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Les échanges entre l'Afrique et les BRICS sont projetés à 500 milliards de dollars en 2015. Cette annonce, relayée par l'Agence Ecofin (agence africaine d'informations basée à Genève, en Suisse), a été faite par le Haut-commissaire de l'Inde au Cameroun, A.R. Ghanashyam.

En effet et selon le haut diplomate indien, « les échanges commerciaux entre l'Afrique et les pays membres du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont cru plus rapidement au cours de ces dernières années, que les échanges entre l'Afrique et toutes les autres régions du monde ». C'est ce qu'il a affirmé lors d'un entretien accordé au quotidien gouvernemental camerounais Cameroon Tribune,en tout début de mois, le 1er septembre.

A.R. Ghanashyam dont la mission en Afrique en plus du Cameroun s'étend également au Nigeria, au Bénin et au Tchad, n'a pas manqué d'avancer des chiffres à l'appui de ses déclarations : « Entre 2007 et 2012, les échanges entre l'Afrique et les BRICS ont doublé. Aujourd'hui ils se situent à 340 milliards de dollars et sont projetés à 500 milliards de dollars pour l'année prochaine, en 2015. » Toujours selon lui « le succès des BRICS dans la promotion de la croissance économique inclusive, la création des emplois et la structuration du secteur de la transformation locale des produits, afin de lutter contre la pauvreté et les inégalités, ont apporté beaucoup d'enseignements aux pays africains ». Dans le cadre de l'entrée en activité très prochaine des institutions financières des nations BRICS, en l'occurrence de la Banque de développement et du Fonds des BRICS, cette tendance ne fera que s'accroitre encore plus activement.

En effet les chiffres sont impressionnants. Et plusieurs raisons à cela. Tout d'abord car au sein des BRICS, une grande attention est accordée au continent africain. A commencer par la Chine qui depuis des années a fait de l'Afrique une de ses principales priorités en matière de politique extérieure, en premier lieu économique. La Chine a réussi à devenir le principal partenaire économique et commercial des Etats africains, en devançant, et de quelle manière, les Etats ouest-européens, les anciens colonisateurs fortement implantés et poursuivant leur politique néocoloniale, ainsi que les USA, qui ont également pris l'habitude d'agir en Afrique comme bon leur semble. La Chine a donc réalisé un travail remarquable et ce malgré les nombreuses campagnes antichinoises qui ont été organisées par les Etats occidentaux, afin de stopper l'influence grandissante de la Chine en Afrique, et surtout la sympathie que de nombreux Africains ont aujourd'hui à l'égard de l'Empire du Milieu.

Les autres pays des BRICS, dont l'Inde mais également le Brésil, ont également au cours de ces dernières années renforcé leurs positions en Afrique, en misant notamment sur l'export de leurs technologies et de leur savoir-faire. En ce qui concerne l'Afrique du Sud, leader du continent africain et membre des BRICS, son rôle devient aujourd'hui primordial sur le continent. Le pays du grand Nelson Mandela se doit aujourd'hui de répondre aux nombreux défis de l'Afrique, et pas seulement sur le plan économique. En effet l'Afrique du Sud peut et doit, avec l'assistance de ses autres alliés des BRICS, s'imposer sur le continent africain, notamment dans le cadre des missions humanitaires continentales et s'opposer aux interventions néocoloniales des Etats occidentaux qui pillent les ressources africaines, très souvent sous couvert humanitaire.

Finalement la Russie, très présente et active sur le continent africain durant la période soviétique, retrouve peu à peu les positions d'antan. Son prestige retrouvé, ses positions diplomatiques plus fortes que jamais depuis l'éclatement de l'URSS, de très nombreux Africains attendent impatiemment le retour de la Russie sur leur continent. Un retour largement favorisé par les intellectuels panafricains, les opérateurs économiques et les représentants de pratiquement toutes les couches sociales des nations africaines. Surtout qu'aujourd'hui, avec le jeu des « sanctions » occidentales qui visent la Russie et les réponses russes qui ont suivi, d'énormes opportunités s'ouvrent au partenariat Afrique-Russie. Les positions perdues des exportateurs occidentaux sur le marché russe se remplacent bien rapidement. Plusieurs pays africains en profitent déjà, parmi lesquels le Maroc, l'Egypte, l'Afrique du Sud ou encore le Kenya. Connaissant les atouts du continent africain, bien souvent surexploités ou dans certains autres cas sous-exploités, la liste de pays africains fournisseurs de leurs produits sur le marché russe peut s'accroitre dans un avenir proche. De son côté, la Russie également se verra élargir sa présence commerciale sur le continent, et ce dans bon nombre de secteurs.

Pour finir, il est à rappeler que la Banque de développement et le Fonds des BRICS, joueront effectivement un rôle très important dans les relations qui unissent les BRICS à l'Afrique, ainsi que globalement au monde entier. Cette alternative à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI) permettra de créer un autre type de relations économiques, plus justes et basées sur un partenariat gagnant-gagnant. Bien évidemment l'Afrique a le droit de faire partie de ces gagnants et ce malgré l'opposition farouche des prédateurs, n'ayant aucune volonté de donner la liberté à ce continent martyrisé depuis bien longtemps. Mais dans un monde multipolaire traversant déjà sa première phase active et qui vraisemblablement passera d'ici peu dans sa seconde phase, il y a toutes les raisons d'être optimistes sur le fait que les BRICS contribueront grandement à l'avènement d'une Afrique nouvelle, libérée, indépendante, souveraine et prospère.