le père des enfants. Le but pour la justice était de prouver que les enfants avaient été manipulés par leur mère.

Pourtant, depuis tout ce temps et jusqu'à aujourd'hui, les enfants n'ont cessé de dire à leur mère qu'ils l'aiment et qu'ils veulent retourner vivre avec elle.

Mais hélas, il fallait, surtout, que les enfants restent éloignés de leur mère. Pour qu'ils ne parlent pas, peut-être ? On voit mal quelle raison urgente justifierait autant de manipulations pour séparer les enfants de leur mère, à part celle-là. D'ailleurs, E.M., le père des enfants, a toujours refusé tout contact entre les enfants et leur mère, tout appel téléphonique, tout cadeau.

Cette affaire ne devrait pas être jugée à Draguignan, mais à l'autre bout de la France. Trop de dénis de justice combinés à des abus de droits basiques y ont eu lieu.

Ou peut-être est-il plus sûr qu'un tribunal populaire se mette en place ? En effet, si les enfants disent la vérité, et même s'ils ne disaient que 10% de vrai, cela implique qu'un réseau pédophile a été couvert avec acharnement par la justice et par les amis de E.M. qui, disait-il, ont « le bras très long ». C'est ce que l'on a pu constater au fil des années dans ce dossier.

Et puis, surtout même : il est plus que temps de protéger enfin ces enfants. Il faut savoir, tout de même, que les deux garçons, dont les sévices sociaux nous disent qu'ils vont si bien chez leur père, n'ont pas grandi depuis l'époque des viols et meurtres d'enfants. Agés de 10 et 12 ans, ils sont encore habillés en taille 6 ans. Le plus grand est même en échec scolaire, et redouble son année (ce qui l'arrangeait aussi vu sa taille).

Et puis, pourquoi, depuis qu'ils ont été confiés à leur père fin 2007, les enfants ont-ils un suivi AEMO ? Au total, 7 ans d'aide éducative pour un père parfait, au frais des contribuables bien sûr. Pourquoi les trois enfants ont-ils aussi un suivi psychologique, s'ils vont aussi bien ?

Le déni de la réalité par nos institutions a des conséquences dramatiques sur ces trois enfants, mais aussi sur toutes les victimes de ce groupe de pervers, encore impuni à ce jour.

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Rendez-vous le 9 janvier à 13h15 au tribunal de Draguignan, pour soutenir Sarah et son beau-père. Ils veulent saisir l'occasion pour enfin aborder le fond des choses, c'est-à-dire les viols en réunion et les meurtres d'enfants, mais aussi le déni de justice flagrant dont cette famille a été victime.

Il y a des risques, évidemment, que le tribunal ne veuille pas aborder les viols, et s'en tienne à la dénonciation calomnieuse. De fait, l'une des juges d'instruction chargés de cette affaire de dénonciation calomnieuse avait expliqué à Sarah qu'il n'était pas question d'enquêter sur les viols et les accusations des enfants, puisqu'elle n'était chargée que de la plainte de E.M, qui pourtant implique que les enfants ont menti.