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Une quarantaine de « faucheurs volontaires » hostiles au maïs Ogm, occupaient vendredi matin le siège social de l'association générale des producteurs de maïs (Agpm), favorable au maïs Ogm, alors que le gouvernement doit publier mi-mars un nouvel arrêté d'interdiction.

Les « faucheurs », qui souhaitent rencontrer la direction, ont investi le site, basé à Montardon (Pyrénées-Atlantiques) dans la banlieue de Pau, vers 9h, et y ont installé des banderoles proclamant « pas de brevet sur le vivant » ou encore « No GMO, ni ici ni ailleurs », selon un photographe de l'AFP.

Joint par l'AFP, Jacky Berrahil, membre du Collectif des faucheurs volontaires, a expliqué que l'action visait à montrer « notre détermination » en cas « de résistance » de l'Agpm, branche spécialisée de la Fnsea, à l'arrêté d'interdiction de la culture du MON810 sur le sol français.

Le gouvernement a annoncé le 18 février la publication mi-mars de ce texte après le rejet quelques jours plus tôt par le Sénat de la proposition de loi PS interdisant la culture de maïs Ogm. Cet arrêté vise à empêcher les semis avant la nouvelle loi. « L'Agpm s'est déclarée pro-Ogm », a souligné Jacky Berrahil. Le gouvernement français met en place des textes interdisant les cultures Ogm « en accord avec la volonté populaire : pourquoi l'Agpm s'obstine-t-elle à faire des Ogm ? », s'est-il interrogé. « S'ils combattent cet arrêté », qui devrait être publié très prochainement, « on sera là, y compris dans les champs », pour de nouvelles actions de fauchage, a encore prévenu Jacky Berrahil.

Interrogé par l'Afp, le directeur général de l'Agpm, Luc Esprit, a condamné des « méthodes inacceptables » et annoncé que son organisation avait déjà porté plainte. Sur le fonds du dossier, il rappelle que « les différentes solutions, si elles sont intéressantes pour les producteurs, doivent exister » mais il assure que les producteurs « respecteront le droit » et ne planteront pas d'Ogm si cela est interdit. Le MON810 résiste à la pyrale, un insecte qui ravage les cultures, principalement en Midi-Pyrénées ou en Aquitaine. Et pour lui il est exclu que « des producteurs se risquent à planter des Ogm cette année au risque de devoir détruire leurs parcelles » lorsque l'arrêté d'interdiction sera publié. Grâce à la météo clémente des dernières semaines, les champs ont séché et les semis de maïs ont débuté depuis deux trois jours, indique encore le président des producteurs de maïs.