Tabou. Panamza vous propose de découvrir les faits relatifs à la responsabilité -passée sous silence- de l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon dans les attentats du 11 septembre 2001.
Hier encore, il était l'une des personnes les plus haïes en Israël et dans le monde. Aujourd'hui, après l'évacuation de Gush Katif, il est devenu presque partout le chouchou de l'opinion publique. Les dirigeants des nations l'ont sacré « grand guerrier qui s'est transformé en héros de la paix ».

Tout le monde est d'accord pour dire que Sharon a totalement changé, qu'il est passé d'un extrême à l'autre, qu'il est devenu l'Ethiopien proverbial qui a changé de peau, le léopard qui a changé ses taches.
Toutes ces analyses n'ont qu'une chose en commun : elles n'ont rien à voir avec le vrai Ariel Sharon. Elles sont basées sur l'ignorance, l'illusion et l'aveuglement.

Un Napoléon made in Israël, Uri Avnery, 7 janvier 2006
Le coeur du titre de l'article ("homme clé") peut choquer ou surprendre certains lecteurs. C'est volontaire.

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Depuis l'annonce, samedi dernier, de la mort d'Ariel Sharon, commentateurs politiques, journalistes et internautes sur les réseaux sociaux se divisent sur le terme à employer pour résumer la carrière de l'Israélien, généralement présenté -avec une infinie délicatesse- comme un personnage "controversé" : "faucon", "guerrier héroïque", "criminel de guerre", "leader exceptionnel", "homme de paix", "boucher de Sabra et Chatila", etc...

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En France, les hommages, plus ou moins tempérés, se sont succédés: François Hollande et le Parti socialiste, via Harlem Désir, ont salué un personnage "majeur" de l'Histoire tandis que Jean-François Copé a célébré la figure "éminente" d'Ariel Sharon,"très déterminé et entier dans ses combats". Hostile à toute dénomination arabe de Jérusalem, la candidate UMP à Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a préféré évoquer une personnalité "riche et complexe" sur l'antenne de RCJ.

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Ce lundi 13 janvier, jour des funérailles, de célèbres figures politiques -telles Tony Blair et le vice-président américain Joe Biden- ont fait le déplacement pour manifester leur attachement à l'ancien dirigeant israélien.


Parmi tous les commentateurs journalistiques et politiques, aucun n'a transgressé le tabou suprême à propos d'Ariel Sharon: rappeler les faits troublants relatifs à la connexion israélienne du 11-Septembre, survenu sous sa mandature.

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L'auteur de ces lignes y a consacré un ouvrage.


Un faisceau considérable d'indices pointe en direction de ce qu'il convient de dénommer "la mouvance américano-sioniste" dans la préparation et la réalisation de cette opération militaire effectuée sous fausse bannière.

Il serait trop long de rappeler ici l'ensemble des éléments matériels désignant -notamment mais pas exclusivement- la piste israélienne.

Néanmoins, voici ce qui peut être avancé au sujet d'Ariel Sharon :

* Arrivé au pouvoir en mars 2001, Sharon n'est certainement pas l'homme qui a organisé, en amont, les attentats du 11 septembre 2001 (dont tout le monde s'accorde pour souligner qu'ils nécessitèrent plusieurs années de préparation).

* Par contre, à propos du Premier ministre, il est, dans un premier temps, possible d'affirmer, a minima, que l'homme avait connaissance -dans le détail- de l'imminence des attentats et qu'il a laissé faire. A la tête du gouvernement israélien, Sharon supervisait directement, en tandem avec son ministre de la Défense (Benjamin Ben-Elizer, l'homme responsable de crimes de guerre, notamment commis à Jénine en 2002) les décisions prises par les deux patrons des services principaux de renseignements (Ephraïm Halévy pour le Mossad, Amos Malka pour le renseignement militaire d'Aman).

Précision importante: ces deux hommes ont été nommés en 1998 par Benyamin Netanyahou, alors Premier ministre. Notons également qu'ils travaillaient en collaboration avec David Ivry, le président du Conseil israélien de sécurité nationale de 1999 à 2002 qui cumulait ses fonctions avec celles d'ambassadeur aux Etats-Unis.

"Dancing Israelis"

Le 11 septembre 2001, aux abords de New York, la police arrêta cinq Israéliens (observés en train de manifester une joie étrange cinq minutes après le crash du premier avion) dont deux, au moins, étaient fichés par le contre-espionnage américain comme étant des agents du renseignement israélien. Un rapport du FBI, partiellement déclassifié en 2005, suggère fortement, sans oser l'affirmer noir sur blanc, que ces hommes étaient prépositionnés avec une caméra en attendant l'arrivée du premier avion dans le World Trade Center. En clair : ils avaient connaissance de l'attentat en amont et s'en sont réjouis, sitôt la tour nord gagnée par les flammes. Un ex-agent renommé de la CIA, Robert Baer, affirma catégoriquement, pour sa part, que ces Israéliens étaient effectivement prêts en avance.

A ce stade, il serait tentant de se contenter d'une hypothèse -formulée antérieurement par certains analystes précautionneux- selon laquelle le régime israélien avait eu, vaguement ou précisément, connaissance de l'attentat imputé à Al-Qaïda mais qu'il a laissé faire car celui-ci servait ses intérêts géostratégiques. Au pire, le gouvernement Sharon serait coupable d'un crime apparenté à de la "non-assistance à personne en danger" en ayant gardé le secret auprès des autorités américaines.

Problème : plus de 2000 architectes et ingénieurs s'accordent désormais pour affirmer que les trois tours effondrées du World Trade Center (dont deux impactées par un engin aérien) ont subi, en réalité, une démolition contrôlée. En clair : la désintégration, filmée en direct, du célèbre complexe new-yorkais résulta d'une mise en scène basée sur la volonté délibérée de détruire les tours. Des artificiers auraient préalablement installé des explosifs sophistiqués dans l'armature des gratte-ciels.

Or, qui fut le principal responsable de l'accès aux immeubles? Un certain Larry Silverstein, devenu le bailleur des Twin Towers durant l'été 2001. Sa spécificité? Son ancienne et étroite proximité avec Benyamin Netanyahou et Ariel Sharon.

Une seule grille de lecture rationnelle permet, dès lors, de concilier la préconnaissance du gouvernement israélien, la joie incongrue des agents secrets et l'accès exclusif d'un ami du tandem Netanyahou-Sharon aux tours bientôt démolies du World Trade Center : l'opération avait réussi.

Le rôle d'Israël, relayé par des alliés américains proches de la mouvance néo-conservatrice, n'est certainement pas le seul facteur responsable de la préparation, de la réalisation et du camouflage du 11-Septembre. Mais, à ce jour, il apparaît comme "l'éléphant dans la pièce": massif et bruyant, beaucoup s'obstinent pourtant à refuser de le voir et de le dénommer pour ce qu'il est.

Pour aller plus loin

Voici un court extrait complémentaire de mon ouvrage Israël et le 11-Septembre : le grand tabou à propos d'Ariel Sharon suivi d'un documentaire instructif (diffusé sur Arte en 2011) sur l'homme -ce "Napoléon israélien" pour reprendre les termes du militant "post-sioniste" Uri Avnery- à la fois criminel de guerre et adepte mésestimé du terrorisme d'Etat sous faux drapeau. Cette pratique, extrême et secrète, fut au coeur du livre édifiant Israel's Sacred Terrorism de Livia Rokach, fille d'un ancien ministre de l'Intérieur israélien et journaliste retrouvée "suicidée" dans une chambre d'hôtel à Rome.

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Le 11 septembre 2001, à 17h, la chaîne CNN a retransmis en direct une allocution d'Ariel Sharon.

Premier ministre depuis le mois de mars, l'homme est le premier leader étranger à tenir à un discours ferme à la suite des évènements de New York et du Pentagone, qualifiés de « tournant dans la guerre contre le terrorisme ».

[NDE : la vidéo n'est pas disponible]

Comme le souligne le journaliste Robert Fisk, Sharon fera rapidement un parallèle entre Oussama Ben Laden, accusé d'avoir commandité les attentats, et son adversaire historique, Yasser Arafat. La diabolisation de la cause palestinienne disposait là d'un atout majeur.

Dès son arrivée au pouvoir, l'ancien général s'est empressé de mettre la lutte contre le terrorisme à l'agenda - international - du jour. Ce thème fut au cœur de sa première rencontre officielle, à la date du 20 mars 2001, avec le Président Bush, partenaire idéal aux yeux du Likoud.


Sur la scène médiatique, Ariel Sharon tenta de gommer son image d'extrémiste, héritée de son implication dans le massacre de Sabra et Chatila. Au cours de l'été 2001, il accorda un entretien à la chaîne France 2 sur le mode de « l'homme de paix ».

En 2011, soit dix ans plus tard, le quotidien Haaretz rapporta la diversité des réactions au sein du gouvernement israélien lors du déroulement des attentats. Apprenant le crash du premier avion, Ariel Sharon aurait fait savoir qu'il s'agissait probablement d'un jet ; découvrant les images en direct de l'impact du second avion et celles des tours embrasées, le Premier ministre israélien, entouré de ses conseillers, se serait alors muré dans un silence. L'homme qui fut son ministre de la Défense, Benjamin Ben-Eliezer, fit savoir qu'il aurait appris, à ce moment-là et auprès du « chef du renseignement militaire », qu'il s'agissait d'Al-Qaïda.

Cette rapide mise en accusation du groupe d'Oussama Ben Laden a été également formulée par le prédécesseur d'Ariel Sharon : Ehud Barak.

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