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Après plus de trois mois de propagande émanant de l'Occident sur ​​la crise en Ukraine, où la Russie est présentée comme un agresseur qui attaque gratuitement tout le monde, se pose la question de savoir si la russophobie actuelle a été induite à la suite de l'échec des États-Unis à s'accaparer par la force les équipements militaires ultramodernes de la Russie d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Tout pays qui montre une certaine indépendance vis-à-vis des États-Unis et de l'Occident, est riche en ressources, et fournit une alternative à la domination américaine dans la région devient automatiquement antidémocratique et un grand danger pour la paix mondiale. Les dirigeants de ces pays sont classés comme des dictateurs et la plupart d'entre eux périssent prématurément. Ce fait a été noté en particulier dans les pays situés dans le pourtour méditerranéen qui constitue un véritable centre d'exercice pour l'influence de la force des États-Unis, appuyée par d'autres pays de l'OTAN (voir les cas de la Yougoslavie, la Libye, etc.)

Dans un document du ministère russe de la Défense en 2011 il est indiqué que le principal ennemi de la Russie est devenu le terrorisme international, faisant référence aux rebelles islamistes en Syrie et en Libye. Ce faisant, la Russie a ouvert la boîte de Pandore, tout en fixant la place et le rôle d'une nouvelle et puissante force aéronavale russe pour la Méditerranée, structurée sur le squelette de la Flotte de la mer Noire. Le rôle joué par cette flotte dans la prévention du bombardement de la Syrie par les États-Unis, il est inutile de le rappeler.

Selon le document mentionné ci-dessus, la Russie a réussi à créer une escale pour l'approvisionnement des avions de patrouille maritime Tu - 142 M et les avions de chasse MiG-31 BM sur la base aérienne chypriote « Andreas Papandreou » à Paphos.

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Tu – 142 M
Depuis que les États-Unis ont renoncé à l'aide militaire annuelle accordée à l'Egypte d'une valeur de 1,3 milliards de dollars, l'Egypte a commencé à négocier pour le retour des Russes, après une absence de 40 ans, à leur ancienne base aérienne de Ras Banas dans la péninsule de la mer Rouge, qu'ils avaient évacuée pour faire place aux Américains. La Russie est en pourparlers pour une escale permanente pour les navires de la Flotte de la mer Noire à Port Victoria aux Seychelles. Ces îles de l'océan Indien occupent une position qui permet un accès rapide à la fois au Golfe persique, et à la Mer Rouge.

Suite à la réorganisation du commandement stratégique au sud de la Fédération de Russie, la 30ème division maritime (Flotte de la mer Noire) a été dotée de 20 navire modernes en phase de finalisation, parmi lesquels on compte six sous-marins de classe Varşavianca, des frégates porteuses de missiles spécialisées dans la recherche radio-électronique et le brouillage (SIGINT et ELINT) et le premier porte-hélicoptères de classe Mistral, construit par les Français. La Flotte de la mer Noire comprend également un corps expéditionnaire (comme les États-Unis), composé de troupes aéroportées et de troupes d'infanterie de marine.

Le soutien de la Flotte la mer Noire est assuré par la 4ème division aérienne et un appui anti-aérien. En outre, une flotte indépendante de transport lourd, composée de 135 avions An-22, An-124, IL-76MD et An-12, assurant l'aéromobilité d'une force d'intervention rapide supplémentaire de 80 000 soldats russes des 49ème et 58ème corps d'armée. La Force d'intervention rapide est subordonnée à la Flotte de la mer Noire. Cette puissante force expéditionnaire a la capacité de détruire n'importe quel groupe ou régime considéré par la Russie comme terroriste dans le bassin méditerranéen, l'Afrique de l'Est, le Golfe persique et l'ensemble du Moyen Orient.

Ceci n'est que la partie visible de l'iceberg, affirment plusieurs généraux de réserve ayant travaillé dans le domaine de la Défense Spatiale de la Fédération de Russie, car l'élément clé est le système C4I, disposé au siège ultramoderne de la Flotte de la mer Noire dans le sud de la péninsule de Crimée. C'est de là qu'est assurée la coordination des opérations terrestres et aéronavales sur l'ensemble de la partie européenne du territoire russe et le flanc sud de la Fédération de Russie. À l'époque soviétique, le siège actuel de la flotte de la mer Noire a été utilisé pour abriter le centre de gestion des missions spatiales KIP-10, dont la responsabilité était de gérer les missions de Saliout, Soyouz, Soyouz-Apollo et les programmes Lunokhod (astromobiles) , véhicules automatiques conçus pour se poser sur la lune et se déplacer sur roue sur le sol lunaire pour analyser sa structure de façon autonome, grâce à un laboratoire embarqué à bord.

L'erreur par omission commise par tous les analystes politiques et militaires étrangers, disent les généraux de réserve russes, vient de leur ignorance de la nouvelle doctrine militaire de la Fédération de Russie qui ne peut même pas concevoir une future opération militaire sans l'utilisation de la puissante composante qu'est l'Espace. La composante spatiale, subordonnée au Quartier général de la Flotte de la Mer Noire, a pour mission de multiplier jusqu'à 10 fois la mobilité, la réactivité, l'efficacité et la précision des techniques de combat conventionnelles par la surveillance et le contrôle permanent de 25% de l'hémisphère nord du globe.

Le Centre Spatial reçoit des informations du radar antibalistique de type Voronej-M (distance de balayage 6.000 km) couplé avec des capteurs optiques et laser situés à Lekhtusi (près de Saint-Pétersbourg), Pionerski (Kaliningrad) et Armavir sur la rive orientale de la mer Noire. Le Centre Spatial russe de Crimée reçoit des informations du réseau de satellites d'alerte KMO / K, capables de détecter depuis leur orbite tout lancer de missiles de croisière ou balistiques.

Le Centre est connecté au réseau de satellites militaires russe ELINT qui surveillent les émissions électroniques et radio, ainsi que les systèmes de navigation qui équipent les missiles sol-air, les avions et les navires de guerre dans le bassin Méditerranéen, la Mer Noire, la Mer Rouge, le Golfe Persique, et en profondeur dans les états riverains.

Les opérations du Centre Spatial de la flotte de la mer Noire sont réalisées grâce à la dernière génération de microprocesseurs, d'antennes et d'équipements de détection, de communication et de contrôle par satellite (P-2500, d'un diamètre de 70 m à Evpatoria), répartis dans 20 installations militaires russes sur le territoire de la Crimée et permettent l'intégration de capteurs de détection et de guidage pour les armes de haute précision du système automatisé de la Flotte de la mer Noire.

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Antenne de 70 m de diamètre à Evpatoria en Crimée
Comment l'OTAN et les Etats-Unis peuvent-ils compromettre le plan russe qui consiste à interrompre l'hégémonie américaine dans les pays du pourtour méditerranéen et le Golfe persique en se basant sur la Flotte de la Mer Noire ? Par la désorganisation et la neutralisation de son centre nerveux situé en Crimée et en remplaçant les troupes russes qui s'y trouvent par celles des Etats-Unis. Et quelle autre méthode a plus de chances d'atteindre cet objectif que fomenter un coup d'état, comme celui de Février 2014 à Kiev, contre le président démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch ?

L'erreur que les Etats-Unis ont commise, c'est qu'ils s'étaient vus maître de la Crimée, n'ayant pas eu la patience d'attendre le démantèlement du matériel du système C4I de Russie à la suite des résultats d'une élection présidentielle anticipée. Ils se sont empressés de déployer prématurément un escadron d'avions sans pilote de recherche à Dniepropetrovsk. Avec le survol permanent de ces drones au-dessus de la Crimée avant l'annonce du référendum, les Américains eux-mêmes ont révélé aux russes leurs véritables intentions.