... Mais cette introduction est, elle aussi, émotionnelle, ce qui nous ramène à notre sujet dont nous commencions à nous détacher. Timmermans avait fait, à l'ONU, quatre jours après la destruction du MH17 en Ukraine le 17 juillet, un discours de haute tenue morale et de grande émotion pour saluer la mémoire des 298 passagers de MH17, dont un grand nombre étaient de nationalité hollandaise, suggérant comme allant de soi que l'avion avait été abattu par un missile de fabrication absolument russe, tiré sans doute-certainement par les séparatistes (dito, les "terroristes") et peut-être certainement-sans doute par les barbares eux-mêmes (les Russes).
Mais, mercredi, Mr. Le commissaire européen, irrité par des questions insistantes d'un journaliste animateur d'un talk-show où il était invité, a fait une gaffe. Pressé de questions sur certains aspects "émotionnels" de son discours de juillet et notamment ce point où il avait décrit hypothétiquement les futures victimes terrorisées et désespérées se disant adieu alors que l'avion allait vers sa tragique destinée, Mr. le Commissaire européen fut irrité et répondit, guidé par cette humeur un peu leste, en dévoilant un détail qui ne figure évidemment pas dans le rapport impartial et antirusse rédigé par les Hollandais à propos du MH17.
Le présentateur lui demandait comment il avait pu évoquer cette scène émouvante des victimes dans leurs derniers instants et sachant le sort qui les attendait, alors que le MH17 a été détruit comme on le sait puisqu'on le dit officiellement, quasi-instantanément à l'impact ; vraiment irrité, et on le comprend, Mr. le Commissaire répondit en clouant le bec à l'autre, en lui demandant comment il expliquait qu'on avait retrouvé des preuves que l'un ou l'autre passager portait un de ces masques à oxygène que l'équipage demande aux passagers de porter en cas d'urgence, ce qui impliquait effectivement du temps entre la connaissance du drame imminent et l'accomplissement du drame. L'argument est péremptoire, mais il révèle ce qu'on nomme un pot-aux-roses, - ou aux-tulipes en l'occurrence. Si l'avion a été détruit par un missile (selon le rapport : «"high-energy objects from outside the aircraft" struck the airplane as it flew at an altitude of 33,000 feet, suggesting it had been struck by a missile»), personne ne pouvait savoir que l'avion allait être détruit avant qu'il le soit quasi-instantanément, ce qui exclut que les passagers aient pu échanger leurs terribles dernières impressions après avoir, pour certains, effectué le geste mesuré et complexe de se saisir d'un masque à oxygène ... Alors, on en serait plutôt conduit à examiner la version, par ailleurs substantivées par divers constats dont le rapport officiel ne s'est guère embarrassé, que le MH17 aurait pu fort bien avoir été attaqué et abattu par un ou deux avions de combat, qui ne pouvaient être qu'ukrainiens, - et là, effectivement, l'équipage et les passagers avaient le temps de réaliser ce qui les attendait...
L'édifice-Système du bloc BAO unanime se fissure officiellement et diablement, et d'une façon fort embarrassante, et Mr. le Commissaire a demandé qu'on le pardonne pour cette précision intempestive, qu'on oublie vite fait ce qu'il avait dit. Ce qui ne fut pas fait. ZeroHedge.com expose longuement le cas le 9 octobre 2014, en citant notamment le Los Angeles Times du même 9 octobre 2014. (Liens en anglais).
On jugerait fort probable que cette "révélation" n'encombrera pas trop les unes sensationnelles des canards de référence de notre presse-Système, parce que le silence a été jusqu'ici la tactique favorite du Système face aux évidences de ses vilenies, escroqueries et impostures qu'on lui oppose avec insistance. Il n'empêche, le pas de clerc, ou lapsus linguae extrêmement élaboré du Commissaire Timmermans, a débordé sur cette presse-Système elle-même (le Los Angeles Times). Les excuses du Commissaire Timmermans sont étranges si elles sont prises pour ce qu'elles disent ("Excusez-moi d'avoir dit la vérité") et correspondent bien à cet univers étonnant d'originalité de la fantasy-narrative développée par le bloc BAO dans l'affaire ukrainienne. Le sort du vol MH17 est bien ce qu'il était, l'évidence écrasante du cas étant désormais substantivée par les aléas des faiblesses humaines (celles de ses porte-flingue).
- En effet, c'est bien de "faiblesse humaine" qu'il faut parler dans le chef de ce que fut le discours de juillet du Hollandais Timmermans. Les fabricants de la fantasy-narrative ont toujours de la difficulté à ne pas en rajouter dans le domaine de l'émotion, ou affectivité, qui est leur principal outil intellectuel (?) pour justifier ce qui leur sert de "politique". Nous ne sommes même pas assurés de leur duplicité. Peut-être Timmermans, dans son parcours-vérité autour du vol MH17, croyait-il véritablement à ce qu'il disait, sans s'embarrasser des évidences de cause à effet que leurs psychologies épuisées (la sienne et celles de ses compères) prennent soin de cloisonner pour pouvoir poursuivre leur longue marche sans trop avoir à supporter le poids de la culpabilité du faussaire qui assène ses mensonges en connaissance de cause. Le cloisonnement de ces esprits permet d'ignorer sincèrement ce qu'un esprit libéré de telles contraintes se fait un honneur intellectuel de ne point ignorer.
- Une deuxième remarque qui nous vient sous la plume poursuit en la nuançant nos considérations initiales ... Car, après tout, c'est bien le présentateur du talk-show Jeroen Pauw qui a sorti le lapin du chapeau en coinçant Timmermans sur le point précis qu'on a développé. Cela fait de monsieur Jeroen Pauw un de ces journalistes et hommes de communication qui commencent à se révéler ici et là (voir les Allemands de ZDF et de ARD) comme subversifs, sinon antiSystème, en mettant en cause publiquement, dans quelques grands organes de la presse-Système, de plus en plus des éléments-bidons dont la fantasy-narrative qui nous est servie régulièrement comme une vieille soupe un peu fade, qui sent le rance, qui pue l'arnaque grossière, est encombrée comme autant de grumeaux de plus en plus visibles.
Bien, le Système n'en mourra pas, non plus que ses narrative et fantasy-narrative ne voleront en éclat dans une dénonciation sensationnelle par la mise au grand jour de leur imposture. Mais l'affaire participe d'une dynamique souterraine de déconstruction et de dissolution transformant subrepticement la surpuissance du Système en autodestruction. A force de coups ainsi portés au montage général de communication qui le caractérise, le Système ne peut pas ne pas sentir le poids grandissant des coups qui lui sont ainsi portés. Une fois ou l'autre, à telle ou telle occasion, ce fardeau finira pas constituer une accumulation dont le poids entraînera un basculement. L'affaire Timmermans-MH17 a sa place dans cette équipée, et même si "le Système n'en mourra pas", peut-être en mourra-t-il tout de même un peu plus. D'ailleurs, notre scepticisme sur ces effets, qui se fonde sur la prudence qu'implique l'expérience, pourrait-il être même démenti par des prolongements inattendus. N'y croyons pas trop, tout en sachant que ce n'est pas notre croyance, ou absence de croyance en l'occurrence, qui suggère le plus justement le sort du Système. Toute surprise n'est pas exclue, puisqu'il est acquis que nous aurons bien des surprises à suivre la course du Système dont la supposée invincibilité est démentie au fond de lui-même par son irrésistible tendance à l'autodestruction.
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